smart fortwo électrique : Une tache dans le dossier de Mercedes-Benz

En raison de sa mine décalée et de ses dimensions microscopiques, la smart fortwo possède un fort capital de sympathie auprès des automobilistes. Cette admiration ne résiste toutefois pas longtemps quand on s’installe au volant. Deux minutes suffiront pour vous rendre compte que cette microvoiture électrifiée possède une suspension qui ne supporte absolument pas les vicissitudes de notre réseau routier. Son empattement court fait que les secousses du revêtement se succèdent à un rythme qui aura raison de l’endurance du plus tolérant.

Ensuite, les mêmes routes déclenchent dans l'habitacle un concert de craquements qui témoigne que même si Mercedes-Benz prête son nom à cette citadine, il n’en est rien de sa technologie.

Direction inerte

Si le bilan négatif s'arrêtait là, ce serait un demi-mal, mais hélas bien d'autres carences font que ce modèle est une tache au dossier de Mercedes-Benz. La direction, par exemple, est à ce point isolée du train avant que l'on a l'impression de manipuler un volant sans liaison avec les roues. Malgré des dimensions lilliputiennes, on a le sentiment de conduire une grosse auto tellement l'assistance fait défaut. Les freins sont spongieux et même l'accélérateur exige une pression ferme pour que le moulin s'éveille un peu... Comme tout moteur électrique, il a l’avantage de livrer son couple sans délai, ce qui fait de la smart électrique une auto performante à la ville, son territoire de prédilection. Sa consommation d’électricité dépend de votre façon de conduire.

Sollicitez l’accélérateur sans merci et vous verrez la réserve d’énergie électrique baisser au rythme de 2 pour 1, soit deux kilomètres de réserve contre un seul kilomètre parcouru. Faites l’inverse et vous prolongerez votre autonomie au-delà de 140 km. Avec ses batteries lithium-ion logées dans le plancher (comme dans une Tesla), cette smart sans réservoir d’essence vire à plat grâce à son centre de gravité assez bas.  

Je pense que la meilleure preuve que la smart est strictement une citadine réside dans son comportement sur l'autoroute. Lors d'un coup de vent latéral, il faut être alerte pour ne pas changer de voie de circulation...

À l’intérieur, les sièges pourraient être plus tendres pour les dos sensibles tandis que le tableau de bord, par ailleurs assez élégant, gagnerait à être rembourré, juste au cas.

Les voitures électriques impressionnent par leur roulement silencieux, sauf que la smart fait exception à cette règle, sans doute à cause d’un manque d’insonorisation qui est une porte ouverte aux bruits de roulement. Les rangements sont nombreux et un bon espace vide derrière les deux sièges peut recevoir une petite quantité de bagages.

La plus grande qualité de cette version électrique, selon plusieurs, est d’être débarrassée de l’infâme boîte de vitesse équipant le modèle à essence.

Une offre diluée

Que conclure de cet essai de la smart électrique, sinon qu’elle n’aide pas beaucoup la cause de l’électrification de l’automobile, sa consommation étant déjà très frugale à l’origine. Bien que l’on ne clame pas haut et fort son étroite parenté avec Mercedes-Benz, je persiste à croire que le constructeur allemand est en train de diluer son offre avec une abondance de modèles qui n’ont pas tous l’ADN des voitures qui ont contribué à polir son image de marque. En essayant de ratisser large, on risque de faire fuir une clientèle peut-être un peu élitiste, mais très loyale.  

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