VUS intermédiaire Volkswagen : le roi sans nom

Ce texte n’est pas un essai conventionnel. Vous ne retrouverez pas de petites étoiles à la fin ni de recommandation ou proscription.

C’est que l’auto que je suis allé essayer à Chattanooga est encore au stade embryonnaire. Enfin, Volkswagen a commencé la production, mais le véhicule que j’avais entre les mains était si camouflée que même l’habitacle était couvert d’un épais feutre noir.

Quant aux matériaux exposés dans la cabine, ils n’étaient pas finaux, d’une piètre qualité, seulement un avant-goût de l’éventuel produit final.

Pareillement pour la suspension. Si la calibration est celle qu’aura la voiture finale, on entendait plusieurs bruits louches en passant sur les bosses, signe qu’il y a probablement eu plusieurs ajustements manuels.

Quoi qu’il en soit, plusieurs composantes étaient finales, ce qui m’a malgré tout permis de me faire une bonne idée. Et si je me fie à ce que j’ai essayé dans les bois de Chattanooga, il semblerait que Volkswagen s’apprêterait à frapper un coup de circuit.

Photo: Marc-André Gauthier

Première fois

C’est la première fois que la marque allemande, faisant partie du plus gros groupe automobile au monde, malgré le scandale du diesel, fabrique un VUS intermédiaire. Pensez Honda Pilot, Toyota Highlander et Ford Explorer, entre autres.

Pourtant, elle semble avoir compris ce que ce segment veut. On ne parle pas de système hybride ni de trucs trop avant-gardistes. À la place, on parle d’un gros véhicule à sept places, disponible à la base avec un rouage à traction, et avec la transmission intégrale en option.

Il est étonnant que ce VUS, auquel on n’a toujours pas donné de nom officiel, soit basé sur la même plate-forme que la Golf, la Jetta et l’Audi Q5. Une plate-forme polyvalente, vous en conviendrez.

En ouvrant la portière, on découvre l’habitacle de ce VUS pour la première fois, et l’on a de la difficulté à croire, justement, que c’est la première fois que la compagnie concocte un tel véhicule.

L’intérieur est spacieux comme j’en ai rarement vu. Ce qui surprend le plus, ce sont les deux sièges de la troisième rangée. Mesurant six pieds, d’un poids relatif à quelqu’un qui ne fait pas d’exercice, je prends de la place! Je ne me suis jamais senti à l’aise assis dans une troisième rangée de sièges. Même pas dans le nouveau Mazda CX-9 2016.

Dans le Volkswagen « T », puisque le nom de ce véhicule devrait débuter par « T », continuant dans la lignée du Tiguan et du Touareg, non seulement les sièges de la troisième banquette offrent beaucoup de place, mais ils sont aussi confortables que ceux des autres rangées!

En plus, pour y accéder, les sièges de la deuxième rangée s’inclinent ingénieusement, créant ainsi un espace inédit pour procéder à la manœuvre délicate de s’y asseoir.

Comment ces sièges arrière peuvent-ils être si réussis? Il semblerait qu’ils soient plus hauts, puisque je n’avais pas l’impression d’avoir les genoux dans le visage. Ma tête devait être au plafond, alors? Même pas! Il me restait un bon six pouces de dégagement.

Toutefois, cette troisième rangée doit prendre beaucoup de place? Du tout! Le « T » possède des compartiments de rangement bien pensés, et vous pouvez faire disparaître la troisième banquette dans le plancher, lequel sera 100% à plat. Encore mieux, la deuxième rangée, lorsque pliée, est à niveau avec le coffre, ce qui vous donne un grand espace de chargement, digne d’un fourgon commercial.

Tout ça pour dire que le Volkswagen « T » sera sans doute le premier VUS intermédiaire que je recommanderais à une famille qui a trois ados, car ceux-ci ne devraient pas avoir de la difficulté à prendre place à l’arrière.

Mécanique allemande

Les moteurs allemands, règle générale, travaillent bien. Ils fournissent beaucoup de couple sur une large plage de puissance, et les boîtes de vitesses n’hésitent pas comme celles de certaines voitures américaines et japonaises (salutations à l’horrible boîte ZF à neuf rapports que l’on retrouve dans l’Acura MDX et dans le Fiat 500X).

Dans le « T », on ne sait pas exactement ce qui sera offert au Canada. Mais voici ce qui le sera aux États-Unis, à moins d’un changement majeur. Il y aura deux moteurs, et bien connus en plus. Le premier est le quatre cylindres turbo de 2,0 litres, et l’autre est le VR6 de 3,6 litres. La version de base proposera des roues motrices avant, et le rouage intégral sera disponible en option, avec une répartition du couple favorisé à l’arrière pour une meilleure dynamique de conduite. La boîte automatique qui orchestrera le tout comptera huit rapports.

Je n’ai qu’essayé le V6. Ce que je peux vous dire, c’est que la boîte fonctionne à merveille, et que ce moteur de plus de 280 chevaux (chiffre non officiel) rend la conduite agréable.

Hors route, on peut sélectionner le type de terrain que l’on emprunte, et le rouage intégral, cousin du système quattro de Audi, rivalise sans difficulté ceux du Jeep Grand Cherokee.

Sur la route, même si ma version était loin d’être finalisée, on a apprécié le silence remarquable de l’habitacle. La suspension du VUS est parfaitement calibrée, afin d’offrir l’équilibre idéal entre confort et agrément.

Cependant, la véritable magie de cette voiture se situe dans la direction. Notez ce que je dis. Il s’agit, et de loin, de la direction la plus précise que j’ai essayée sur un VUS. Même si très assistée, pour faciliter les manœuvres, elle conserve une précision digne d’une sportive, et nous renvoie beaucoup d’information sur la route. En mode Sport, la direction assistée est moins présente, mais on ne peut pas dire que la précision augmente.

Le « T » démontre bien que Volkswagen a pris son temps avant d’arriver avec un VUS intermédiaire. Si je me fie sur ce que j’ai essayé à Chattanooga, on risque d’avoir un nouveau roi dans le segment.

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