Honda Élément, être dans son élément !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Ça vous dit quelque chose ? On dit de quelqu’un qu’il est « dans son élément » lorsqu’il est épanoui, à l’aise et maîtrise la situation. Est-ce le cas de Honda et de son petit véhicule polyvalent ? Évidemment, certains diront que non (mon voisin déteste ce véhicule), alors que d’autres (ardents défenseurs de la marque nipponne) avanceront que Honda mise de plus en plus sur l’innovation et l’originalité. D’ailleurs, il suffit d’examiner le Ridgeline et la nouvelle Civic pour s’apercevoir que c’est tout à fait vrai.

Mise à part sa silhouette controversée (efficace au niveau marketing néanmoins !), on doit forcément admettre que l’Element est un véhicule pratique, polyvalent, sécuritaire et différent de tout ce qui se fait dans l’industrie. On peut bien rire de son apparence, mais n’a-t-on pas déjà entendu à maintes reprises l’expression « l’habit ne fait pas le moine » ?

Sujets à controverse s.v.p.

Évidemment, impossible de passer sous silence la forme plutôt cubique de l’Element qui lui cause tant de préjugés. Outre l’aérodynamisme qui en prend un sacré coup, il faut reconnaître que cette forme, plutôt particulière pour un véhicule, avantage incroyablement la capacité de chargement et le volume disponible pour les passagers. Malheureusement, certains autres éléments alimenteront toujours la controverse dont un toit ouvrant à l’arrière qui semble totalement inutile et dont la manipulation demande idéalement à passer par le hayon arrière. Également, des portes suicides qui permettent d’accéder aux places arrière mais qui nous obligent à ouvrir les portes avant, ce qui devient très désagréable lorsqu’on s’improvise taxi. Soit dit en passant, les sièges arrière se replient vers le haut sur le pilier C afin de libérer complètement l’aire de chargement mais sont très lourds à manipuler et bloquent la visibilité sur les côtés.

Évidemment, n’oublions pas le plancher fait de plastique qui s’avère très glissant s’il est mouillé ou très dur sous des températures hivernales. Ajoutez à cela un pare-brise et des essuie-glace dignes des pick-up des années 80, un intérieur assez plastique et une finition moyenne et vous aurez en quelques lignes une bonne idée des raisons pour lesquelles certains aiment ce véhicule et d’autres pas. Néanmoins, beaucoup de points positifs sont à noter sur l’Element. À commencer par les compartiments de rangement en quantité suffisante, une prise auxiliaire et une prise de courant dans le tableau de bord, un plancher quasiment impossible à salir et une aire de chargement facilement accessible et très modulable. De plus, les sièges avant sont confortables malgré l’absence d’ajustement en hauteur, et le système audio s’avère d’excellente qualité.

En manque de souffle

L’Element est livré en trois versions soit LX, EX et SC. Que ce soit sur le modèle d’entrée de gamme ou sur celui équipé de la traction intégrale, le même moteur de 4 cylindres fait office de monture. Ce moteur, somme toute assez bruyant en accélération développe 166 chevaux et peine à procurer un comportement dynamique au véhicule, fait encore plus marqué sur le modèle à quatre roues motrices. À ce moteur, il est possible de jumeler une transmission automatique 5 rapports nouvelle cette année ou la manuelle à 5 rapports. Évidemment, il sera plus approprié de sélectionner la transmission manuelle qui permet une meilleure exploitation de la puissance disponible. Sur la version EX, on trouve le fameux rouage intégral optionel de Honda qui travaille à merveille et qui mérite une bonne note. La répartition de la puissance aux roues qui en ont le plus besoin est efficace et assure une bonne adhérence en tout temps malgré les conditions de la route. Il est cependant hors de question de se laisser tenter par l’appel de la nature et de s’aventurer dans des sentiers extrêmes sous prétexte que l’on possède un véhicule tout-terrain.

Une fois derrière le volant, on remarque immédiatement l’inhabituel environnement de conduite qui surprend au premier contact : la ceinture de caisse haute, les sièges bas et le pare-brise éloigné et droit nous font réaliser à quel point l’apparence extérieure du véhicule est trompeuse et que l’intérieur est immense et original. Mais cette allure, qui laissait présager un comportement routier solide et agile, n’est qu’une illusion car c’est un peu l’inverse qui se produit. En fait, il est difficile de pointer la cause ou les causes qui rendent l’ensemble du produit lourdaud et anémique, mais la puissance du moteur est manifestement trop juste. De plus, les suspensions sont sèches, la pédale de frein spongieuse et les pneus d’origine loin d’être le meilleur choix. Les accélérations sont donc lentes, les reprises le sont tout autant et les virages laissent entendre des pneus qui crient « au secours, on glissssssse ! » à tue-tête. Imaginez maintenant le résultat lorsque trois amis et quelques bagages se joignent à vous. Évidemment, il ne s’agit pas d’une voiture à vocation sportive direz-vous, et vous avez totalement raison, car l’Element est plutôt un VUS qui ne veut pas ressembler aux autres VUS. Ceci étant dit, son comportement routier est alors cohérent avec sa vocation et il faut avouer qu’il accomplit le boulot avec brio.

Cette année, Honda donne à son Element une nouvelle version baptisée SC. Si cette dernière n’ajoute rien en termes de puissance, ses roues de 18 pouces, son aménagement intérieur différent et son gros système de son devraient attirer quelques jeunes. Malgré son design accrocheur, le véhicule présente une mécanique ordinaire et un style vieillissant, le rendant de moins en moins « dans son élément ». Cependant, compte tenu du prix demandé et du produit livré, l’Elément reste un bon achat pour ceux qui désirent marier à la fois le côté pratique et fonctionnel d’une fourgonnette au côté robuste et sécuritaire d’un VUS.

feu vert

Fiabilité légendaire Honda
Consommation raisonnable (sauf 4RM)
Dimensions intéressantes
Polyvalence et innovation sans pareil
Originalité assurée

feu rouge

Bruits de roulement
Moteur trop peu puissant
Finition intérieure très plastique
Pneus d’origine médiocre

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