Toyota RAV4 2014: Moins original, toujours fiable

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2014

De toutes les catégories de véhicules vendus au Canada, les VUS compacts ont la cote. Non seulement cette catégorie est celle qui séduit le plus de nouveaux acheteurs, mais c’est également celle qui connait la plus grande fidélité de la clientèle. En clair, elle attire davantage que les autres et elle conserve les gens dans son giron une fois le temps venu de changer de véhicule. C’est dire l’importance de toute nouveauté dans la catégorie.

Et pour Toyota, le RAV4 est d’autant plus important que c’est le second modèle le plus populaire de la marque au Canada. Seule la Corolla le devance et, face à la concurrence, il se positionne au troisième rang parmi les utilitaires compacts, toutes marques confondues.
Il est certain que les responsables du développement de la nouvelle génération n’avaient pas le droit à l’échec. Le RAV4 est fabriqué dans une usine ultramoderne située à Woodstock à l’ouest de Toronto. Selon les dirigeants de Toyota Canada, cette nouvelle mouture n’a pas été conçue pour maintenir son classement sur le marché, mais bien pour viser le premier rang de la catégorie en raison des changements apportés. Reste à voir si ceux-ci ont permis au RAV4 de devenir plus compétitif.

Adieu roue de secours!
Le RAV4 de la génération précédente se démarquait par sa silhouette passablement carrée et surtout par sa porte arrière à charnières ancrées sur le côté droit et sur laquelle on avait boulonné une roue de secours. Cette configuration est désuète et on a donc opté pour un hayon arrière, mettant ainsi fin à toutes les discussions entourant cette portière. D’ailleurs, plusieurs ne se gênaient pas pour critiquer sa lourdeur et le fait qu’il fallait parfois faire un détour avec ses bagages dans les bras pour les déposer dans le coffre. C’est maintenant chose du passé pour le RAV4. Quant au nouveau hayon, celui-ci est motorisé sur certains modèles et on peut varier la hauteur de son ouverture. À part ce hayon, la section arrière pourrait être qualifiée d’ultrasobre si ce n’était des longs feux arrière horizontaux qui font partie d’une barre en relief placée sur la lunette. Dans le haut du hayon, un déflecteur assez imposant assure un air plus dynamique.

Sur le modèle précédent, il semble que les stylistes avaient dessiné une calandre plutôt anonyme. C’est beaucoup mieux réussi sur la nouvelle génération, alors que la grille est plus inclinée et accueille en son centre une section en forme de U  sur laquelle est ancré l’écusson Toyota. De chaque côté, un grillage vient compléter le tout. Une large prise d’air est située entre la calandre et le pare-choc. Celui-ci surplombe une autre prise d’air en partie inférieure.

L’habitacle du RAV4 précédent se distinguait par une troisième rangée de sièges et une finition assez sommaire faisant appel à des plastiques durs – de qualité douteuse – plus ou moins bien assemblés. Il n’est plus possible de commander une version avec un troisième banc, cependant, la qualité des plastiques et de l’assemblage a nettement progressé.

La planche de bord est également totalement redessinée. On peut affirmer que c’est assez réussi en plus d’apporter un soupçon de créativité. Les cadrans indicateurs sont faciles à lire, tandis que les commandes de la climatisation sont simples et intuitives. Par contre, sur la partie supérieure centrale, juste au-dessus de l’écran d’affichage, on retrouve un centre d’information très étroit et tout en longueur d’utilité douteuse tellement il est petit. Il contient quelques boutons désactivant certains systèmes de sécurité et l’horloge.

Toujours au chapitre des récriminations, les stylistes ont créé une excroissance de la partie inférieure de la planche, sans doute pour rompre la linéarité des formes. C’est assez joli mais ça bloque quelque peu l’accès aux pavés de sélection pour les modes Eco et Sport en plus des prises 12 V et USB. Les stylistes ont mieux fait avec la console entre les deux sièges qui est très élégante. Puisque la troisième banquette a été abandonnée, il y a davantage de dégagement pour les jambes et la tête aux places arrière, lesquelles sont confortables. Soulignons au passage que le coffre est le plus spacieux de la catégorie, avec une capacité totale de 2 078 litres une fois les dossiers de la banquette repliés selon Toyota.

Enfin une automatique à six rapports !

Tout comme la porte arrière à charnières, le moteur V6 de 3,5 litres tire sa révérence. On a décidé de conserver une seule motorisation : le même quatre cylindres 2,5 litres de 176 chevaux et 172 lb-pi de couple utilisé sur le modèle 2013. Cette fois, il est associé à une nouvelle transmission automatique à six rapports qui vient remplacer la vétuste boite à quatre vitesses de l'an dernier. Cela permet d’obtenir des accélérations plus nerveuses. Il faut 8,9 secondes pour boucler le 0-100 km alors que l’ancienne transmission à quatre rapports permettait de réaliser un modeste 10,2 secondes. Cette nouvelle boite permet également d’enregistrer une consommation moyenne de carburant de 7,7 l/100 km par rapport à 8,3 l/100 km avec l’édition 2013, toujours selon Toyota.

Ce nouveau millésime permet aussi de choisir entre trois modes d'efficacité : Eco, Normal et Sport. En mode Eco, le système optimise la réduction de carburant tandis que le réglage Sport rend les performances plus vives. Comme son nom l’indique, le mode Normal n’augmente pas ou n’atténue pas le niveau de performances.

Une version à quatre roues motrices est au catalogue. Ce mécanisme est nouveau et de type à contrôle dynamique du couple, une première chez Toyota. Le conducteur peut choisir entre trois modes : Auto, Lock et Sport. En mode auto, 100 % de la puissance est aux roues avant pour passer jusqu'à la répartition avant-arrière du couple de 50-50 lorsque l'adhérence est réduite. Lorsque les circonstances le demandent, le mode Lock verrouille le couple aux roues avant et arrière en mode 50-50, et ce, jusqu'à 40 km/h. Enfin, le mode Sport répartit la puissance avant-arrière 90-10 avant que celle-ci puisse aller jusqu'à 50-50.

Plus raffinée
Il est vrai que la disparition du moteur V6 fera perdre quelques clients qui auraient apprécié sa souplesse et ses capacités de remorquage. Mais les responsables de Toyota ont soutenu que le RAV4 est un véhicule bien plus homogène et complet que précédemment. En fait, il me semble que c’est le Honda CR-V qui a servi de modèle de référence pour les concepteurs. Le RAV4 est plus agile, plus nerveux tout en proposant un rouage intégral doté de plusieurs réglages. On croit chez Toyota que l'étiquette « Made in Canada » est un argument de plus plaidant en sa faveur.
J’ai eu l’occasion d’effectuer le trajet Montréal-Edmundston-Montréal au volant d’un RAV4 et je peux affirmer que ses qualités routières sont améliorées. Ce n’est pas le véhicule idéal pour faire de longs trajets, mais cette nouvelle génération s’est révélée plus silencieuse, plus confortable et plus homogène. Elle fait tout correctement. Par contre, il lui manque ce petit quelque chose offert par le Honda CR-V et la tenue de route remarquable du Mazda CX-5 ou encore la sophistication d’un Ford Escape.

En raison d’une plateforme plus rigide et d’une suspension mieux calibrée, la tenue de route du RAV4 a progressé. Le moteur est également bien adapté. En revanche, en mode Eco, le manque de vivacité du moteur peut être inquiétant en certaines circonstances. Heureusement, le fait d'enfoncer l'accélérateur à fond permet de revenir au mode Normal et pouvoir ainsi accélérer ou doubler de façon plus sécuritaire. Un essai réalisé sur une chaussée enneigée en hiver m’a permis de découvrir un rouage intégral plus efficace que celui utilisé précédemment.

Il est vrai que cette nouvelle génération du RAV4 a perdu quelque peu de son caractère original avec la disparition du moteur V6 et de la porte arrière à charnières latérales. Par contre, il a gagné en raffinement, en agilité en plus d’avoir un rouage intégral qui « pense » pratiquement pour nous. Les attentes de Toyota Canada ne sont pas indues.

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