Volvo S40, petite voiture, grande classe

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

Les voitures du constructeur suédois Volvo ont beau être toutes semblables, elles ont un air distingué qui leur concède une certaine personnalité, impossible à négliger. On lui a pourtant souvent reproché ce petit air hautain et parfois ennuyeux. Qu’à cela ne tienne, on a voulu, en recréant la S40 l’année dernière, conserver le style Volvo mais en le rendant un peu plus moderne.

Cette fois, c’est mieux réussi, même si pour ce faire, le fabricant a complètement redessiné son petit modèle d’entrée de gamme. Rares sont ceux qui s’en plaindront.

En fait, bien que la S40 ait conservé son air distinctif, elle possède désormais un petit quelque chose de plus dans la silhouette qui la rend différente. Une Volvo nouveau genre quoi…

Sportive aussi

Pour cette deuxième génération de sa berline d’entrée de gamme dévoilée l’an dernier (la première a été un échec), Volvo avait tout remis sur la table à dessin. On le sent dès le premier regard. Le capot avant conserve l'allure suédoise, mais les lignes plus arrondies, et la taille relativement petite de la S40 la rendent plus sympathique, moins froide que ses prédécesseures.

Sous ce capot arrondi, on retrouve au choix un moteur cinq cylindres de 2,4 litres qui livre 168 chevaux, ou un cinq cylindres turbocompressé de 2,5 litres et 218 chevaux, selon que l’on opte pour la version 2.4 ou la version T5. Ces deux voitures sont dotées, de série, d’une boîte manuelle à 5 rapports ou d’une boîte automatique optionnelle à 5 rapports avec mode manumatique Geartronic.

Dans les deux cas, le moteur réagit avec rapidité et précision, même si, jumelé à la transmission automatique, le 2,4 litres semble éprouver un peu plus de difficulté à trouver son envol. En fait, la transmission est tout simplement mieux exploitée par la version turbo que par le moteur habituel. Un phénomène plutôt rare puisque les turbo ont tendance à décoller avec un certain retard, ce que l’on ne retrouve qu’en petite dose sur cette Volvo.

Au nom de la sécurité

Champion toute catégorie de la sécurité - Volvo en fait presque sa marque de commerce - le constructeur suédois ne néglige rien non plus, même sur son modèle le moins dispendieux. Ainsi, en version T5, on peut obtenir la S40 équipée d’une traction intégrale de type Haldex, qui peut transmettre jusqu’à 95 % de la puissance aux roues avant ou arrière, selon l’adhérence de la chaussée. Le résultat est sans équivoque : la voiture offre une traction constante, peu importe les conditions.

Pour un modèle comme pour l’autre, l’équipement de sécurité comprend aussi des coussins gonflables frontaux et latéraux avant, des rideaux gonflables, des poutrelles de renforcement tubulaires entre les montants avant, des poutrelles diagonales en acier dans les portières et des montants centraux renforcés, en plus du système breveté par Volvo qui permet la répartition des forces dans la structure lors d’un impact latéral. La sécurité, en cas de collision arrière, est rehaussée par les appuie-tête « actifs » du système WHIPS qui viennent de remporter un prix pour leur côté innovateur. En matière de confort, Volvo n’a rien à envier à personne. Tout le monde s’entend pour dire que les sièges du constructeur suédois sont parmi les plus confortables à être offerts de série. On s’y enfonce, soutenu de toute part, sans jamais avoir l’impression de devoir sacrifier au confort pour obtenir une bonne position de conduite. Bon point donc pour Volvo.

Le tableau de bord se démarque lui aussi. Les matériaux sont nobles, et le design vraiment différent. Ainsi, dans la console centrale, les commandes sont apposées sur une planchette de métal qui semble flotter entre les deux sièges. On en a profité pour loger derrière un petit bac de rangement.

Sur la route, la S40 est presque sans reproches. On voudrait bien une direction un peu plus communicative, et un peu moins floue en trajectoire rectiligne, mais en général, elle obéit avec grande aisance. Le châssis très rigide, et la carrosserie autoporteuse, rendent la conduite plus facile et sans roulis. Il faut dire que la S40 partage la plate-forme de la Mazda3, et de la Ford Focus de nouvelle génération, une entité déjà éprouvée et reconnue pour ses grandes qualités. Le freinage, malgré de grandes qualités, n’est peut-être pas aussi rapide qu’on le souhaiterait en situation d’urgence, mais encore une fois, c’est plus subtil que dramatique en fait de réponse.

On ne peut parler de la S40, sans parler de sa sœur quasi jumelle, la petite familiale V50 qui partage les composantes mécaniques avec la berline. Les performances générales sont similaires, et ce n’est pas l’espace supplémentaire, rendu possible grâce à l’aménagement en familiale, qui a réellement modifié le comportement de la voiture. Tout au plus, ce nouveau design a-t-il ralenti un peu les ardeurs de la voiture en courbe, mais très légèrement.

Feu vert

Moteurs intéressants
Châssis de grande rigidité
Design intérieur innovateur
Sécurité omniprésente

Feu rouge

Freinage longuet
Transmission automatique lente
Peu d’espace à l’arrière
Visibilité latérale parfois ardue

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