Carlos Ghosn : ne vous inquiétez pas, on continue de construire des voitures écoénergétiques

Selon Carlos Ghosn, le bas prix de l’essence n’empêchera pas les constructeurs automobiles de construire des véhicules écoénergétiques.

La sagesse socialement acceptée est qu’un bas prix du pétrole incitera les consommateurs à s’acheter des véhicules plus gourmands. Toutefois, est-ce que les mêmes tendances du marché pousseront les manufacturiers à cesser d’investir dans des technologies écologiques en faveur de motorisations plus abordables, mais plus énergivores? Voilà la question posée à Carlos Ghosn, chef de la direction de l’alliance Renault-Nissan, un des plus grands constructeurs du monde, au Salon de l’auto de Detroit 2016.

Répondant à un petit panel de journalistes, Ghosn expliquait avec délicatesse la différence entre les habitudes des consommateurs et la planification des produits qui s’élabore derrière les portes closes des importants manufacturiers automobiles. Malgré avoir admis que plus le prix du carburant est bas, moins les gens sont enclins à s’acheter un véhicule priorisant l’efficacité énergétique, il a aussi expliqué que les constructeurs sont beaucoup plus influencés par les règlements et gouvernements internationaux en matière d’économie de carburant. Et surtout en matière d’émissions polluantes.

Les régulateurs environnementaux n’associent pas leurs politiques au prix du pétrole, mais établissent leurs objectifs d’émissions et d’efficacité basés sur des échéanciers spécifiques qui sont découplés des forces du marché. Même si un manufacturier automobile voulait construire une voiture moins frugale, ce n’est tout simplement pas possible de le faire, puisque l’accès au marché nécessite l’adhérence à des normes gouvernementales de plus en plus strictes.

Selon Ghosn, ceux concernés par le prix étonnant bas du pétrole n’ont pas à s’inquiéter que les constructeurs du monde feraient marche arrière au lieu de continuer à progresser au chapitre des designs écoénergétiques. Les régulations globales – surtout ceux visant à limiter les émissions de CO2 – ont contraint le développement automobile à suivre un sentier nécessitant un investissement significatif à garder les embouts d’échappement les plus propres possible, et les moteurs les plus efficaces qui soient.

Ghosn a également précisé l’intention de Nissan de maintenir ce qu’il considère sa position de leader dans le domaine des automobiles à propulsion électrique en introduisant une LEAF de deuxième génération dans un futur rapproché. Le chef de la direction croit que la principale raison expliquant pourquoi si peu de gens s’achètent des véhicules électriques n’est pas l’anxiété relative à l’autonomie, mais l’absence d’une infrastructure de recharge, surtout des solutions de ravitaillement rapide qui pourraient rivaliser la vitesse à laquelle on peut faire le plein de carburant dans les stations-service.

Lorsque demandé si l’alliance Renault-Nissan voulait accroître davantage son « leadership » dans la commercialisation des voitures électriques en incluant le financement d’un réseau de recharge à travers le continent, Ghosn a protesté, disant qu’un tel projet nécessiterait une collaboration entre non seulement des corporations privées, mais aussi des gouvernements locaux et nationaux.

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