Land Rover Range Rover, Tata, une famille d'accueil ?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2009

Aussi curieux que cela puisse paraître, la compagnie Land Rover a changé de propriétaire à trois reprises au cours de la dernière décennie. Ce constructeur qui produit également le Range Rover a été initialement vendu à BMW qui l’a ensuite refilé à Ford qui a finalement jeté l’éponge en 2008. En effet, dans le cadre d’une vente du style deux pour un, le constructeur américain s’est départi de Jaguar et de Land Rover en les vendant à un prix de solde au géant industriel indien Tata.

C'est quand même beaucoup de changements en peu de temps pour le constructeur qui se pique de fabriquer les VUS les plus luxueux de la planète ! Reste à savoir comment réagira la clientèle huppée de cette marque qui au lieu de vanter le luxe de l’habitacle devra expliquer à son entourage qu’elle conduit un véhicule dont le financement est dorénavant indien. Je sais, je sais, vous allez me dire que cette situation est normale en raison de la mondialisation de l’économie et même que le nouveau propriétaire devrait logiquement investir davantage. Mais puisque la logique d’achat n’est pas toujours d’une grande rigueur, il se pourrait que l’effet Tata ait des retombées négatives sur l’avenir de la marque.

En attendant, aucun changement majeur n’a été apporté à ce modèle pour 2009.

Le cuir, toujours le cuir

Je me suis souvent demandé si les éventuels acheteurs de ce type de véhicule n’étaient pas des fétichistes du cuir ! En effet il y a surabondance de ce produit dans tout véhicule de luxe qui se respecte et, croyezmoi, le Range Rover ne fait pas exception à cette règle, bien au contraire!

En fait, c’est ce modèle qui a réussi à associer les termes VUS et luxe lorsqu’on parlait d’un véhicule tout-terrain. Donc, comme toute voiture britannique de haut de gamme, son habitacle vous propose une profusion de peaux de bête et autant pour les sièges que pour les garnitures de portières. Il faut également ajouter que la finition est excellente, probablement un héritage de l’influence de BMW, ancien propriétaire.

Au fil des années, la présentation du tableau de bord s’est améliorée et ressemble moins à la fusion entre un buffet de cuisine antique et un appareil ménager d’origine britannique. La disposition des commandes ne respecte pas forcément la logique acceptée chez les autres constructeurs, mais après une couple d’heures au volant on s’y retrouve assez aisément. Pour ce faire, il faudra endéchiffrer le pourquoi et le comment, notamment celles visant à contrôler les fonctions de conduite hors route. Toujours au chapitre des commandes, le moyeu du volant est encadré par de petits modules en forme de demi-lune qui accueillent une profusion de commandes.

Il faut souligner le confort des sièges avant concernant le support des cuisses tandis que le support latéral est moyen tout au plus. Les places arrière sont également confortables et le dégagement pour les jambes suffisant.

Performances assurées

On peut reprocher beaucoup de choses au Range Rover, mais le fait demeure que ce gros véhicule se débrouille fort honorablement sur la route et il est quasi impossible à suivre lorsque la route devient un sentier et que le sentier devient la brousse. Cela s’explique en bonne partie par une plate-forme très sophistiquée et très rigide, initialement développée par les ingénieurs de BMW. La suspension, très efficace et contrôlée par plusieurs modules électroniques, permet d’assurer une tenue de route rassurante en dépit d’un centre de gravité passablement élevé. Même s’il est presque indécent de faire circuler un véhicule de ce prix dans la boue et les ornières, le Range Rover laisse pratiquement toute la concurrence dans son sillage quand les conditions se détériorent. Son système de conduite tout-terrain comprend une suspension à hauteur réglable, un système de contrôle de descente de pente, tandis que le cerveau électronique de la répartition du couple aux quatre roues adapte le comportement du véhicule selon les conditions du terrain.

Avec un poids excédant deux tonnes, le moteur V8 de 4,4 litres produisant 305 chevaux n’est pas de trop. S’alimentant au super, associé à une boîte automatique à six rapports, il boucle le 0-100 km h en un peu plus de 10 secondes tout en consommant une moyenne de 17,4 litres aux 100 km. Mais comme on le dit souvent, lorsqu’on est capable débourser un tel montant pour acquérir ce véhicule, on ne s’inquiète pas trop de la consommation...

Si ce temps d’accélération ne vous convient pas, il est toujours possible de commander la version Supercharged qui, par la magie de son compresseur monté sur un moteur V8 de 4,2 litres, vous fournit quatre cents chevaux sous le pied, ce qui réduira le temps du 0-100 km h de 1,2 seconde. Réduction de temps qui vous coûtera environ 20 000 $... Malheureusement, si le confort, le luxe et les performances sont au rendez-vous, la fiabilité respecte une bonne vieille tradition britannique : elle est parmi l’une des pires de l’industrie…

FEU VERT

Conduite hors route impressionnante
Choix de moteurs
Luxe assuré
Rouage intégral sophistiqué
Bonne tenue de route

FEU ROUGE

Fiabilité abominable
Prix astronomiques
Consommation élevée
Dépréciation vertigineuse
Certaines commandes à revoir

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