Toyota Venza 2009, un lapin sorti du chapeau ?

Si vous êtes comme moi, vous avez certainement peu entendu parler de la Venza 2009, un véhicule qui sera en vente dès le mois de janvier. Cette nouvelle mouture, signée Toyota, n'a pas fait l'objet de rumeurs sur Internet ou d'un dévoilement grandiose dans l'un des Salons de l'auto. On n'a pas vu non plus des nombreuses photos-espions et le constructeur n'a pas alimenté sa venue à coup de dévoilement partiel en ligne. Bref, la Venza nous arrive comme un cheveu sur la soupe et pourtant, ce n'est pas parce qu'elle ne sera pas un produit important chez Toyota.

Invité chez nos voisins du Sud à parcourir quelques centaines de kilomètres au volant de la Venza, je ne savais pas à quoi m'attendre. La Venza est l'un de ces véhicules difficiles à classer et même le constructeur n'ose l'associer à un segment en particulier. On peut l'apparenter à une familiale, tout comme à un VUS. Bref, la Venza 2009 fait partie de ces véhicules multisegments, une catégorie destinée à attirer ceux qui sont rebutés par le stigmate de la minifourgonnette, qui veulent un peu plus qu'une familiale à cinq portes ou qui n'ont pas besoin d'un VUS classique. Voilà exactement ou se situe la Venza 2009, aux côtés du Ford Edge et du Mazda CX-7, probablement ses deux plus proches rivaux.

Une clientèle non traditionnelle

Avec ses attributs, on se demande bien si la Venza ne viendra pas cannibaliser les ventes du RAV4 ou du Highlander, les deux VUS du constructeur. Cependant, je crois au contraire que la Venza va attirer une nouvelle clientèle chez le constructeur. D'ailleurs, ma mère, qui termine la location de son Chrysler 300 sous peu, hésitait entre l'achat d'un Ford Edge ou d'un Subaru Forester. Elle apprécie le format et les fonctionnalités de ce type de véhicule et elle s'ennuie d'un rouage intégral. La Venza cadre très bien avec ses goûts et il s'agit certainement d'un véhicule susceptible de l'attirer dans un concessionnaire Toyota, chose qui n'était pas le cas avant.

Développée spécifiquement pour le marché nord américain - elle ne sera d'ailleurs pas en vente hors de notre continent -, la Venza a été dessinée au studio Calty de Toyota en Californie. Son style, inspiré du véhicule concept FT-SX présenté au Salon de Détroit en 2005, tranche radicalement avec ce que Toyota nous a habitués ces derniers temps. Il y a fort à parier que plusieurs passants seront étonnés de découvrir qu'il s'agit d'une Toyota. Cependant, le tout est fort réussi et la Venza propose des lignes tape-à-l'œil, le tout bien mis en évidence par sa grille imposante à l'avant, et à des jantes de 19 ou 20 pouces selon la version. Faut avouer qu'avec des pneus d'une telle dimension, il faudra s'attendre à une facture plus salée lorsque viendra le temps d'équiper le véhicule de pneus d'hivers.

Moteur quatre et six cylindres

Plusieurs modèles seront proposés avec un choix de deux motorisations. Tout d'abord, un tout nouveau quatre cylindres de 2,7 litres trouve une première application sous le capot de la Venza. Le quatre cylindres de 2,4 litres de la Camry n'aurait pas permis d'offrir des performances intéressantes, surtout en raison de son couple moins favorable. Le quatre cylindres de 2,7 litres développe une puissance de 182 chevaux, ce qui est amplement pour la majeure partie des besoins quotidiens. Nos résultats préliminaires nous ont donné une consommation d'environ 11,5 l/100 km, ce qui me semble un peu élevé. Faudra voir lors d'un essai plus prolongé.

Pour plus de puissance, vous pourrez opter pour la version équipée du V6 de 3,5 litres, développant 286 chevaux pour un couple de 246 lb-pi. Certes plus puissant, ce moteur n'est pas une nécessité selon moi, mais il apporte un comportement plus dynamique et surtout, une capacité de remorquage accrue, soit 3 500 lbs comparativement à 2 500 pour le moteur quatre cylindres.

Alors que plusieurs modèles rivaux offrent un rouage intégral uniquement avec les motorisations V6, Toyota propose la Venza avec, au choix, la traction ou le rouage intégral et ce, avec les deux moteurs. Voilà qui permet d'obtenir un véhicule à traction intégrale à moindre frais, mais est-ce que ce poids supplémentaire rend le véhicule muni du quatre cylindres sous motorisé? À première vue, non. L'essai de cette version m'a permis de découvrir peu de différence au chapitre des performances, grâce au système de contrôle actif du couple. Ce dernier permet au véhicule de se comporter comme une traction en condition normale, et d'envoyer une partie du couple aux roues arrière uniquement en cas de besoin, ce qui permet une économie de carburant tout en évitant une baisse de puissance notable. En fait, ce système est le même qui est utilisé à bord du Toyota RAV4.

Tout aussi intéressant à l'intérieur

À l'intérieur, on apprécie la finition du tableau de bord, tant le style que la qualité des matériaux. Bien entendu, le tout affiche une finition sans reproche et un souci du détail constant. Bon point également pour le niveau d'équipement de série qui offre les principaux éléments et plus, notamment un système d'accès sans clé, un climatiseur automatique et une colonne de direction télescopique. Le ligne du toit basse à l'arrière ajoute au style du véhicule, mais cet élément de style réduit quelque peu la visibilité et l'espace de chargement.

Sur la route, on aime la position de conduite qui est beaucoup plus similaire à celle d'une berline que d'un VUS. La direction demeure assez précise et le comportement est sécurisant. La boîte automatique à six rapports offre des changements doux et elle tire bien profit de la puissance disponible. Son mode sport permet de maximiser les régimes du moteur, mais on se lasse rapidement de ce type de boîte manu-matique.

Bref, il faut avouer que Toyota a fait du beau boulot avec la Venza 2009. Voilà un véhicule esthétiquement réussi, pratique et bien pensé. Bien entendu, la fiabilité sera certainement au rendez-vous et le choix de modèles pourra convenir à plusieurs budgets. Les prix n'ont pas encore été dévoilés, mais le constructeur nous mentionne un prix de base en dessous des 30 000$.

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