Ford Explorer, même avec les prix de l'essence

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Sans trop qu’il n’y paraisse, le Ford Explorer a été entièrement revu l’année dernière. Dévoilé au mois d’août, nous n’avions pas eu l’occasion de le conduire au Québec, dans un environnement familier. Ce que nous avons amplement eu le temps de faire depuis. L’an dernier, plusieurs personnes (j’étais de celles-là) trouvaient que les designers n’avaient pas assez réfléchi du crayon. Je reviens sur mon opinion. La calandre, empruntée à la camionnette F-150 est du plus bel effet. Et la livrée Eddie Bauer, avec ses orifices verticaux de chaque côté lui donnent un air particulièrement macho.

Eddie Bauer, en passant, fut, jadis, un homme d’affaires spécialisé dans les vêtements d’extérieur. Aujourd’hui, cette entreprise compte plus de cent magasins à travers le Canada et les États-Unis. Les premières éditions Ford Eddie Bauer datent de 1984 (Bronco II). Voilà une information qui changera votre vie ! Les lignes extérieures se montrent très sobres, mais elles octroient beaucoup de classe à l’ensemble en plus d’être indémodables (du moins pour quelques années). La carrosserie est certes très agréable mais sa finition laisse à désirer, comme sur tout bon produit Ford.

Une brute raffinée

Au chapitre du design, c’est l’habitacle qui vole la vedette. On a repris les meilleurs éléments du F-150 pour les transposer dans l’Explorer. Pour être bien francs, Ford a carrément copié le tableau de bord du F-150 ! Mais puisque ce dernier se révèle un modèle du genre, nous n’y voyons pas d’inconvénients. J’aimerais écrire qu’il s’agit d’un parangon d’ergonomie, mais le levier des clignotants trop court et les boutons de la radio situés à droite sont un peu trop éloignés du conducteur. Aussi, mentionnons que les porte-verres fixés sur la large console centrale sont trop gros pour une bouteille d’eau de 350ml. L’auteur de ces lignes l’a « humidement » appris… Au moins, les plastiques sont de bonne qualité (ce n’est pas encore parfait, mais il s’agit d’un bond spectaculaire comparativement à ce qu’on retrouvait il y a quelques années à peine). Les sièges font preuve d’un confort de bon aloi même si l’assise se révèle un peu courte. Les sièges baquets de la deuxième rangée sont aussi confortables mais l’accès se montre un peu pénible puisque les portes n’ouvrent pas très grand. Entre ces sièges, on retrouve une immense console qui pourrait quasiment contenir un canot de 16’, un tracteur à gazon et une sécheuse (pas tous en même temps, toutefois…) Notre Explorer XLT Eddie Bauer était équipé de la troisième rangée de sièges repliable électriquement. Cette option de plus de 1 000 $ est, selon moi, un gaspillage éhonté. À moins que le fait d’impressionner les voisins avec les sièges électriques vaille 1 000 $ à vos yeux… Ceci étant dit, cette troisième rangée de sièges se replie dans plancher pour former un fond plat. Malheureusement, lorsqu’ils sont baissés, les dossiers des sièges de la deuxième rangée demeurent toujours un peu relevés, empêchant ainsi un fond plat d’un bout à l’autre. L’espace disponible se veut tout de même très important et le seuil de chargement est égal au plancher. Douce précaution, le dessus du pare-chocs est recouvert de caoutchouc, ce qui évite les égratignures.

Silence, les chevaux travaillent !

Tout comme la carrosserie, les moteurs de l’Explorer sont à la fois sobres et dynamiques. Tout d’abord, on retrouve un V6 de 4,0 litres développant 210 chevaux et 254 livres-pied de couple. Il y a aussi un V8 de 4,6 litres offert de série dans la version Limited et optionnel dans les livrées XLT et Eddie Bauer. Ce moteur propose au pied droit une écurie de 292 chevaux et 300 livres-pied de couple. Bien que le V6 ne puisse battre le V8 lors d’accélérations ou de reprises, sa puissance et sa souplesse sont tout à fait correctes. De plus, son poids plus léger rend l’Explorer plus maniable (tout est relatif…) tout en consommant moins que le V8. Ce dernier moteur en met plein le chronomètre et permet à cette grosse boîte qu’est l’Explorer d’expédier le 0-100 en moins de 8,0 secondes. Autant le V6 que le V8 font preuve de discrétion. D’ailleurs, l’un des mandats des ingénieurs chargés de transformer l’Explorer l’année dernière était de le rendre le plus silencieux possible. Ils y sont parvenus de belle façon en redessinant le châssis à longerons (comme sur les camionnettes) de manière à isoler les bruits de la route, du moteur et de la transmission. Même le climatiseur fait, selon Ford, 30 % moins de bruit qu’auparavant. Le V6 est acoquiné à une automatique à cinq rapports et le V8 à une autre automatique, à six rapports celle-là.

Curieusement, le V6 peut remorquer davantage que le V8 ! Lorsqu’équipé en conséquence, le V6 peut tirer jusqu’à 3 230 livres (1 465 kg) tandis que le V8 n’en tire « que » 3 139 (1424). Pour un véhicule qui possède un rouage 4x4 fort compétent, il est surprenant de ne pas retrouver de crochets de remorquage à l’avant comme à l’arrière. Sans doute, ont pensé les gens de Ford, que les propriétaires d’une version Eddie Bauer à 55 000 $ n’oseraient pas s’aventurer dans la boue. Vous savez quoi ? Je pense qu’ils ont raison !

L’Explorer demeure, sans contredit, un des leaders de sa catégorie grâce aux moyens techniques mis en œuvre pour le moderniser, mais aussi grâce à l’expérience de Ford dans ce créneau qu’il a pratiquement créé il y a plus de quarante ans avec le Bronco. Même si le prix de l’essence continue de grimper, il se trouvera toujours des gens prêts à sacrifier sur d’autres aspects de la vie pour se promener dans un bon gros Ford. C’est une question de valeurs.

feu vert

Habitacle de bon goût
Douceur de roulement impressionnante
Moteurs en verve
Rouage intégral performant
Rayon de braquage court

feu rouge

Consommation honteuse
Finition extérieure pauvre
Prix très élevés
Marchepieds obligatoires

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