GMC Yukon hybride, deux modes, deux mondes!

Points forts
  • Économie de carburant substantielle
  • Rendement mécanique intéressant
  • Véhicule silencieux et confortable
  • Comportement routier honorable
  • Capacités et puissance toujours honorables
Points faibles
  • Facture salée
  • Sièges non rabattables à plat
  • Retouches esthétiques discutables
  • Identification à l’hybride démesurée
Évaluation complète

Tout juste sorti d'une Chevrolet Malibu hybride qui m'a grandement déçu en raison de l'inefficacité de son système, je mettais les pieds à bord du nouveau Yukon Hybrid 2-mode. Je savais que la technologie intégrée à cet utilitaire était nettement plus impressionnante, mais de là à croire à un tel résultat… Ne laissons pas le suspense durer plus longtemps et mentionnons qu'après avoir sillonné les routes extra urbaines de la ville, la consommation s'est chiffrée à 11,43 litres aux 100 kilomètres.

Certes, le Yukon hybride consomme plus qu'une petite Yaris, mais compte tenu de son poids, de sa capacité de remorquage (6 200 livres) et de la puissance de son V8, le résultat est exceptionnel. En fait, cette technologie permet de bénéficier de tous les avantages d'un Yukon régulier, tout en ne consommant pas plus qu'un utilitaire compact comme le Chevrolet Equinox.

La magie du deux modes

Pour ce faire, GM utilise une technologie bimode qui s'apparente grandement à celle que Toyota et Ford proposent. En d'autres termes, on utilise un moteur électrique assisté d'un moteur à essence. Au départ, seul le moteur électrique est en fonction tandis que le moteur à essence s'amorce quasi instantanément si vous appuyez promptement sur l'accélérateur, ou à environ 25 km/h si vous y allez d'une grande douceur. Personnellement, j'ai pu atteindre 37 ou 38 km/h sans avoir recours au moteur à essence. Mais il s'agit là d'un exploit qui ne peut être réalisé si vous êtes dans le flot de la circulation, puisque les automobilistes qui vous suivent rageront en constatant votre lenteur. De son côté, GM affirme qu'il est possible d'atteindre 48 km/h sans l'aide du moteur à essence. Hum, je voudrais bien voir ça!

Le Yukon hybride est également doté du mode Auto-Stop qui permet au moteur à essence de s'immobiliser à l'arrêt. À un feu rouge ou en pleine congestion, vous ne consommerez ainsi aucun carburant. Advenant le cas où les batteries (qui se rechargent par l'énergie échappée lors du freinage) seraient en manque d'énergie, le moteur à essence se remettrait alors en marche, même si vous êtes immobilisé. Il est aussi possible que ce dernier se remette en marche pour répondre aux exigences du système de climatisation automatique, mais cette situation ne se produit qu'à l'occasion.

Un V8 de 364 pc!

Le moteur V8 de 6,0 litres offre pour sa part des performances impressionnantes, supérieures à celles du Yukon à moteur V8 de 5,3 litres. En fait, cet hybride propose une puissance de 320 chevaux, et un couple de 360 lb-pi. Et comme il se doit, il fait preuve d'une grande discrétion et d'une enviable souplesse. Avec le partage de la puissance entre électricité et essence, un léger temps de réaction se fait remarquer lors d'un départ en forte accélération. Toutefois, il ne s'agit que d'un faible inconvénient par rapport à l'économie de carburant réalisée. Le moteur est doté de systèmes permettant de retarder la fermeture des soupapes d'admission ainsi que la gestion active du carburant, aussi décrite comme la cylindrée variable. Autrement dit, lorsque la puissance n'est pas nécessaire, le moteur n'utilise que quatre de ses huit cylindres. À ce moment, un voyant lumineux indiquant ECO apparaît au centre de l'instrumentation, témoignant de la consommation réduite. Un autre voyant situé dans l'écran du centralisateur informatique indique également la consommation en temps réel ainsi que le mode de fonctionnement du moteur, soit V4 ou V8.

Autre élément intéressant, le GMC Yukon hybride utilise une transmission hybride bimode à rapport électrique continu également doté de quatre engrenages fixes. Ainsi, on parvient à maximiser le rendement énergétique du véhicule en situation normale tout en permettant au véhicule de travailler plus ardemment, notamment lorsqu'il est question de remorquage.

Évidemment, avec ce véhicule, l'acheteur soucieux de l'environnement peut dominer la route sans avoir de remords de conscience. Ce Yukon se conduit et se comporte comme ses jumeaux plus pollueurs, tout en imposant le respect de la même façon. Évidemment, ses petits pneumatiques engendrent un roulis légèrement plus prononcé en virage, mais permettent en revanche un confort plus appréciable en cas d'inégalité de la chaussée.

Affichez vos couleurs!

Chose certaine, GM a souhaité que son engagement face à l'environnement se fasse connaître à grande échelle. C'est du moins ce qu'il faut croire en constatant le nombre de logos et d'inscriptions "HYBRID" qui se trouvent sur la carrosserie du Yukon. En tout, on compte neuf hologrammes, qu'ils soient sous forme d'autocollants ou d'écussons. Pour être poli, disons que l'arbre de Noël n'avait pas besoin d'être aussi décoré!

En plus des nombreux logos qui ornent la carrosserie, GM a apporté à la version hybride bon nombre de modifications esthétiques qui dans plusieurs cas, permettent d'améliorer l'aérodynamisme (pour une meilleure économie de carburant). Ainsi, on remarque une partie avant modifiée avec calandre plus volumineuse, une jupe avant proéminente, des jantes de 18 pouces à rayons multiples et un becquet arrière plus prononcé.

À bord, on ne retrouve aucun véritable changement. Oui, l'instrumentation comprend un indicateur d'assistance de charge, mais tout le reste est à peu près identique. On retrouve donc une planche de bord au design traditionnel, ergonomiquement réussie. Évidemment, le système de navigation à écran tactile optionnel demande une certaine période d'adaptation, mais son utilisation est instinctive. En jouant dans le menu, vous y retrouverez aussi une fonction indiquant en temps réel le fonctionnement du système hybride du véhicule.

Au grand bonheur des passagers, l'espace utilisé par le bloc de batterie n'empiète aucunement sur celui accordé aux passagers. Les occupants de première et deuxième rangées ont évidemment une assise plus confortable, mais la banquette arrière dépanne tout de même efficacement. Il est cependant déplorable qu'on ne puisse rabattre les deux banquettes à plat, de façon à pouvoir bénéficier d'un espace de chargement plus généreux en hauteur.

Facture à la Denali!

Certes, cette technologie se paie. Le Yukon hybride à quatre roues motrices frôle à la base les 70 000$ et le surpasse facilement lorsqu'on ajoute quelques options. Comme celle d'un Yukon Denali à moteur 6,2 litres, la facture de notre véhicule d'essai était de 73 320$, avant transport et préparation. Naturellement, en tenant compte de l'équipement, il est évident qu'un Yukon SLT placardé d'options s'avère plus alléchant financièrement, surtout lorsqu'on connaît les rabais que GM accorde aux acheteurs de ces véhicules. Cependant, c'est le prix à payer pour rouler vert. Il faut aussi considérer qu'avec une économie d'essence d'environ 30%, le Yukon hybride se rentabilise au fil du temps.

Chose certaine, GM a mis les bouchées doubles dans la conception de ce système hybride, se permettant du même coup de continuer à produire de gros véhicules utilitaires sans avoir à subir autant d'injures de la part des écologistes. Aussi offerte dans le Chevrolet Tahoe et le Cadillac Escalade, cette technologie sera aussi appliquée aux camionnettes Silverado et Sierra dans quelques mois. Il faudra ensuite que GM installe cette technologie dans plusieurs autres véhicules de masse. Mais en attendant, disons que GM est certainement sur la bonne voie.

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