Acura RL, extravagante sobriété

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2009

Alors que nous vivons présentement un mouvement de folie où tout ce qui peut, ne serait-ce que de façon très minime, réduire la consommation d’essence et la pollution est immédiatement porté aux nues, les voitures de luxe et de sport se vendent comme des petits pains chauds. D’ailleurs, si vous feuilletez les pages de ce Guide de l’auto, vous constaterez que parmi la quinzaine de nouveaux modèles en 2009, on n’en retrouve aucun qui soit dans les catégories des sous-compactes et compactes. Tout ça pour dire que l’Acura RL revient cette année avec un moteur encore plus puissant !

La RL est la voiture la plus imposante de la division de luxe de Honda ainsi que la plus dispendieuse. Technologi quement, c’est aussi la plus avancée. Même au niveau de la sobriété, c’est sans aucun doute elle qui remporte la palme ! Probablement pour l’aider à se trouver une personnalité, les designers d’Acura lui ont concocté, pour 2009, une calandre à la MDX que j’estime beaucoup trop lourde. Certes, on va la remarquer davantage… La partie arrière aussi diffère en présentant un coffre surélevé, à la manière d’une queue de canard. Quant aux feux arrière, ils sont changés eux aussi. Le tableau de bord n’a pas connu autant de modifications et seul le volant a été modifié.

Mécanique révisée

Cette année, la RL connaît plusieurs changements au niveau de certains accessoires et, surtout, de la mécanique. Le V6 de 3,5 litres passe à 3,7 litres et voit sa puissance augmenter de dix chevaux pour désormais en afficher 300. C’est principalement le couple qui a progressé en passant de 256 livres-pied à 271. Ce moteur est fort moderne avec son système de calage variable des soupapes VTEC. Alors que le 3,5 litres était donné pour 12,9 litres aux cent kilomètres, le 3,7, lui, devrait faire 13,1 litres aux cent, selon Honda/Acura. Essence super recommandée, bien sûr. Étant donné que la date de tombée du Guide devançait la date de lancement de la RL, nous n’avons pu en faire l’essai. Nous nous basons donc sur la version 2008 tout en sachant que les impressions de conduite pour la 2009 ne seront pas bien différentes.

La transmission demeure la même, soit une automatique à cinq rapports même si plusieurs concurrents en offrent six, sept dans le cas de la Mercedes-Benz Classe E et huit pour la Lexus LS460 ! Par contre, cette transmission passe les rapports avec la douceur d’une grand-mère qui n’a pas vu ses petits-enfants depuis longtemps. On l’a dotée (la transmission, pas la grand-mère) d’un mode manuel qui n’apporte pas grand-chose à la conduite habituelle.

Pour bien faire passer la puissance à la route, il faut compter sur un rouage intégral. Celui de la RL, appelé SH-AWD (Super Handling – All Wheel Drive) agit aussi comme système de contrôle de la stabilité latérale qui, au lieu de se servir des freins ou de couper l’alimentation en essence, se sert plutôt du couple généreux du moteur pour améliorer la tenue de route. À la base, le SH-AWD est une traction mais dès que le besoin se fait sentir, une partie du couple est envoyée aux roues arrière. Malgré ses trois centaines de chevaux, la RL accélère de façon très linéaire, et en toute douceur.

Conduire un nuage

Parlant de douceur, il ne fait pas de doute que les ingénieurs qui ont vu à la conception de la RL avaient pour mandat de préserver, à tout prix, la quiétude des passagers. Et ils ont trop bien réussi. Les accélérations et les reprises ont beau être musclées, jamais le son du moteur ne parvient à nos oreilles, ce qui est un peu décevant. La direction est engourdie et trop assistée et on a l’impression de conduire un nuage, sans avoir pris de drogue. Aussi, le rayon de braquage est un peu trop grand à mon goût. Grâce à ses suspensions parfaitement étudiées et au système SH-AWD et malgré un poids très élevé de 1 860 kilos, la RL s’accroche avec dignité au bitume et le roulis est impeccablement maîtrisé. De plus, en virage, les sièges retiennent fort bien.

La vie à bord d’une RL est loin d’être pénible mais les amateurs de conduite, ceux pour qui l’automobile est plus qu’un simple moyen de transport entre le point A et le point B risquent d’être déçus. L’habitacle est vaste mais, à cause de la console centrale très large, on ne perçoit pas cet espace. Les confortables sièges s’ajustent de plusieurs façons tout en étant chauffants et ventilés sur le modèle Elite, plus luxueux. Les jauges rétroéclairées sont du plus bel effet et semblent flotter dans le vide, un peu comme dans le récent Honda Pilot. Comme dans toute voiture luxueuse qui se respecte (et la RL se respecte beaucoup), on retrouve une pléthore de technologie, si on peut ainsi s’exprimer.

Les places arrière s’avèrent confortables même si les grandes personnes risquent de frotter le plafond. Leur accès est très aisé grâce à des portes qui ouvrent à 90 degrés, rareté. Le coffre est très grand mais son ouverture ne l’est pas tellement. Impossible d’ailleurs, sans doute pour des raisons de rigidité du châssis, d’abaisser les dossiers des places arrière pour l’agrandir. Il y a seulement une trappe à skis.

Les changements mécaniques de l’Acura RL, s’ils n’étaient pas absolument nécessaires, lui permettront de ne pas trop se laisser distancer par le peloton de tête des voitures de luxe. Quant aux modifications esthétiques, il faut aimer le genre…

FEU VERT

Habitacle luxueux
Performance toute en douceur
Rouage intégral réussi
Finition parfaite
Très bon comportement routier

FEU ROUGE

Calandre controversée
Direction déconnectée
Technologie capricieuse
Voiture lourde
Grand rayon de braquage

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