Salons de l'automobile en crise

En septembre dernier et ce malgré la crise économique mondiale qui s’annonçait, le Mondial de Paris a tout de même connu un grand succès d’estime de la part des journalistes et de ses très nombreux visiteurs.

Mais à peine deux mois plus tard, dans le cadre du salon de l’auto de Los Angeles, la crise allait frapper de plein fouet cet événement avec l’annulation des dévoilements des constructeurs General-Motors et Chrysler. Il paraîtrait que cette décision prise à la toute dernière minute par les dirigeants de GM, leur aurait fait épargner deux millions de dollars, en reportant ces présentations au salon de Détroit

Détroit, sauvé par la cloche

Pendant que se tenait de peine et de misère le salon de Los Angeles, on apprenait que sept constructeurs automobiles allaient faire défection au salon de Détroit. Ainsi, les manufacturiers Ferrari, Infiniti, Land Rover, Mitsubishi, Nissan, Roll’s Royce et Suzuki ont bel et bien brillés par leur absence. A ces derniers, s’ajoute l’absence de Porsche depuis deux ans. De plus, Honda a fait savoir à seulement quelques jours d’avis qu’il n’y aurait pas de dévoilement officiel de sa nouvelle berline Insight, bien que cette dernière allait être présente dans le kiosque du fabricant. Une économie d’un gros million de dollars pour Honda.

Malgré ses présentations nettement plus modestes et une couverture médiatique en retrait, cet événement nous a tout de même permis de faire la connaissance d’une bonne quarantaine de nouveaux véhicules, voire une douzaine de prototypes à la sauce écologique.

Au niveau des entrées, et ce malgré la présence de plus de 650 000 visiteurs, le salon de Détroit édition 2009, a enregistré des baisses de l’ordre de 9,0% par rapport aux données de l’édition précédente.

Montréal, nettement mieux servi

Contrairement à Détroit, tous les manufacturiers étaient présents ou presque, si l’on tient compte de la présence ‘exagérément’ discrète de Chrysler. Certains abandons au salon de Détroit, ont permis au salon de Montréal de présenter des véhicules en grande première Nord Américaine, dont la nouvelle Mitsubishi Lancer Sportback.

Le salon de l’auto de Montréal a vu lui aussi ses entrées décroitre de 9,1%. Par contre, de ses 186 320 visiteurs, 90% d’entre eux ont appréciés leur visite, tandis que 70% comptent revenir l’an prochain.  Toujours selon ce sondage fait sur place par Léger Marketing, 38% de ces derniers comptent se procurer un nouveau véhicule au cours des douze prochains mois.

Les salons canadiens en sursis

La 36e édition du salon de l’auto de Toronto qui se tiendra du 13 au 22 février prochain, devrait normalement se dérouler sans grands absents, à l’exception annoncée du manufacturier Porsche qui procède actuellement à une révision en profondeur de son département de marketing.

Annonciateur de l’arrivée prochaine du printemps, le très populaire salon de l’auto de Québec qui cette année se tiendra du 3 au 8 mars, comptera trois absents. Jaguar et Land Rover se sont désistés, mais c’est tout particulièrement Ford qui retiendra l’attention par son absence. Cet événement très apprécié qui se tient dans l’enceinte d’un vrai Centre de Foires, bénéficie chaque année de la présence de nouveaux modèles qui sont sur le point d’être commercialisés en sol Québécois.

Des salons européens aux antipodes

Après les défections des constructeurs Audi, Citroën, Dacia, Ford, GM, Mercedes-Benz, Nissan, Peugeot, Renault, Saab, Seat (manufacturier local espagnol) et Smart, les dirigeants du salon de l’automobile national Espagnol, viennent d’annoncer l’annulation du salon de l’auto de Barcelone qui devait se tenir du 9 au 17 mai. Seuls les manufacturiers Mazda et Volvo avaient jusqu’à présent confirmés leur présence. Une première qui risque de faire beaucoup de mal à tous ces salons de l’automobile dits nationaux, voire régionaux qui se comptent par milliers à travers le monde.

A l’autre extrémité, l’important salon de Genève qui se tiendra du 5 au 15 mars, ainsi que l’imposant salon de l’automobile de Francfort qui doit ouvrir ses portes le 15 septembre prochain, semblent à moins d’avis contraires d’ici là, se diriger vers la tenue d’événements sans surprises désagréables.

Tokyo en plein désarroi

Bien que les dirigeants du prochain salon de l’auto de Tokyo aient bel et bien jonglés avec la possibilité d’annuler cet événement après l’annonce de certaines possibilités de désistements, toujours non confirmés, il appert que le salon aura bel et bien lieu tel que prévu du 23 octobre et 8 novembre. Toutefois, certains manufacturiers semblent encore et toujours en pleine réflexion, quant à leur participation dont les trois américains, General-Motors, Ford et Chrysler.

En cette période de rationalisation, la tenue de ce salon à moins d’un mois après celui de Francfort, ne peut que lui nuire, quant au nombre de constructeurs intéressés à présenter leurs nouveaux produits. A cela s’ajoute le fait que le marché automobile nippon est très chauvin, donc peu enclin à faire de la place aux constructeurs étrangers.

La prolifération des marchés asiatiques émergents, tels ceux de la Chine et de l’inde représentent une épine de plus pour les dirigeants du salon de Tokyo, qui voient de plus en plus de constructeurs occidentaux, dévoiler leurs nouveaux produits souvent en grande première mondiale, dans le cadre des salons de l’automobile de Shanghai et de New-Delhi.

Des dévoilements plus ciblés

 Si la crise économique mondiale devait perdurer et ce n’est vraiment pas à souhaiter pour personne, nous pourrions voir les constructeurs automobile devoir minimiser leurs dévoilements, voire les cibler vers des salons de l’automobile où les différents marchés leurs sont nettement plus favorables. Avec une telle approche, nous verrions une fois de plus les constructeurs Nord Américains être pénalisés, notamment sur les échiquiers automobiles où les ventes de voitures compactes et économiques, représentent le marché le plus prisé.

Photos: Henri Michaud et Gilles Olivier

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