Chevrolet Malibu 2014: Une Corolla à l'américaine

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2014

Une Corolla à l’américaine. Un tel parallèle démontre assez clairement la nature de la dernière évolution de cette icône de la production automobile américaine, la Chevrolet Malibu. Que vous soyez chauffeur de taxi ou un père de famille avec 2 ou 3 marmots, cette berline 4 portes « fait la job » comme on le dit dans le langage populaire. Mais, trêve de discours pour vous dire que la Malibu, à l’instar de la Toyota Corolla, est une voiture fiable, pratique et confortable, mais qui cultive l’ennui avec un E majuscule.  Avec elle, nul besoin de somnifère, croyez-moi.

Par contre, une chose est sûre, elle vous emmènera à bon port comme elle le fait quotidiennement pour des centaines de milliers de conducteurs nord-américains qui ne demandent qu’à aller du point A au point B sans souci.

Le vocable Malibu, incidemment, fait partie des annales chez General Motors depuis des lunes, à tel point que j’en conduisais une, dans sa version familiale, pour tracter ma voiture de course au début des années 70. Pour les plus pointilleux d’entre vous, j’ajouterai que l’appellation Malibu servait alors à définir la version la plus luxueuse de la gamme Chevelle, considérée dans le temps comme une intermédiaire. En 1978, elle détrônait ladite Chevelle, perdait du poids, et devenait une gamme à part entière. Elle était, à l’époque, construite à l’usine d’Oshawa. En 1997, la Malibu entrait dans le monde moderne en passant aux roues avant motrices.

Mais, revenons à 2014 pour vous signaler que la Malibu, maintenant à sa huitième génération, est encore et toujours une berline de format moyen dont General Motors se doit de préserver l’intégrité. Même si une telle voiture vous laisse froid comme une banquise, sa popularité est indéniable comme le démontrent fort bien les 8 millions d’unités vendues au cours de sa carrière.

Un intérieur engageant

Il n’est donc pas question de bousculer les traditions ou de dépayser les acheteurs avec des changements trop drastiques. Que ce soit dans l’emballage comme dans le contenu, la prudence est de mise. Ce qui n’empêche pas une petite dose d’originalité. Dès que l’on prend le volant de la Chevrolet Malibu, on ne peut qu’être séduit par l’élégance de la présentation intérieure, l’agencement des couleurs et la fraicheur du design. Et on aurait tort de croire que l’aménagement de l’habitacle n’est que de la poudre aux yeux. Le soin apporté à de petits détails est évident. Ainsi, les espaces de rangement pullulent depuis les larges bacs de portière jusqu’aux pochettes aumônières aménagées dans le dossier des sièges avant, sans compter le petit vide-poche secret derrière l’appareil de radio. L’édition 2014 ajoute à cela une console centrale modifiée pouvant loger deux téléphones cellulaires. La symphonie de boutons disposés çà et là aurait pu transformer l’ergonomie en un véritable cauchemar, mais ceux-ci demeurent facilement repérables. Dans toutes les versions de la Malibu mises à l’essai, la qualité de la finition était irréprochable. Et que dire de la sécurité passive qui bénéficie de 10 coussins gonflables, rien de moins. Pour ne pas être en reste avec la concurrence, Chevrolet dote son intermédiaire de technologies telles que le détecteur de voitures dans l’angle mort, et de voitures suivant de trop près.

Même si cette voiture restreint ses dimensions à celles d’une intermédiaire, elle offre une habitabilité surprenante. Le dégagement pour les jambes à l’arrière est encore plus généreux que l’an dernier, résultat d’un amincissement du dossier des sièges avant. Il est toujours possible d’accueillir un troisième passager en sacrifiant le vide-poche et les porte-gobelets installés dans l’accoudoir central. Sauf dans la version hybride, le coffre à bagage est assez vaste avec une trappe permettant d’y placer des skis en utilisant la partie centrale des places arrière. Les sièges, souvent négligés dans la production américaine, sont agréables avec un bon maintien en virage. Un dos sensible comme le mien a parcouru quelques centaines de kilomètres sans souci. Un mot sur la visibilité pour souligner que, vers l’avant, un conducteur de taille moyenne comme votre serviteur aura de la difficulté à voir l’extrémité de la voiture, à moins de hausser le siège plus haut que la normale. Vers l’arrière, la caméra de recul contourne le problème. Vous ai-je dit en passant que le silence est d’or dans la Malibu? Avec un coefficient de traînée de seulement de 0,29 Cd, il ne faut pas s’en surprendre. On roule dans la plus grande tranquillité.

Plutôt frugale

Ces remarques sont valables pour l’ensemble des versions de la Malibu, mais chacune possède son propre comportement selon sa motorisation et ses divers équipements. Afin de pouvoir offrir des cotes de consommation impressionnantes, GM ne propose que des moteurs 4 cylindres pour la nouvelle gamme Malibu. Celui qui a le plus d’entrain est évidemment le 2,0 litres ECOTEC turbo à injection directe de 259 ch. que l’on trouve aussi, entre autres, dans la Cadillac ATS et la Buick Regal Turbo. Cette cavalerie s’accompagne de freins plus costauds, de jantes de 19 pouces, d’une double sortie d’échappement et d’amortisseurs reprogrammés, ce qui, malgré tout, semble insuffisant pour que l’on puisse parler de la LTZ comme d’une berline sport. Ses performances sont néanmoins assez relevées (0-100 km/h en 6,7 sec.) et ce sont les virages un peu trop serrés qui font ressortir le caractère un peu flasque de l’amortissement. Il en ressort un sous-virage notoire accompagné d’un effet de couple désagréable. En somme, une conduite un peu enjouée se charge de vous rappeler que vous conduisez une berline tranquille qui mise avant tout sur son confort. N’est-ce pas ce que recherche avant tout l’acheteur type de la Malibu?

Pneus ou savonnettes?
Il vaut donc mieux se contenter de la puissance plus modeste du  nouveau 4 cylindres ECOTEC de 2,5 litres (195 ch) offert dorénavant avec le dispositif « Stop/Start » qui arrête le moteur quand le véhicule est immobilisé et le redémarre lorsque l’on accélère.

Cette version semi-hybride – aussi mise à l’essai – est on ne peut plus intéressante, pourvu que l’on s’astreigne à remplacer des pneus à faible résistance de roulement qui, sous la pluie, sont de véritables savonnettes. Ils contribuent sans doute aux faibles cotes de consommation de la voiture, mais ce n’est pas à mon avis une raison suffisante pour faire un compromis en matière de sécurité.

Côté consommation, les chiffres obtenus sont plutôt encourageants  pour une berline de format intermédiaire d’une taille semblable à la Toyota Camry, la Honda Accord ou la Hyundai Sonata. Avec le moteur Ecotec 4 cylindres secondé par le moteur électrique de 15 ch., j’ai réussi à obtenir une consommation de 5,5 aux 100 km sur l’autoroute. En y ajoutant un parcours mi-ville, mi-route, on arrive à 7,5 litres de moyenne tandis que l’ajout d’un parcours urbain fait ressortir la consommation finale à 8,5 litres aux 100 km.

On note aussi, en faisant le plein, que General Motors s’est mis à l’heure européenne en plaçant l’orifice de remplissage du réservoir à essence du côté droit. Ou ne serait-ce pas plutôt attribuable au fait que la Malibu emprunte l’architecture de l’Opel Insignia allemande, lauréate du prix de la « voiture de l’année » en Europe il y a deux ans?

Même si elle a suivi la courbe ascendante de la technologie, la Malibu reste toujours une automobile sage et durable qui ne bouscule surtout pas les traditions. En première partie de cet ouvrage, dans le match comparatif des berlines intermédiaires, la Malibu a terminé en sixième position sur onze. Une voiture moyenne c’est ça! Si les temps d’accélération ou la poussée latérale en virage sont les dernières de vos préoccupations, cette Chevrolet mérite un sérieux coup d’œil et très certainement une visite chez votre concessionnaire General Motors.

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