BMW Z4 2009, plus d'un tour dans son coffre

Points forts
  • Moteur turbo fantastique
  • Tenue de route très sûre
  • Toit rétractable génial
  • Deux personnalités
Points faibles
  • Roulement sec (roues 19 pouces)
  • Rangements moyens
  • Certains contrôles minimalistes
Évaluation complète

BMW a produit quelques voitures sport exceptionnelles au fil des décennies, de la 328 victorieuse dans la classique des Mille Miglia à la Z8 de 400 chevaux. Ce sont cependant la Z3 et la première Z4, lancée en 2003, qui ont conquis un public beaucoup plus large.

Ce printemps, le constructeur bavarois remplace le roadster Z4 par une voiture qui porte le même nom mais affiche des ambitions nettement plus grandes. La nouvelle Z4 est plus grande et spacieuse que sa devancière mais elle s’en démarque surtout par un toit rigide rétractable qui remplace la capote souple.

Avec une motorisation plus musclée et un châssis affûté, cette nouvelle Z4 se permettra aussi d’aller défier la Porsche Boxster, son autre rivale, sur ses terrains de prédilection de la performance et de la tenue de route.

Deux saveurs

Dès le 9 mai, vous pourrez vous offrir l’une ou l’autre des deux versions proposées, qui sont essentiellement définies par leur moteur. Les nouvelles Z4 sDrive30i et Z4 sDrive35i sont toutes deux propulsées par des six cylindres en ligne de 3,0 litres, le premier atmosphérique et le second suralimenté par deux turbocompresseurs. Ce sont des variations de moteurs déjà utilisés sur quelques autres séries chez BMW.

Le groupe de la sDrive30i produit 255 chevaux à 6 600 tr/min et son couple maxi est de 220 lb-pi seulement 2 600 tr/min. Le constructeur annonce un chrono de 5,9 secondes pour le sprint 0-100 km/h avec la boîte de série manuelle à 6 rapports et un autre de 6,3 secondes avec la boîte automatique conventionnelle, qui en compte six elle aussi.

La puissance du ‘six-en-ligne’ biturbo de la sDrive35i atteint 300 chevaux à 5 800 tr/min et son couple de 300 lb-pi est accessible de 1 400 à 5 000 tr/min. BMW nous assure que cette nouvelle sportive peut toucher les 100 km/h en 5,3 secondes avec la boîte manuelle de série à 6 rapports et qu’elle mettra un dixième de seconde de moins (5,2 s) avec la boîte séquentielle optionnelle à double embrayage automatisé et 7 rapports.

Forme et fonction

Il fait certainement souligner que la nouvelle Z4 est la première BMW entièrement dessinée pas des stylistes féminins. Juliane Blasi et Nadya Arkaout, toutes deux allemandes, ont remporté une compétition interne entre les stylistes du constructeur et on leur a ainsi confié la mission de dessiner la silhouette et l’habitacle, respectivement.

La nouvelle Z4 ressemble surtout au modèle antérieur avec ses flancs sculptés, légèrement concaves. Lorsque le toit rigide est en place, elle a l’air d’un coupé ou d’une grand tourisme classique, avec un capot interminable et une queue presque tronquée. Les montants plus étroit du toit, les quatre glaces latérales et la lunette arrière en verre améliorent grandement la visibilité.

Le museau de la nouvelle est plus pointu et les naseaux typiques des BMW plus prononcés, mais c’est la partie arrière qui a changé le plus nettement. Le couvercle de coffre plus haut, aux formes plus rondes, rappelle immédiatement la décapotable de Série 6. C’est d’ailleurs surtout en longueur que la Z4 a grandi, avec un gain de près de 15 cm qui aura surtout permis de loger le toit rétractable tout en conservant un volume cargo très convenable qui passe de 180 à 310 litres.

Idée assez géniale: on offre en option un passage entre le coffre et la cabine qui permet de transporter deux paires de skis de 170 cm ou une planche à neige, dans un sac étanche, ou alors un sac de golf standard pour les émules de Tiger. C’est une première pour cette catégorie.

Plus accueillante

Bien que l’empattement de la nouvelle Z4 ne se soit allongé que d’un seul millimètre, la cabine est un peu plus spacieuse de partout, surtout pour les épaules qui y gagnent 20 mm. Les ouvertures des portières sont également plus grandes de 26 mm. Les ingénieurs ont néanmoins conçu une coque qui est plus rigide de 25 % en torsion ce qui profite autant à la sécurité qu’au comportement routier et au bon fonctionnement du toit rétractable.

Les deux panneaux d’aluminium du toit se replient dans le coffre ou s’en extraient en 20 secondes. Il est sans doute le plus silencieux à ce jour. On l’actionne avec un bouton sur la console ou sur la télécommande de verrouillage, avec le groupe ‘accès confort’ optionnel. Cette option permet aussi de placer ou retirer de gros bagages du coffre lorsque le toit est replié en soulevant le couvercle du coffre et le toit vers l’arrière.

La position de conduite est très correcte et les sièges sport optionnels offrent un bon maintien latéral pour le dos avec les ailettes réglables du dossier mais le coussin mériterait d’être plus sculpté pour obtenir le même résultat en conduite intense.

Le dessin plus fluide du nouveau tableau de bord est très apprécié. Le conducteur a droit à deux grands cadrans classiques qui sont visibles juste devant, entre les branches du volant sport impeccable à jante gainée de cuir lisse et fin. Les quatre cercles pour le réglage de la climatisation font un peu clinquant et minimaliste au premier abord mais on s’y fait.

La Z4 est également équipée de la plus récente version de la redoutable interface de contrôle iDrive, abondamment et justement critiquée depuis sa création. Elle fait partie d’un groupe optionnel qui comprend un système de navigation branché sur un disque dur de 80 Go, dont 15 pour les fichiers de musique.

Si le iDrive fonctionne très correctement, c’est grâce aux sept touches dont on l’a entouré, comme autant de raccourcis vers les principaux menus et fonctions, mais aussi grâce au superbe écran de près de 9 pouces (22 cm) placé au sommet et au centre du tableau de bord. Très net et précis, cet écran demeure visible et lisible même le toit baissé, en plein soleil, avec des verres fumés.

La qualité de fabrication et de finition des voitures conduites lors du lancement en Espagne était sans reproche. Il s’agissait toutes de sDrive35i dotées d’à peu près toutes les options disponibles. Tous les cuirs sont par contre traités pour refléter le soleil et réduire l’accumulation de chaleur de jusqu’à 20 degrés.

Le jeu des options

Toutes les Z4 sont équipées de série du système DDC (Driving Dynamics Control) qui permet de choisir entre trois programmes de conduite en jouant d’un bouton. Le système DSC (Dynamic Stability Control) également de série, est un antidérapage qui offre des seuils d’intervention différents définis par le DDC mais qui module aussi les freins arrière pour créer l’effet d’un différentiel autobloquant virtuel.

Un groupe Sport optionnel comprend des pneus de performance sur jantes d’alliage de 19 pouces et la suspension M ’adaptative’ dont les amortisseurs ZF dont les tarages en compression et en détente peuvent changer instantanément. La Z4 devient également pa première de sa catégorie à être dotée d’un frein de stationnement électrique.

Par ailleurs, avec les gains en puissance et en performance qu’amène le moteur biturbo de la sDrive35i, Friedbert Holz, responsable des communications pour la Z4 la Série 3 chez BMW AG affirme qu’il n’y aura pas de version ‘M’ de la nouvelle pour remplacer les modèles Z4 M de la première génération.

Le seul modèle disponible lors du lancement de presse mondial était la sDrive35i équipée de virtuellement toutes les options existantes. Sa boîte séquentielle à 7 rapports et double embrayage automatisé est très efficace mais elle va parfois passer le prochain rapport ou rétrograder d’un ou deux lorsqu’on conduit énergiquement, en virage. J’ai conduit brièvement une sDrive35i avec la boîte manuelle et l’ai trouvée très convaincante, avec son levier rapide, solide et précis.

La Z4 est très silencieuse toit rigide en place. Aussitôt qu’il disparaît dans le coffre, vous baignez dans le rugissement irrésistible de son moteur dont le secret se trouve dans un silencieux différent de celui des 335i, 135i et semblables. En roulant avec les quatre glaces latérales relevées et le pare-vent optionnel installé entre les deux arceaux de sécurité derrière les sièges, il y a tout juste assez de vent pour faire valser quelques cheveux et rendre la balade agréable.

Personnalités multiples

Chaque programme du système DDC de série optimise les réglages de composantes telles tels que le groupe propulseur, l’antidérapage, la direction électromécanique et les amortisseurs à tarage variable du groupe Sport. En mode Normal, la Z4 offre les sensations d’un roadster classique, une direction un peu lente et un train avant lourdaud. Les choses se resserrent, heureusement en mode Sport mais la lampe-témoin de l’antipatinage clignote à la moindre sollicitation du pied droit.

C’est cependant sur le mode Sport + du DDC que la sDrive35i se révèle pleinement. Les rapports passent plus net, la direction est plus ferme et le DSC permet 10 degrés de dérapage. Or, même avec l’antipatinage et l’antidérapage pleinement désactivés, la Z4 demeure impeccablement stable.  En sortant d’un virage en épingle le pied droit enfoncé, on obtient seulement un léger survirage facile à doser.

J’ai par contre sursauté la première fois où la Z4 a roulé sur une simple bouche d’égout. Même en mode Normal, la suspension et les pneus anticrevaison Bridgestone de 19 pouces ont réagi sèchement. Ce serait une bonne idée de conduire les modèles équipés des roues de série 17 pouces.

Avec ses gains en puissance et en tenue de route, la Z4 peut maintenant se mesurer à sa rivale, la Porsche Boxster, sur une route en lacet. Et avec la qualité de son assemblage et un toit rétractable superbe, la bavaroise attend de pied ferme la Mercedes-Benz SLK en termes de confort et de raffinement.

La nouvelle Z4 est une mutante qui rassemble le meilleur des roadsters et des coupés et accède au prochain niveau de réussite dans cette joute ultra compétitive.

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