Buick Verano 2014: Duplicata réussi

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2014

Ça y est, ça recommence : sitôt la crise financière passée, GM joue à nouveau au duplicata de ses modèles. Devrait-on crier au retour de la mauvaise habitude devant cette Buick Verano qui emprunte sa plateforme à la Chevrolet Cruze? Pas du tout : le duplicata est juste assez distinct, en termes d'image mais aussi de motorisations, pour viser des clientèles différentes.

Il faut savoir que la Verano est une vraie Buick. La plus petite voiture offerte par la marque depuis la Skyhawk, certes, mais une vraie Buick cette fois. Et comme tous les conducteurs ne veulent pas nécessairement rouler en BMW ou en Mercedes-Benz (ou en Cadillac ATS), la « bébé » Buick va chercher ceux qui privilégient son plus grand atout : le confort intérieur.

Dedans, les matériaux sont non seulement de qualité, mais aussi chaleureux. L'espace avant est généreux pour une compacte et si les genoux des passagers arrière sont à l’étroit, le coffre, avec ses 405 litres, en offre presque autant qu'une intermédiaire. À la nuit tombée, l’élégant éclairage bleuté baigne doucement l'habitacle.

Surtout, les sièges avant sont si enveloppants que nous les nommons, ici et maintenant, parmi les cinq baquets les plus confortables dans les voitures de moins de 40 000 $. Et nous accordons une note parfaite pour l’insonorisation : c’est tellement le silence monacal, là-dedans, qu'à l’arrêt, on croirait le moteur éteint!

La première impression, lorsqu'on prend le volant d'une Buick Verano, en est une de douceur et de maturité, tant au niveau de la suspension que de la direction (électrique). Rien qui incite à la performance, cependant. D'ailleurs, on a droit à une suspension arrière en « Z » qui, si elle est ici très bien disciplinée, demeure quand même une poutre de torsion. Cela dit, lorsqu’on pousse la Buick Verano dans ses retranchements, on a droit à une tenue solide et prévisible. Rien de démoniaque, mais c’est équilibré et on se sent à bord d'une voiture qui a plus d'envergure qu'une simple compacte.

Aussi, on aime la puissance linéaire et raffinée du quatre cylindres (2,4 L) à injection directe. Voilà un moteur de 180 chevaux très correct, que l’on retrouve aussi sous le capot la grande sœur Buick Regal. Pour la comparaison, sachez que la Chevrolet Cruze compte sur des moteurs quatre cylindres (turbo ou pas) développant moins de 140 chevaux.

Pas besoin du turbo

Mais bon, la Buick Verano n'est pas un poids plume et l'année 2013 nous a donc livré une variante turbo (2,0 L, aussi à injection directe) de 250 chevaux. Il s'agit du même organe qui propulse la Buick Regal (de 270 chevaux, pour cette grande soeur, cependant).

Le problème, c'est que non seulement cette augmentation de plus du tiers de la vigueur fait grimper le prix d'étiquette au-delà des 30 000 $, elle entraine la consommation sur la même pente ascendante. À l'été, la Buick Verano de base nous avait livré un combiné (ville/autoroute) de 8,6 L/100 km, alors que la variante turbo nous a fait consommer (en hiver, il faut toutefois le dire) un très gourmand 12 L/100 km. Dommage que la Buick Verano Turbo ne profite toujours pas du dispositif eAssist qui, chez les comparses Regal et LaCrosse, fait s’éteindre le moteur aux arrêts. On pourrait parler d'une économie en carburant d'au moins 10 %...

Il est vrai que ce moteur turbo est aussi souple et doux qu’on le souhaiterait et qu'il atteint 100 km/h en 6,2 secondes, soit deux secondes et demie plus vite que pour la Buick Verano de 180 chevaux. Il peut également être jumelé à une boite manuelle (six vitesses), alors que la Buick Verano de base doit se contenter d'une automatique six rapports (ce qui peut paraitre limite, dans une industrie qui va vers les sept ou huit rapports).

Mais cette boite automatique a le mérite d'être bien étagée et de se passer sans heurt. Elle ne fait pas monter les palettes au volant? Bah, la Buick Verano, turbo ou pas, n’a pas le tempérament d’une sportive – après tout, elle est assemblée sur la plateforme de la Chevrolet Cruze (et, incidemment, de la Chevrolet Volt). Ses prises d’air au capot ne sont d'ailleurs que de la poudre aux yeux – ceci dit, elles ont fait tourner pas mal de têtes... grises, faut-il le mentionner.

Comme une chaussure

Une voiture, c'est comme une chaussure : si elle ne convient pas dès les premiers instants, minces sont les chances qu’avec le temps, ça se « tasse ». Nous avons beau être de la génération des ordinateurs et des téléphones intelligents, après une semaine d'essai à bord de la Buick Verano, nous cherchions encore.

C'est que les commandes sont disséminées sans suite logique et exigent de vaines répétitions qui distraient de la route. Aussi, l’écran tactile n’est pas le plus instinctif à opérer. Alors, notre conseil : avant de vous commettre pour la Buick Verano, voyez si vous pouvez apprivoiser la planche de bord!

La version de base (sous les 23 000 $... non, c'pas cher pour du Buick!) n’est pas très en verve, côté équipement. C'est pourquoi notre préférence va aux variantes mieux nanties. Après tout, on veut le « feeling Buick », non? Notez cependant que même dans le haut de gamme des versions Verano, on ne propose pas le toit ouvrant panoramique, ni le régulateur de vitesse intelligent, encore moins les sièges ventilés à l'avant et la banquette chauffante.

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