Volkswagen Jetta 2014: Double personnalité

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2014

C’est presque du simple au double. Cette banale formule mathématique illustre bien l’écart de prix considérable qui existe entre la plus élémentaire des Volkswagen Jetta et le modèle haut de gamme que constitue la version GLI. Dans un effort pour relancer ses ventes, la marque allemande a mis au point une Jetta d’accès à la gamme que l’on peut s’offrir pour aussi peu que 14 990 $, alors que le modèle le plus étoffé s’accompagne d’une facture frisant les 28 000 $. Il n’y a vraiment que les Allemands pour se livrer à de tels stratagèmes!

Entre ces deux extrêmes, on trouve la très frugale TDI à moteur turbodiésel de 140 chevaux ainsi que d’autres versions empruntant un nouveau 4 cylindres à essence de 1,8 litre. La plupart du temps toutefois, c’est le 2 litres de base qui campe sous le capot et qui demeure le choix le plus populaire malgré sa puissance chétive de 115 ch.

Bonifiée par un moteur 4 cylindres turbocompressé de 2 litres, particulièrement en verve, la Volkswagen Jetta GLI garde vraiment ses distances par rapport à la Jetta de base. On dirait même deux voitures entièrement différentes. Cela ne signifie pas pour autant que la Jetta ordinaire soit une ordure, mais plutôt que la GLI est une voiture incroyablement plus séduisante et, malheureusement, incroyablement plus chère.

Pourquoi et comment

Bien évidemment, le moteur turbo de 200 ch donne du caractère à cette compacte à succès. Quant à la transmission DSG à double embrayage, elle fait office de complément tout en permettant au plaisir de conduire de s’exprimer pleinement. Huit jours de conduite hivernale m’ont permis de constater que la traction avant de la Jetta pouvait défier les bancs de neige avec presque autant de mordant que si la voiture avait été équipée de quatre roues motrices. Malgré la grande popularité de la traction intégrale ces dernières années, cette option n’est pas indispensable comme l’a si bien prouvé la Jetta. Détail encore plus étonnant, la GLI est bourrée d’accessoires de luxe qui fait qu'elle peut rivaliser avec ces berlines sportives germaniques que sont l’Audi A4, la BMW 323 et la Mercedes-Benz C 250.

Le luxe qui l’habite se décline ainsi : des jantes de 17 pouces, un climatiseur à 2 zones, une double sortie d’échappement, des rétroviseurs chauffants, la couleur des parechocs coordonnée à la carrosserie, un lecteur de 6 CD, un siège conducteur à commande électrique, la connectivité Bluetooth et une foule d’autres accessoires qu’il serait trop long d’énumérer ici. Je me contenterai de mentionner l’écran central dont le système de navigation par satellite est d’une simplicité à programmer que plusieurs constructeurs auraient intérêt à copier. Quand on sait que l’auteur de ces lignes est absolument nul dans ce domaine, c’est un compliment encore plus significatif!

Sous plusieurs aspects, la Jetta GLI rappelle la dynamique GTI de la gamme Golf et constitue pour plusieurs un saut naturel quand la petite famille voit ses besoins d’espace grandir.

Berline sport spacieuse 

Dans l’habitacle, rien n’a été laissé au hasard comme le démontrent une visibilité sans angle mort important, des sièges fermes, mais confortables, un joli petit volant avec un méplat dans sa partie inférieure, un levier de vitesses court agréable au toucher et de bons espaces de rangement. L’ergonomie serait parfaite si ce n’était de la fausse note que représente la trop grande proximité des palettes de la boite de vitesse automatique sous le volant et des leviers servant aux clignotants et aux essuie-glaces. Le côté pratico-pratique n’a pas été négligé non plus et l’on ne se sent pas à l’étroit sur la banquette arrière qui peut accueillir 4 personnes. En plus, ces dernières disposeront d’un coffre particulièrement volumineux de 444 litres. 

Le moteur se lance à l’aide d’un bouton placé sur la console et non sur le tableau de bord comme c’est souvent le cas. Une fois en route, la conduite peut s’avérer saccadée en raison d’un accélérateur qui, selon moi, manque un peu de progressivité.

La puissance est manifeste comme en témoignent les 6,6 secondes nécessaires pour boucler le 0-100 km/h. Le revers de la médaille est qu’une telle vivacité s’accompagne d’une consommation qui atteint facilement 8,5 litres aux 100 km si l’on exploite le moindrement les ressources de la suralimentation du moteur. Menée rondement ou sagement, et cela, sur pavé sec ou enneigé, la GLI n’en fait pas un drame et offre une impression de sécurité dans toutes les conditions. La solidité de la caisse est particulièrement notable sur les pavés dégradés et l’absence de bruits parasites inspire confiance. Ajoutons à ce bilan, une direction précise sans trop d’assistance, de même qu’un freinage très sûr, et on comprendra que la GLI diffère passablement du modèle dont elle s’inspire, la Trendline 2.0. Cette dernière s’adresse à ceux qui ont un budget serré, tandis que la GLI est une authentique berline sport dotée d’un agrément de conduite indéniable. On peut simplement regretter que ce plaisir ne soit pas accessible à un prix plus attractif. En somme, Volkswagen fait un cadeau à sa clientèle avec une offre à moins de 14 000 $, mais parait se rembourser à l’autre extrémité de la gamme... Heureusement que c’est le public acheteur qui a le dernier mot.

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