Volkswagen New Beetle, la coccinelle et le chat

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Mon chat aime les coccinelles. Dès qu’il le peut, il abat une de ses pattes (je n’ai jamais pu déterminer s’il était gaucher ou droitier) sur une de ces mignonnes bestioles. L’étourdie bibitte se retrouve alors dans sa gueule où elle se fait mâcher le popotin. Mais comme il en a déjà beaucoup mangé, il n’aime plus le goût de la « coccinellus maisonnus ». Il la recrache, joue avec un peu et la laisse là, morte et pleine de bave. Remplacez le chat par l’attrait de la nouveauté et vous aurez l’histoire de la New Beetle…

Si en Amérique les gens ne se sont pas encore trop lassés de la New Beetle, il en va autrement en Europe où ses ventes périclitent à vue d’œil. Pour contrer cette tendance, Volkswagen nous arrive avec une New Beetle très légèrement révisée. La « new New Beetle » 2006 reprend des éléments vus sur le prototype Ragster dévoilé au Salon de l’auto de Detroit en janvier 2005. À vrai dire, ce prototype affichant une ligne de toit résolument différente se voulait infiniment plus intéressant que les quelques menues modifications apportées à la voiture de production. Mais on peut comprendre que Volkswagen s’est un peu peinturé dans le coin en créant une voiture aussi typée et reprenant autant d’éléments visuels à la Beetle originale. Apporter des modifications à la récente Coccinelle équivaut à renier le design original, ce que ne pardonneraient jamais les vrais amateurs de Beetle. C’est donc au Salon de l’auto de Francfort que la « nouvelle » Beetle de production fait son apparition.

Au moment d’écrire ces lignes, fin août, nous ne savons donc pas grand-chose de la Beetle en devenir. On remarque des contours de passages de roue plus équarris, de nouveaux pare-chocs avant et arrière, des phares plus ovoïdes et des feux arrière modifiés. L’habitacle reçoit des jauges différentes et les accents de chrome sont plus nombreux. C’est cependant au niveau de la motorisation que les choses se précipitent. Le moteur de base, très moderne cinq cylindres 2,5 litres qui officie dans la nouvelle Jetta remplacerait l’ignominieux 2,0 litres. On chuchote, dans les conversations hautement édifiantes de journalistes automobiles, que le 1,8 Turbo laisserait sa place au 2,0 litres turbo qui se retrouve déjà dans les Jetta ainsi que Audi A3 et A4. Le 1,9 TDI (turbo diesel) continuerait son petit, mais apprécié, bonhomme de chemin.

LA JETTA PAR EXEMPLE

Mais qu’est-ce que tout cela donnera sur la route ? Prophètes nous ne sommes pas, mais nous pouvons tout de même extrapoler un peu… Le moteur cinq cylindres de 2,5 litres qui anime les versions de base de la nouvelle Jetta nous permet de constater qu’il s’agit d’une très nette amélioration par rapport au 2,0 litres. Ce 2,5 litres n’est pas une bombe, n’est pas le plus doux et émet à froid un son de boîte de conserve mais ses 150 chevaux assurent des accélérations correctes. La New Beetle, notamment en version cabriolet, étant généralement un peu plus lourde que la Jetta, on peut s’attendre à quelques dixièmes de moins. C’est surtout au chapitre des reprises que ce moteur se démarque puisque son couple de 170 livres-pied est présent dès 3 750 tours/minute. De plus, sa consommation d’essence ordinaire ne nous a pas impressionnés, ni en bien ni en mal. Mais, je le répète encore une fois, nous parlons ici de la Jetta.

Le quatre cylindres de 2,0 litres turbo développe, lui, pas moins de 200 chevaux. Plaisir en perspective ! Dire que l’an dernier le moteur le plus puissant faisait à peine 150 chevaux. Pour ceux qui trouvent inconcevable de donner leur paie aux pétrolières, il y a aussi le quatre cylindres 1,9 TDI dont la moyenne se situe aux alentours de 5,5 litres aux cent kilomètres. Les performances se calculent avec une horloge plutôt qu’avec un chronomètre, mais on a de moins en moins les moyens d’avoir du fun… Ce moteur était auparavant réservé au coupé. Le demeurera-t-il ? Remarquez que son côté économique ne rime pas nécessairement avec la jolie frimousse du cabriolet. Nous verrons bien !

Le comportement routier ne devrait pas changer du tout au tout. Au châssis rigide sont accrochées des suspensions axées plus vers la tenue de route que sur le confort. Les pneus de 17“ de l’actuelle version turbo ne font d’ailleurs rien pour aider la situation. Les pneus de 16“ des autres livrées sont mieux adaptés à notre superbe réseau routier… La direction est précise et son feedback demeure l’un des mieux sentis sur le marché. Quant aux freins, ils se montrent à la hauteur, peu importe les circonstances.

Nouvelle ou pas, la New Beetle ne gâte pas toujours ses occupants. Les places arrière, entre autres, sont pratiquement inexistantes et le coffre à gants est sans doute plus grand que le coffre arrière ! Le cabriolet demeure inlassablement populaire auprès de la gent féminine, mais je parierais que la personne la plus douce sur terre perdra patience et sacrera comme un bûcheron lorsqu’elle tentera d’installer le couvre-capote… Mentionnons par contre que ce toit en toile est très bien exécuté et que son étanchéité a fait ses preuves. Pour la visibilité arrière, cependant, on repassera…

En attendant un tout nouveau modèle d’ici deux ou trois ans, ou tout simplement son retrait, Volkswagen nous fait patienter avec cette minirévision. Souhaitons que cela fonctionne et que la fiabilité soit au rendez-vous, ce qui n’a pas toujours été le cas chez Volkswagen…

Feu vert

Moteurs mieux adaptés
Moteur 1,9 TDI
Cabriolet soigneusement construit
Comportement routier agréable
Silhouette intacte

Feu rouge

Changements trop mineurs
Coffre arrière ridicule
Places arrière infimes
Fiabilité encore problématique
Finition peu professionnelle

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