Subaru Outback 2015 - Peur de rien et vraiment confo

Points forts
  • Plus élégant, plus raffiné
  • De l’espace et du confort à plein
  • Consommation très raisonnable
  • Polyvalence, sécurité, visibilité impeccables
  • Tout-terrain surprenant
Points faibles
  • Puissance modeste (2.5i)
  • Servodirection électrique peu sensible
  • Console encore dépouillée
  • Enjoliveurs de roues sur le 2.5i de base
  • Pas encore de version XT turbo
Évaluation complète

ST-JEAN, TERRE-NEUVE – Vingt ans déjà depuis la première Outback qui n’était qu’une version un peu plus haute et un peu plus butch de la familiale Legacy, avec une paire de phares d’appoint sous la calandre et des bas de caisse plus musclés. Question de lui donner des airs de dure et de faire rêver les banlieusards d’aventure sans qu’ils aient à renoncer au confort, à la fiabilité et à une consommation à peu près raisonnable. Des sacrifices qu’imposaient souvent les utilitaires sport qui faisaient rage à l’époque.

Ces utilitaires patauds, lourds et gloutons ont peu à peu été supplantés par des multisegments qui étaient, ô surprise, plus confortables, plus raffinés et moins assoiffés. C'est Subaru qui a dû rigoler avec son Outback qui n’a cessé de progresser au fil des générations sans jamais s’éloigner de ses vertus premières.

La bonne recette

L’immense succès de la 4e version de l'Outback, lancée en 2010, est d’ailleurs d’autant plus ironique qu’il était plus grand, plus costaud et plus robuste que les précédents. Comme les pseudo-durs qu’il avait surclassés jadis. Le truc, c’est qu’il était également plus spacieux, plus solide, plus performant et plus frugal. Surtout avec sa nouvelle transmission à variation continue.

Assez pour être couronné Utilitaire de l’année par le jury nord-américain, par l’AJAC et par le Guide de l’auto, entre autres. Assez pour que les ventes aient plus que doublé en seulement un an et augmenté encore les deux années suivantes.

Préparez-vous parce que Subaru nous refait le coup, cinq ans plus tard, avec un Outback qui a fait un nouveau bond en avant, dans la foulée d’une refonte complète de la berline Legacy dont il partage toujours l’architecture et plusieurs composantes-clés. Celle-là en est à sa sixième génération et fête ses vingt-cinq ans cette année.

L’idée n’était pas que l’Outback s'étoffe cette fois-ci. Le gabarit du précédent était quasiment parfait. Surtout pour les places arrière enfin confortables et spacieuses qui lui avaient toujours manqué. Aussi pour un coffre plus vaste. Le mot d’ordre était de progresser sur tous les autres fronts : confort, sécurité, finition, qualité, silence de roulement, technologie, performance, frugalité et comportement, autant sur la route qu’en tout-terrain. Le style et l’élégance aussi, dedans comme dehors. Eh oui, rien que ça!

Les concepteurs lui ont quand même taillé une nouvelle coque autoporteuse qui est plus haute de 10 mm, plus large de 20 mm et plus longue de 17 mm sur un empattement allongé de 5 mm seulement. Ils ont également élargi la cabine de 46 mm, ajouté 76 litres de volume aux places arrière et 33 litres au coffre. Autant que la fois précédente.

Opération charme

Le nouveau look est réussi, surtout de profil. Les flancs plus sculptés ressortent beaucoup mieux avec des bas de caisse plus minces. Le nom Outback est assez solidement établi pour qu’il n’ait plus le moindre besoin de jouer les faux durs avec ce genre d’artifice. Sa calandre hexagonale n’est pas tellement originale, mais les phares d’appoint ronds dans le bouclier inférieur sauvent la mise et confirment son identité.

Le nouvel Outback est plus aérodynamique. Son coefficient de traînée a été ramené à 0,34 grâce entre autres à un pare-brise plus incliné, dont la base a été avancée de 50 mm, et un grand aileron perché au sommet du hayon à l’arrière. Un hayon qui s’ouvre ou se ferme maintenant en touchant un bouton, sauf sur le modèle de base.

Sur les versions 2.5i, dont le quatre cylindres à plat a eu droit à 80 retouches, il y a des volets qui se ferment pour réduire encore la traînée aérodynamique. Les versions 3.6i en sont privées parce que leur six cylindres produit trop de chaleur. Il lui faut donc tout son air pour le refroidissement.

Les montants avant du toit sont minces, les rétroviseurs sont maintenant installés sur les portières et il y a de petites glaces en forme de trapèze vers l’avant. Comme sur les Impreza et maintenant aussi les WRX/STI et Legacy. Tout ça produit une visibilité exceptionnelle vers l’avant et sur l’intérieur des virages avec un gain énorme pour la confiance au volant et la sécurité active.

Confort, design et techno

À l’intérieur, le nouveau tableau de bord est fait de matériaux plus riches d’aspect et de texture, dont un plastique souple qui enveloppe aussi les contreportes et l’accoudoir central. La jante gainée de cuir du volant est bien moulée et les commandes intégrées sont menues et précises.

Les affichages et cadrans sont clairs et les contrôles efficaces dans l’ensemble, mais il faut les cartes colorées du système de navigation optionnel pour mettre un peu de vie dans tout ça. C’est le style de Subaru de s’assurer qu’il y a tout plein de rangements à bord. Et c’est le cas.

La caméra de marche arrière est maintenant de série sur tous les Outback et offre un coup d’œil plus large. Le groupe Technologie optionnel ajoute la troisième génération du système de sécurité EyeSight, doté de caméras couleur plus compactes et performantes. Avec le régulateur de vitesse adaptatif et la kyrielle de systèmes de freinage et de sécurité qui sont inclus, cette aubaine est moins chère qu’avant et ajoute même le démarrage sans clé, les phares d’appoint directionnels et un écran plus grand.

Le mobilier est neuf aussi. Des sièges bien sculptés, dont l’assise plus longue, avec des appuie-tête réglables en hauteur et en angle. C’est encore mieux avec les sièges en cuir des versions Limited. La banquette arrière est plus large aussi avec des places extérieures qui chauffent le dos et le popotin, comme à l’avant.

Les deux sections de son dossier se replient désormais d’une seule main, grâce aux nouvelles manettes dans le coffre ou les boutons au sommet des dossiers. Pendant que nous y sommes, le hayon s’ouvre ou se referme tout seul, en appuyant sur une touche ou un bouton, sauf sur le modèle 2.5i le moins cher.

Et sur le toit, les traverses se rangent encore dans les barres longitudinales et on peut maintenant régler leur espacement pour transporter des objets très longs. Genre kayak. Une autre idée simple et brillante. Comme l’écran rétractable pour le coffre qu’on peut ranger sous le plancher. Ultraléger, en plus.

Fin prêt pour en prendre plus

Si le nouvel Outback a pris seulement 30 kg malgré la flopée de nouveaux systèmes et accessoires, sans compter des panneaux de carrosserie plus épais pour favoriser l’insonorisation et du même coup la solidité, c’est parce que le capot et plusieurs éléments de suspension sont en aluminium. La structure elle-même est plus rigide de 59 % en torsion et 35 % en flexion grâce à une abondance d’acier à haute résistance. La carrosserie est d’ailleurs d’une solidité incroyable et exempte de tout bruit, même sur un bout de chemin escarpé et truffé de grosses roches dans un recoin de Terre-Neuve.

La suspension, entièrement revue et dotée d’amortisseurs plus robustes, y est pour beaucoup mais si l’Outback est si étonnant en tout-terrain c’est également grâce au système X-Mode qui assure une motricité sans faille sur toute surface. Il l’a prouvé en grimpant de bonnes côtes dont la surface poussiéreuse était glissante, sans presque de patinage, même après s’être immobilisé au milieu. Avec sa garde au sol d’au moins 22 cm (8,7 pouces), il est surtout limité par ses grands porte-à-faux et un empattement très long pour le tout-terrain.

Le nouvel Outback est stable sur la route et très maniable en ville où il ne trahit certainement pas sa taille. Les versions 2.5i, dont le moteur est plus léger, sont plus agiles et à l’inverse, les 3.6i sont nettement plus performants en accélération et en reprise. Il faut plus de patience avec les premières, qui se rachètent en étant plus frugales.

Chose sûre, Subaru devrait faire renaître au plus tôt la version XT de l'Outback en lui greffant le quatre cylindres turbo de 2,0 litres qui équipe le Forester XT. Avec ses 250 chevaux, ses 258 lb-pi de couple à 2 000 tr/min et des cotes de consommation à peine plus élevées que le 2,5 litres atmosphérique, il représente le quart des ventes de cette série.

Cette combinaison est irrésistible. Parions qu’ils y songent sérieusement. C’est déjà bien que l’importateur nous offre le 2.5i avec une boîte manuelle à 6 rapports alors que nos voisins américains s’en passent. La gamme est très complète. Les acheteurs seront là. En fait, ils auront sans doute du mal à combler la demande à l’usine de La Fayette en Indiana. Imaginez avec un XT en plus!

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