Honda Odyssey, la voie de la raison

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Quoi de plus beau qu’une fourgonnette avec un volant de cuir ? Beaucoup de choses me direz-vous, ce qui n’est pas loin de la vérité. Car bien que quelques-unes des fourgonnettes actuellement sur le marché soient, hum, esthétiquement intéressantes, elles demeurent tout de même l’expression ultime de l’anticonduite. Du moins, dans la tête des hommes qui se voient tous au volant de leur superbe voiture sport ! Mais famille oblige, ces gros véhicules sept passagers continuent d’avoir la cote lorsque vient le temps de trouver le véhicule capable de transporter efficacement le grand ado, sa petite sœur, sans oublier Max, le berger allemand.

En fait, les fourgonnettes sont essentiellement des outils de transport. Mais ce n’est pas une raison pour en évacuer complètement les qualités d’un bon véhicule de route, comme l’a bien compris Honda avec sa Odyssey.

Sans surprise

Avec la version 2007 de sa minifourgonnette Odyssey, Honda joue la carte de la continuité. Pourquoi changer une formule qui, depuis quelques années, est gagnante ? Car la sept passagers japonaise, même si elle ne jouit pas de la plus grande popularité en raison essentiellement de son prix d’achat, a toutes les qualités d’une grande voiture.
Cette politique s’est également appliquée au stylisme. Ses lignes sobres mais efficaces sont maintenues, et quelques petits détails esthétiques ont été retouchés. Un modèle classique qui ne sera pas victime de la mode des extérieurs trop agressifs ou trop contemporains. En revanche, on a beaucoup misé sur l’intérieur de la fourgonnette. L’espace y est abondant, bien organisé et peut être à la fois pratique et luxueux. En fait, le luxe se retrouve essentiellement dans la version la plus sophistiquée de la gamme, la Touring, qui réunit sellerie de cuir et système multimédia à commande vocale, ainsi qu’une caméra de recul. Il est exact qu’il vous faudra parfois répéter vos instructions sur une variété de tons avant d’être obéi, mais en général la réponse est rapide et juste.

Cette console multimédia permet aussi à la fourgonnette de mieux jouer son rôle familial en offrant un écran qui descend du plafond pour les passagers arrière, y compris ceux de la troisième rangée qui possèdent leur propre commande sonore. Et si votre famille ne peut s’en contenter, on y a aussi ajouté des prises pouvant servir à des jeux vidéo et des casques d’écoute à infrarouges, donc sans fil. Plus de chicane avec les ados, tout le monde pourra écouter sa musique en toute tranquillité... Ces détails technologiques ont cependant leur prix, et vous devrez accepter d’y consacrer quelques milliers de dollars.
Créateur du système qui permet de cacher les sièges de troisième rangée sous le plancher Honda maintient évidemment cette tradition, ce qui lui permet de multiplier les espaces de chargement, et les nombreuses cachettes pour le rangement.

À l’intérieur règnent modularité et espace de rangement. Il suffit de vous tourner d’un côté ou l’autre de l’habitacle pour découvrir un rangement bien logé et pratique. À ce chapitre, vous ne trouverez pas moins de 15 porte-verres dans la Odyssey, et deux de plus dans le modèle Touring. Le vrai désir des acheteurs de minifourgonnette demeure cependant la possibilité de jouir d’un espace de chargement satisfaisant, et d’un habitacle intéressant pour les passagers. À ce point de vue aussi, l’Odyssey est une valeur sûre. La banquette arrière est rabattable dans le plancher, libérant ainsi un espace largement suffisant pour combler les besoins les plus courants. Et même avec la banquette en place, la profondeur du coffre et sa dimension élargie la classent parmi les plus logeables de ses concurrentes.

Toutes les positions à l’intérieur de l’Odyssey sont relativement confortables. Il est facile d’adopter une position de conduite agréable avec des sièges offrant un bon support, et les sièges de deuxième rangée proposent aussi une bonne dose de support . Évidemment, comme toutes les banquettes du genre, la troisième rangée n’est pas idéale, mais surpasse quand même bon nombre de sièges traditionnels.

Il y aussi un moteur

L’agrément de la Odyssey se retrouve aussi sous le capot. Son moteur V6 de 3,5 litres fait maintenant vrombir 244 chevaux (soit 11 de moins que l’année précédente, gracieuseté des nouvelles normes d’évaluation). On l’a aussi équipé du système baptisé VCM, pour Variable Cylinder Management, qui permet de réduire à trois seulement le nombre de cylindres en action lorsque le véhicule a atteint sa vitesse de croisière. Évidemment, cela joue un rôle important en matière d’économie d’essence, puisqu’à ce chapitre, l’Odyssey trône presque au sommet de la catégorie.

Mais malgré toutes ses qualités, la fourgonnette japonaise n’a pas réussi à ramener ce qui manque cruellement à tous les véhicules du genre : le plaisir de conduite. La direction aseptisée ne permet certainement pas d’être véritablement en contact avec la route. Même son de cloche du côté de la suspension, calibrée à merveille pour le confort des passagers, mais décevante lorsque vient le temps de manifester un peu d’enthousiasme en conduite. Elle provoquera un roulis aisément ressenti lors de virages plus serrés, et la fourgonnette a une propension marquée au sous-virage. Rien de majeur, me soulignerez-vous avec insistance, puisqu’une fourgonnette est d’abord conçue pour être polyvalente et confortable, et de ce point de vue, Max et la famille sont gâtés.

feu vert

Aménagement intérieur polyvalent
Moteur puissant
Silhouette indémodable
Technologie dernier cri

feu rouge

Prix élevé
Direction trop assistée
Sous-virage omniprésent
Roulis important

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