Nissan Rogue 2008, agréable surprise

Le marché des véhicules utilitaires sport compact se porte à merveille. Puisque les gens apprécient ce type de véhicules, les manufacturiers, toujours empreints d’altruisme, n’hésitent pas à présenter de nouveaux modèles. Chez Nissan, il y avait bien le X-Trail mais, malgré une réputation enviable, son image le rapprochait trop d’une camionnette. Aujourd’hui, on veut le confort d’une voiture, les capacités de franchissement d’un 4x4 et l’espace de rangement d’une fourgonnette. Qu’à cela ne tienne, Nissan remplace son vieillissant X-Trail par le Rogue!

Le tout nouveau Rogue a débuté sa carrière en tant que concept au salon de l’auto de Détroit en janvier 2007. Bâti sur la plate-forme C (Nissan Qashqai européen, Renault Mégane entre autres), le Rogue se situe, en frais de dimensions, entre le Hyundai Santa Fe et le Honda CR-V avec son empattement de 2690mm et sa longueur totale de 4645mm. Contrairement à la rumeur, le Rogue ne servira pas de base à l’Infiniti EX, un multisegment compact sur le point d’être dévoilé à la presse. Dans ce cas, il sera construit sur la plate-forme modifiée de la nouvelle G37 Coupé.

Côté moteur, on a retenu les services du quatre cylindres de 2,5 litres qui œuvre déjà dans les Sentra Se-R et Altima mais les ingénieurs lui ont apporté quelques modifications. Dans le cas du Rogue, il fait 170 chevaux et 175 livres-pied de couple. Chez Nissan, les transmissions CVT sont à l’honneur. Le Rogue ne fait pas exception mais on a réussi à réduire les dimensions et le poids de cette boîte. Mais c’est surtout au chapitre de la friction interne que les ingénieurs ont planché. Ils ont réussi à la réduire de 30%, ce qui n’est pas rien. Et, comme nous le verrons bientôt, cela a une incidence positive sur la conduite. Même si une CVT ne présente pas de rapports (en fait, elle en présente une infinité), les gens de Nissan ont prévu six rapports simulés que l’on peut actionner grâce à des palettes optionnelles situées derrière le volant. Nous y reviendrons.

Le nouveau Rogue, construit à Kyushu au Japon, sera commercialisé au Canada en livrées traction et intégrale. Les versions traction (roues avant motrices) ne devraient pas, selon les gens de Nissan, dépasser 20% des ventes. Quant à l’intégrale, elle envoie, sur surface sèche, 100% du couple du moteur aux roues avant. Lorsque la chaussée se dégrade, elle fait parvenir jusqu’à 30% aux roues arrière. Le conducteur peut toutefois actionner un bouton au tableau de bord pour bloquer le différentiel central et envoyer 50% du couple à l’arrière.

Côté sécurité, le Rogue, même de base, présente six coussins gonflables de série, des freins à disque avec ABS, BA (Brake Assist) et EDB (Brake Force Distribution) aux quatre roues, le système de contrôle de stabilité latérale VDC, le système de contrôle de la traction, et j’en passe. Deux versions seront proposées aux consommateurs, soit S et SL, les deux pouvant recevoir le rouage intégral.

ET SUR LA ROUTE?

Tout ça c’est bien beau mais qu’est-ce que ça donne sur la route? Tout d’abord, dès les premiers kilomètres, on est surpris par la douceur et le silence de roulement. Un peu plus et on se croirait dans un Infiniti! Deuxième constatation, la transmission CVT ne semble pas ralentir le moteur mais plutôt l’aider, contrairement à la sensation que ce type de boîte procure habituellement. Le mode manuel permet même de bien exploiter la puissance du moteur sur une route sinueuse par exemple. Les accélérations 0-100 semblent pénibles mais le verdict du chronomètre (9,5 secondes) n’est pas mauvais. Les décélérations sont franches et un arrêt complet à partir de 100 km/h demande 41 mètres, une donnée respectable pour un VUS. La direction électrique procure un feedback intéressant et s’avère précise. Le rayon de braquage, par contre, pourrait être un peu plus court que personne ne s’en plaindrait. Les suspensions indépendantes (MacPherson à l’avant et multibras à l’arrière) se montrent bien calibrées et il faut vraiment le vouloir pour faire pencher le véhicule en tournant. De plus, ces suspensions sont confortables. Il faut dire que lors du lancement, nous n’avons conduit que des modèles équipés de roues 17". Les modèles S ont droit à des 16" sans doute moins performants mais moins coûteux à remplacer…

Au niveau de l’aménagement intérieur, il y a peu à redire. Les lignes extérieures sont très jolies, surtout à l’arrière mais elles ont une incidence néfaste sur la visibilité ¾ arrière. Les plastiques font preuve de qualité, les sièges sont confortables à défaut de bien soutenir en virages et l’espace habitable n’a pas fait l’objet de remarques dans mon calepin de notes, ce qui, généralement, est bon signe! Les places arrière, par exemple, se montrent accueillantes même si la visibilité vers l’avant est fortement entamée par les larges appuie-têtes des sièges avant. Quant au coffre, son seuil de chargement bas sera apprécié par tous mais l’ouverture ne figure pas parmi les plus grandes de la catégorie. Les dossiers du siège arrière s’abaissent de façon 60/40 et forment un fond presque plat.

À n’en pas douter, Nissan risque de frapper fort avec son nouveau Rogue. Ses dimensions sont correctes, son comportement routier à l’avenant et sa consommation ne devrait pas être dramatique. De plus, Nissan a fini par trouver le moyen de rehausser l’apparence et la qualité de ses matériaux. Assurément que le Rogue fera rapidement oublier le X-Trail. Le X quoi?

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