Porsche Boxster S 2009, la 987 version 2.0

Sicile, Italie – Targa Florio. Pour les vrais connaisseurs de l’automobile, ce nom évoque une épreuve mythique du sport automobile qui était autrefois disputée sur les routes de la Sicile et que Porsche a remporté à onze reprises. Semblable à la célèbre Panamericana mexicaine ou aux Mille Miglia en Italie, la Targa Florio était une épreuve impitoyable disputée sur des routes publiques traversant plusieurs villages et comportant également des montées raides, des descentes vertigineuses, et parfois même des traversées de bétail... En 1970, l’équipe composée du pilote suisse Jo Siffert et du britannique Brian Redman a remporté les honneurs de la Targa Florio au volant d’une Porsche 908-3, dont la carrosserie était peinte en bleu pâle et comportait deux flèches de couleur rouge pointant vers l’avant de la voiture. Trente-neuf ans plus tard, c’est au volant d’une nouvelle Boxster S 2009 également peinte en bleu pâle et ornée d’une flèche rouge que j’ai parcouru les routes de la Sicile et de la Targa Florio pour prendre contact avec cette nouvelle version du roadster de Stuttgart.

L’arrivée de la Boxster, il y a déjà douze ans, a permis à Porsche de revitaliser la marque en rejoignant une nouvelle clientèle. En effet, la première génération de ce roadster, qui portait le nom de code 986 à l’interne, s’est vendue à 165,000 exemplaires entre les années 1996 et 2004. Entre 2004 et 2009, c’est la Boxster de deuxième génération (nom de code 987) qui a pris le relais avec ses 100,000 exemplaires vendus en cinq ans.

Aujourd’hui, nous avons donc droit à une version améliorée et retouchée de la 987 qui fait désormais appel à la boîte à double embrayage PDK, à l’injection directe de carburant dans le cas du modèle S, à plusieurs améliorations techniques visant à réduire le poids de la voiture, ainsi qu’à de subtiles retouches esthétiques. Comme c’est souvent le cas chez Porsche, on parle ici d’une constante évolution à plusieurs niveaux plutôt que d’une refonte complète, mais force est d’admettre que le résultat est très probant, cette nouvelle version de la Boxster S étant à la fois nettement plus performante et plus efficace en consommation que le modèle précédent.

Sur les routes sinueuses de la Sicile, les changements apportés aux suspensions de la Boxster S se sont immédiatement fait sentir, la liaison au sol étant plus efficace grâce aux nouvelles calibrations des ressorts, amortisseurs et barres anti-roulis. La direction est toujours ultra-précise et il est toujours très facile de bien sentir la route, la Boxster S assurant toujours cette osmose entre le conducteur et le bitume qui est le propre des voitures de la marque. La Boxster S n’aura donc probablement aucune peine à demeurer la référence de la catégorie pour ce qui est de la tenue de route, même si elle doit affronter une nouvelle BMW Z4 prochainement. Mais c’est vraiment du côté des motorisations que les changements apportés à la Boxster S s’avèrent transformateurs. La puissance du six cylindres à plat de 3,4 litres est maintenant chiffrée à 310 chevaux, soit 15 de plus que le modèle précédent, grâce à l’adoption de l’injection directe de carburant et de nouvelles lignes d’admission et d’échappement, et cette différence se fait vraiment sentir au volant, assurant une conduite plus performante, avec un chrono de 5,2 secondes pour le 0-100 avec la boîte PDK.

La boîte à double embrayage PDK (Porsche Doppelkupplungsgetriebe), qui a d’abord été intégrée à la 911 Carrera, reprend du service sur la Boxster S et elle continue d’impressionner par son efficacité redoutable sur le plan mécanique mais déçoit toujours par ses commandes au volant dont le fonctionnement n’est pas intuitif et demande un certain apprentissage. La consommation de carburant moyenne d’une Boxster S à boîte PDK est maintenant chiffrée à 9,4 litres aux 100 kilomètres, ce qui s’explique par le fait que la boîte cherche toujours à accéder aux rapports supérieurs le plus rapidement possible lors de la conduite en mode automatique. De plus, la septième vitesse est longue au point d’être presque qualifiable de surmultipliée, servant ainsi à réduire d’autant plus la consommation à vitesse d’autoroute.

Du côté de l’habitacle, la nouvelle Boxster S propose essentiellement un nouveau look pour la console centrale, mais c’est à peu près tout ce qu’il y a de nouveau ici. La Boxster S exige toujours que l’on déclenche manuellement le mécanisme verrouillant le toit souple à la voiture avant d’actionner la commande électrique pour l’ouverture ou la fermeture du toit, action qui demeure possible même en roulant, tant et aussi longtemps que la vitesse de la voiture ne dépasse pas les 50 kilomètres/heure. Comme toujours, c’est le prix de la voiture ainsi que le coût des très nombreuses options qui constitue le principal point faible de la Boxster S dont le prix de base est de 76,400 dollars. Parmi les options qui en valent la peine, on retrouve le « Sport Chrono » qui ajoute un chronomètre ainsi que le mode sport pour 1310 dollars dans le cas de la Boxster S à boîte manuelle et pour 1800 dollars dans le cas de la boîte PDK. Mais là où le bat blesse, c’est que Porsche n’offre qu’en option des équipements que l’on retrouve maintenant de série sur des voitures beaucoup moins chères, notamment la connectivité Bluetooth offerte ici pour la bagatelle de 950 dollars. En 2009, voilà qui est carrément inacceptable.

Selon les rumeurs du milieu, l’évolution de la Boxster se poursuivra à l’automne 2011 avec l’arrivée d’un tout nouveau modèle de troisième génération (nom de code 981) qui retiendra les motorisations du modèle actuel mais dont la boîte PDK sera peut-être dotée de paliers de changement de vitesse au volant afin de corriger l’un des défauts de la présente Boxster. Côté style, les proportions de la voiture changeront légèrement et la 981 devrait ressembler plus étroitement à la voiture-concept originale de ce modèle qui a vu le jour au Salon de Détroit en 1993. Histoire à suivre.

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