Alfa Romeo 4C Spider 2016, pour les amateurs de voitures radicales

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Points faibles n.d.
Évaluation complète

On dit qu’il y a du bon dans tout, même dans les épreuves. Chrysler a certainement souffert de la crise financière et de la restructuration qui en a suivi, néanmoins, sa prise de contrôle par le groupe Fiat lui a apporté un vent de fraîcheur, chose que l’on n’aurait probablement pas connue autrement. Ce mariage interculturel a permis de partager ressources et développement, mais aussi la venue de belles italiennes en Amérique du Nord.

C’est ainsi que l'Alfa Romeo 4C — offerte en versions coupé et décapotable, la Spider — a récemment traversé le continent. Pour vous situer, la 4C peut rivaliser sans gêne avec des modèles comme la Porsche 718 Cayman ou la Jaguar F-TYPE, mais la philosophie de la 4C, son format compact, sa petite cylindrée et son poids réduit nous font surtout penser aux bolides de Lotus. En voilà une qui se sentira certainement comme une étrangère dans les salles d'exposition actuelles de Chrysler! On a toutefois l’impression que les quelques concessionnaires sélectionnés pour la vendre, sept au Canada dont deux au Québec, ne réussissent pas à lui procurer autant de visibilité que souhaité. La diffusion semble très limitée!

De nobles racines

Pour plusieurs, la marque Alfa Romeo n’est pas inconnue. Elle est née à Milan au début des années 1900 et l’on se souvient surtout des nombreux modèles de course qui ont jalonné les années 20 à 60. Elle s’est par la suite un peu plus démocratisée et fut rachetée par le groupe Fiat en 1986 alors qu’elle croulait sous les dettes. Le groupe Fiat fait d’ailleurs l’envie de plusieurs avec son portefeuille de marques assez impressionnantes, dont Ferrari, Lancia et Maserati.

Cette affiliation explique pourquoi la 4C est construite avec la collaboration de Maserati et assemblée à Modena, lieu culte de la voiture sport. Avec de telles racines, la 4C dispose déjà de ses lettres de noblesse.

Proposé à un prix de base de plus de 66 000 $, (78 495 $ pour la Spider) l’Alfa Romeo 4C se présente sous les traits d’un coupé sport à moteur central, tout comme la Porsche 718 Cayman. Son appellation, 4C, lui vient de son quatre cylindres de 1,7 litre turbocompressé qui développe 237 chevaux et un excellent couple de 238 lb-pi, dont 80% sont disponibles dès 1 700 tr/min. C’est une puissance moindre que celle de ses rivales, mais son poids réduit, environ 400 lb de moins qu’une Porsche 718 Cayman et 800 lb de moins qu’une BMW Z4, lui redonne l’avantage.

Voilà d’ailleurs le crédo de la 4C, sa légèreté. C’est le mot d’ordre dans son développement, et grâce à l'utilisation massive de la fibre de carbone, de l'aluminium pour le châssis et de la fibre de verre pour la carrosserie, la 4C ne fait osciller la balance qu’à 1 050 kg (2 315 lb). Tout un exploit!

Malheureusement, le travail des ingénieurs a été légèrement miné dans le cas de la 4C nord-américaine, car elle accuse un surplus de poids de 342 lb (155 kg) par rapport à la version européenne. Cela est dû aux équipements supplémentaires et à une mise à niveau pour répondre à nos législations. Une tragédie! Elle en perd même sa répartition de poids idéale qui passe à 49/51 avant/arrière.

Étonnement, la 4C ne propose qu’une seule boîte de vitesses. Eh non, ce n’est pas une manuelle, mais une automatique TCT (twin-clutch transmission) à double embrayage qui dirige la puissance du moteur aux roues arrière.

Photo: Sylvain Raymond

Des lignes exquises

Au premier coup d’œil, on remarque la taille compacte de la biplace et son profil bas. Elle est large et courte, loin des proportions typiques d’un roadster comme la Z4. Ses lignes sont exotiques à souhait, surtout à l’arrière où l’on perçoit l’inspiration de certaines Ferrari, notamment en raison de ses feux ronds. Ses prétentions sportives sont soulignées par son échappement double et son large diffuseur d’air au bas du pare-chocs.

De côté, on voit les prises d’air latérales — juste derrière les portes — qui alimentent en air frais le moteur alors que les jantes optionnelles, 18 pouces à avant et 19 pouces à arrière, ancrent bien le style de la voiture. L’avant est associé à la marque avec un « museau » qui se termine en pointe et une grille triangulaire. Côté exotisme, la 4C ne déçoit pas. On croirait être en face d’une Ferrari, format réduit, tellement que plusieurs croyaient que son prix se situait bien au-delà de 100 000 $.

À bord, on a droit à un habitacle qui diffère de ce que l’on est habitué de voir. Oubliez les nombreux gadgets et équipements, le tout est minimaliste. On tente de réduire au maximum le poids de la voiture, ce qui justifie la grande sobriété et les quelques attentions, dont les poignées de porte conçues avec une bande de cuir.

Une fois glissé dans le siège, on a véritablement l’impression d’être à bord d’une voiture de course. Les seuils et dessous de porte sont très larges et recouverts de panneaux en fibre de carbone, le conducteur dispose d’un large repose-pied en aluminium, même chose pour le passager qui en a aussi un, pleine largeur, et situé au fond du puits histoire de bien s’ancrer en conduite plus sportive.

L’instrumentation est claire et bien en vue alors que la partie centrale du tableau de bord est bien orientée vers le conducteur. Seuls la prise en main et le design du volant ne nous ont pas épatés. Difficile également de trouver une bonne position de conduite car les sièges disposent de peu d’ajustements. Une fois le moteur démarré, on cherche le levier d’embrayage. En fait, il n’y en a pas, il faut se rabattre sur quatre boutons au fini métallisé servant à contrôler l’embrayage. Ce n’est pas très intuitif dans la présentation, mais ça fait plus « voiture de course ».

Photo: Michel Deslauriers

Excellent rapport poids/puissance

Dès que le moteur est lancé, on est étonné par sa sonorité. Malgré sa petite cylindrée, on a réussi à le faire chanter tout comme celui d'une formule un! Les Italiens sont des experts en « acoustique de moteurs » et ils le prouvent une fois de plus. On se paierait la voiture rien que pour écouter son vrombissement! Côté performance, les 237 chevaux du quatre cylindres ne sont pas ce qu’il y a de plus éloquent, mais son couple généreux ajoute à l’effet de punch. Le format ultracompact de cette auto et son poids réduit apportent un excellent rapport poids/puissance, 4,7 kg/chevaux, ce qui lui permet de réaliser le 0 à 100 km/h en moins de 4,5 secondes.

Ce bolide dispose également de l'Alfa DNA (Dynamic, Normal et All Weather) qui, grâce à un sélecteur monté sur la console centrale, permet d'adapter le comportement routier entre trois modes : Dynamique, Normal et Toutes conditions. Ce système fait notamment varier la réponse de l’accélérateur et de la direction. Un quatrième mode, Course, est disponible et déconnecte toutes les aides à la conduite, donnant libre cours à vos talents de pilote. Il ne reste plus beaucoup de voitures offrant une telle latitude.

Quant à la Spider, il faut retirer manuellement le toit souple et le ranger dans la valise, et ce dernier n’est pas des plus simples à manipuler. Il faut bien le replacer, sinon, des bruits éoliens peuvent pénétrer dans l’habitacle. Imaginez dans un lave-auto!

L'Alfa Romeo 4C est une véritable bête de piste, mais elle demeure punitive en conduite quotidienne. Sa suspension est ultrarigide, est ses sièges pas très confortables lors de longues randonnées. Toutefois, elle vous assure une exclusivité certaine!

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