Hyundai Genesis 2016: De Lada à Mercedes

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2016

Il s’en est brûlé de l’essence depuis l’apparition des premiers véhicules Hyundai chez nous. C’est en 1983 qu’on m’invita à Toronto afin de faire la connaissance d’une petite voiture bien spartiate du nom de Pony. À cette époque, elle semblait prête à faire la guerre aux produits Lada, ces véhicules russes d’une fiabilité quelconque, assemblés presque aléatoirement par des ouvriers qui noyaient leur mal de vivre dans la vodka. Je sais, j’y suis allé. Bref, face à ces sous-produits de l’automobile, la Hyundai Pony était déjà beaucoup plus sérieuse. À 6 000 dollars, elle devenait une bonne affaire et allait chambouler la catégorie. Tout comme la Genesis aujourd’hui.

Si la Pony a réussi grâce à son prix, malgré des freins à tambour à l’arrière, une direction à billes non assistée et un essieu arrière rigide, la Genesis jouit au contraire d’un équipement étoffé, mais d’un prix toujours compétitif. À la différence près que la compétition ne s’appelle plus Lada, mais plutôt Mercedes-Benz, Lexus et compagnie.

À sa sortie, la berline Genesis a permis à Hyundai de montrer son savoir-faire et surtout, de prouver que la firme coréenne pouvait fabriquer autre chose que du beau, bon, pas cher. Ça, c’était en 2008. On en est maintenant à la deuxième mouture et on se perfectionne. La concurrence devrait regarder dans ses rétroviseurs avant qu’il ne soit trop tard. Après tout, Hyundai aspire à devenir le constructeur numéro un d’ici quelques années.

Des airs connus

Au premier regard, selon l’angle, on peut se méprendre à tenter d’identifier la Genesis. À s’inspirer de ce qui se fait de mieux autour, on se retrouve à n’avoir que très peu de particularités. Ainsi, les flancs arrière « à la Lexus » font dans le sérieux, les phares « à la Benz » en imposent, tandis que la calandre façon Aston Martin est résolument chic. Certains traits plus musclés rappellent aussi les berlines bavaroises. Le résultat n’est pas vilain, mais quelque peu impersonnel. En revanche, l’exécution est rigoureuse et les joints entre les panneaux de carrosserie sont étroits et constants.

Le meilleur se trouve à l’intérieur. Si l’on veut affronter les grandes berlines de luxe, il faut bien sûr offrir tous les accessoires en vogue, mais également les présenter dans une ambiance cossue. Les gadgets c’est bien beau, mais ce n’est pas tout. Ainsi, non seulement les matériaux utilisés pour l’habillage de l’habitacle ne portent pas flanc à la critique, mais l’attention au détail y est aussi. Au toucher, on a donné cette petite sensation feutrée aux boutons, à la manière Audi. Pourquoi ne pas s’inspirer autour, si l’on ne prend que le meilleur de chacun?

Le confort d’abord

Il va sans dire qu’avec sa taille, la Genesis regorge d’espace intérieur. Les sièges, ou devrait-on dire fauteuils, sont d’un confort inouï grâce à leurs coussins réglables, sans compter qu’ils sont chauffants et climatisés avec ventilation à trois intensités. Rien de moins! Remarquez, ceux qui prennent place à l’arrière ne sont pas laissés pour compte et le dégagement y est généreux. En fait, les enfants se croiront presque en limousine lorsqu’ils se feront déposer à l’école! Au passage, il faut souligner que le coffre peut engloutir sans broncher les bagages de tous les occupants.

Sous le capot, on a le choix entre deux moteurs; un V6 ou un V8, tous deux jumelés à une boîte automatique à huit rapports et à un rouage intégral. Le moteur V6 et ses 311 chevaux suffisent amplement. Ainsi, on a droit à un équilibre intéressant avec un sprint 0-100 km/h bouclé en 7,1 secondes, et une consommation moyenne de 11 litres aux 100 km. Le tout à un tarif alléchant qui rend le plus gros moteur superflu. Petit bémol au groupe propulseur : la transmission est parfois lente à réagir, mieux vaut préalablement sélectionner le rapport désiré au moment de dépasser sur une route à contresens, sans quoi ces quelques fractions de seconde peuvent nous sembler une éternité lorsqu’un véhicule arrive face à nous et qu’on attend encore la montée dans les tours et la poussée d’accélération. 

La Genesis est de fréquentation agréable. Sa suspension absorbe les innombrables défauts de notre réseau routier, tout comme la direction d’ailleurs, qu’on souhaiterait un brin plus communicative. Spacieuse, confortable, relativement performante et pas trop gourmande, la Hyundai Genesis est de surcroit proposée à un prix compétitif. Après tout, c’était également l’esprit de la Pony; en offrir beaucoup pour chacun des dollars dépensés.

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