Cadillac XTS 2016: Un vestige du passé

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2016

La XTS semble sur ses derniers miles et la commercialisation du modèle pourrait bien s’arrêter avec la version 2016. La colossale restructuration de Cadillac amorcée il y a plusieurs années se poursuit après l’arrivée en scène de l’ATS en 2013 et la refonte de la CTS en 2014. La toute récente présentation du modèle phare CT6 remet toutefois en question la pertinence de garder la XTS dans la gamme.

Cadillac ne le cache pas, elle vise à produire des voitures à la fois luxueuses, mais surtout performantes. Il semble que le douillet confort qui caractérisait les Cadillac du temps soit out et le plan de redressement vise justement le rajeunissement de la clientèle, qui devra se faire en attirant des acheteurs traditionnellement portés sur les produits allemands et japonais.

La présence de l’ATS et de la CTS de nouvelle génération fait mal paraître la XTS pourtant apparue en 2013. Malgré quelques efforts pour rendre son allure plus dynamique et moins encombrante, le résultat ne cadre toujours pas avec l’image que Cadillac a donnée aux deux autres modèles. Il serait également surprenant que le constructeur rallie la grosse berline à la philosophie de la marque en lui greffant des organes mécaniques plus performants que la motorisation V6 biturbo de la version Vsport.

Avant tout confortable

À l’intérieur, personne ne critiquera la présentation peut-être un peu trop classique, mais qui plaît aux acheteurs traditionnels de la marque. Le tableau de bord très épuré arbore des matériaux nobles et bien agencés qui profitent de différentes textures bien réparties. De nombreux accents viennent ajouter de la richesse à l’habitacle, dont le chrome et les appliques en bois qui parsèment le tableau de bord. Les sièges s’avèrent très confortables et proposent un maintien latéral minimal, mais tout de même convenable pour l’utilisation que le propriétaire fait de sa voiture. Les places arrière fournissent un large dégagement pour les jambes alors qu’au niveau de la tête, les personnes de grande taille trouveront le plafond un peu juste, gracieuseté d’une ligne de toit fuyante vers l’arrière.

La conduite d’une XTS ne s’inspire manifestement pas de celle des ATS et CTS. Il ne fait cependant aucun doute que l’on ne se procure pas une XTS pour ses qualités sportives, à moins d’opter pour la motorisation V6 biturbo qui dispose de 410 chevaux. Les performances livrées par le moteur V6 atmosphérique s’avèrent toutefois suffisantes dans la plupart des cas. Ses 304 chevaux permettent des accélérations sous les 8 secondes, cependant, chaque fois qu’on le fait, on se rappelle que la XTS consomme plus de 13 l/100 km en situation urbaine. Le freinage et la suspension bénéficient également d’un calibrage axé sur le confort. La pédale de frein spongieuse procure de bons freinages, mais la pesanteur du véhicule occasionne de bonnes plongées lors d’arrêts d’urgence. Quant à la suspension Magnetic Ride, elle assure un confort princier que seules nos « routes printanières » mettront à dure épreuve...

Ceux qui optent pour la motorisation à double turbo ne le feront certainement pas pour les performances pures. Les 410 chevaux de la XTS servent plutôt à déplacer rapidement le véhicule et permet de mieux exploiter le potentiel de la plate-forme. Outre la puissance accrue qui permet d’atteindre les 100 km/h en moins de 6 secondes, la XTS biturbo se dote d’une suspension magnétique recalibrée et de freins Brembo de haute performance. Ajouté au rouage intégral, ce n’est pas trop mal non plus.

Vers la CT6

Cadillac lance cette année le modèle CT6 qui concurrence la BMW Série 7. La production du nouveau véhicule phare de Cadillac débutera tard cet automne. La CT6 se positionne bien au-dessus de la XTS avec un prix de vente avoisinant 100 000 $. Elle adopte une nouvelle architecture et s’offre en propulsion ou en intégrale, contrairement à la XTS qui propose la traction ou le rouage intégral optionnel. Rien ne laisse croire que l’arrivée en scène de la CT6 mettra un terme à la production de la XTS, du moins, GM ne confirme pas ce détail. La XTS pourrait évidemment cohabiter avec la CT6 et conserver un statut de véhicule plus « confortable » alors que les autres, nettement axés sur les performances, iront récolter de jeunes acheteurs.

La nomenclature des futures voitures de Cadillac subira une révision qui permettra de les distinguer plus facilement. On vise à renommer toutes les berlines par le suffixe « CT » auquel s’ajoutera un chiffre afin de les situer dans la hiérarchie. Vous aurez ainsi deviné que plus le chiffre augmente, plus la voiture est dispendieuse!

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