Hyundai Genesis 2009, élève surdoué

Points forts
  • Qualité de finition irréprochable
  • Performances relevées
  • Facture ultra compétitive
  • Confort royal
  • Luxe de haut niveau
Points faibles
  • Direction un peu floue
  • Absence de traction intégrale
  • Image de la marque…encore…et à tort!
Évaluation complète

Comme c'était jadis le cas des Japonais, les Coréens sont aujourd'hui spécialisés dans l'art du plagiat. La formule est simple; on s'inspire d'un ou de plusieurs véhicules à succès de grandes marques pour créer un modèle offrant un amalgame des meilleurs atouts de chacun. Chez Hyundai, l'utilitaire Veracruz, directement inspiré du Lexus RX, en est un bon exemple. 

En ce qui concerne la Genesis, il me semble clair que les ingénieurs ont décortiqué au peigne fin l'Infiniti G35 et la Lexus GS pour arriver à ce résultat. La ligne extérieure, très élégante, constitue un heureux mélange de ces deux modèles, alors que l'habitacle respire l'Infiniti à plein nez.

Bien sûr, même si certains peuvent être choqués par de telles pratiques, il n'en demeure pas moins que les résultats sont souvent impressionnants. Et dans le cas de la Genesis, c'est carrément stupéfiant. Ici, l'objectif était en fait de créer une berline de luxe de classe internationale, pouvant être offerte à prix-choc. Et à la lumière de cet essai, force est d'admettre que le mandat est pleinement réussi.

BMW et Mercedes doivent-ils se méfier?

La réponse est non. Mais ce n'est pas le produit qui est en cause, plutôt l'image qui en découle. Je suis absolument certain qu'en remplaçant les logos Hyundai par des écussons plus prestigieux, plusieurs acheteurs de grandes berlines allemandes seraient attirés vers elle. Il faudrait évidemment que le prix de la Genesis soit supérieur de 20 000$, et qu'on nous la serve accompagnée d'une longue liste d'options coûteuses, mais ce genre de pratique n'est hélas pas dans les mœurs coréennes…

Conscient de son image "bas de gamme" et du manque de prestige de son logo, le constructeur Hyundai a choisi de ne pas identifier la partie avant de son modèle phare. Vous constaterez plutôt qu'on a intégré à la Genesis une grille de calandre très différente des autres produits de la marque, un peu comme si on souhaitait créer à l'intérieur de la famille une image de noblesse applicable qu'à ce produit. L'idée n'est selon moi pas vilaine, à condition que la tradition se poursuive. Les prochains modèles de luxe de la marque devraient donc arborer un museau similaire.

Une finition hors pair

Parce qu'il est aujourd'hui commun que l'élève dépasse le maître, il m'a fallu constater que la finition extérieure de cette nouvelle Genesis était supérieure à celle d'une BMW de Série 3. En effet, la qualité de peinture surpassait celle de la Munichoise, alors que les écarts entre les divers panneaux de carrosserie étaient inférieurs. L'impression de solidité ressentie à la fermeture des portières avantage aussi notre Coréenne, comme quoi l'ère des Pony et des Stellar est très… très loin derrière!

Très élégante, la Genesis propose un habitacle riche et qui respire la qualité. Il est vrai que certains plastiques n'ont pas la qualité de ceux d'une Audi, et que le pavillon ne se revêt pas d'un suède de haute facture, mais les matériaux sont assurément aussi riches que ceux de ses rivales nipponnes. La qualité d'assemblage est pour sa part sans reproche, les craquements étant d'ailleurs totalement inexistants.

Chose certaine, l'habitacle de cette Hyundai est immensément confortable. Les sièges notamment, sont idéaux pour de longs trajets et accommodent à merveille les gens de tout gabarit. En fait, l'habitacle se compare avantageusement, tant en termes d'espace que de confort, à celui de la dernière Lincoln MKS, ce qui n'est pas peu dire. Seul l'occupant du centre à l'arrière aura raison de se plaindre. Car ce dernier a beau bénéficier d'un appuie-tête réglable, la bosse du plancher et la forme bombée de l'assise n'ont rien de très invitant.

Un festival de gadgets…

De série, la Genesis nous livre un équipement des plus généreux, comprenant sellerie de cuir avec sièges chauffants, mémoire de position du siège et du volant, toit ouvrant, radio satellite et plus encore. Assurément, la Genesis offre plus de caractéristiques de série que n'importe laquelle de ses rivales. En optant pour l'ensemble technologie, qui constitue l'un des deux seuls ensembles d'options, le niveau de luxe grimpe toutefois vers des sommets inimaginables, surtout si l'on considère la facture de cette voiture. En effet, pour moins de 45 000$, la Genesis nous sert notamment un système de navigation à activation vocale, une chaîne audio Lexicon à 17 haut-parleurs, un siège du conducteur ventilé, le système de téléphonie Bluetooth, une caméra de recul et des phares directionnels à décharge à haute intensité. Voilà qui plaira aux plus fervents amateurs de gadgets dernier cri…

On le sait, les produits Hyundai ont droit depuis quelques années à nombre d'éloges pour leur qualité initiale et pour leur excellent rapport équipement/prix. Ces voitures affichent cependant, dans certains cas, un léger retard en matière de motorisation. Face à leurs rivales, elles proposent souvent des mécaniques moins performantes et légèrement plus gourmandes. C'est notamment le cas du Santa Fe, qui doit s'incliner devant le Toyota Rav4, ou de l'Elantra, loin derrière la Civic à ce chapitre.

Eh bien voilà, les ingénieurs de Hyundai ont décidé que le temps où les Hyundai mordaient la poussière était révolu. Lors du dévoilement de la Genesis, on a même poussé l'audace jusqu'à placer la voiture à côté d'une BMW de Série 7 pour démontrer par des tests d'accélération que Hyundai pouvait rimer avec performance.

Un V8!

Il faut dire que pour la première fois, Hyundai propose en Amérique du Nord un moteur V8, lequel développe ici 375 chevaux. Ce moteur très performant est relié à une boîte automatique à six rapports de marque ZF, ce qui contribue à offrir un rendement des plus impressionnants. Naturellement, le constructeur s'est également chargé d'offrir un moteur V6, qui sera très certainement plus populaire. Et à dire vrai, mon choix s'arrêterait probablement sur ce dernier.

Le V6 Lambda, d'une cylindrée de 3,8 litres, propose un rendement d'une grande douceur et une puissance plus que suffisante. Le sprint du 0-100 km/h s'effectue sous la barre des sept secondes, ce qui est franchement plus qu'honorable. Le V6 fait lui aussi équipe avec une boîte à six rapports, différent toutefois de celle qui accompagne le V8. La beauté de la chose, c'est que cette motorisation demeure raisonnable en matière de consommation, moyennant un peu moins de 12 litres aux 100 kilomètres.

Sur route, cette Hyundai n'est pas aussi incisive qu'une BMW de Série 5. Et si Hyundai affirme avec la Genesis pouvoir rivaliser avec cette dernière, il faut tout de même donner à BMW ce qui lui revient. Néanmoins, la Hyundai propose une conduite immensément plus dynamique que celle de la berline Azera (probablement condamnée), et des aptitudes routières franchement impressionnantes. La voiture est stable, maniable malgré ses dimensions importantes, et très bien équilibrée. Son châssis impressionne par sa rigidité et son freinage démontre une puissance et une endurance tout à fait à la hauteur. Évidemment, certains acheteurs québécois possédant un chalet dans les Hautes-Laurentides seront peut-être freinés par le fait qu'il s'agit d'une voiture propulsée, mais pour l'ensemble des automobilistes nord-américains, il s'agit d'un sérieux avantage. En fait, son seul véritable point faible concerne sa direction, malheureusement trop peu communicative pour offrir un bel agrément de conduite.

Ce qu'une Buick devrait offrir…

À moins de 40 000$, cette Hyundai offre également un niveau de confort extrême, tant par son insonorisation que par ses sièges et sa suspension. La voiture compose bien avec les inégalités de la chaussée, mais ne valse pas sur la route comme dans le cas de certaines rivales. Bien sûr, le fait qu'elle soit propulsée lui permet d'offrir une conduite plus intéressante et mieux équilibrée, la répartition de poids étant avantageuse. Mais au-delà de ces points, la Genesis répond à mon sens très bien aux attentes des acheteurs, et ce, nonobstant son prix. Trop de clients désireux de conduire une voiture offrant un si bel équilibre entre confort et dynamisme choisissent à tort une voiture allemande, très performante mais aussi plus ferme que nécessaire. Et c'est en ce sens que la Genesis marque des points.

Bref, par son prix alléchant, mais aussi parce qu'elle offre une qualité, un niveau de luxe et des performances surpassant les attentes de tous, cette Genesis mérite à coup sûr qu'on s'y attarde. Il ne reste en fait qu'à voir si les acheteurs de voitures de luxe accepteront de composer avec un logo peu prestigieux, ce qui est aujourd'hui encore loin d'être garanti. Mais à force de persévérance, Hyundai y arrivera…

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