Chrysler Sebring, l'ère du renouveau

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Certains disparus laissent un souvenir indélébile, d’autres s’effacent presque dans l’anonymat malgré leur vie bien remplie. C’est exactement le cas de la Chrysler Sebring qui, en 2006, a connu ses dernières heures sous la forme qu’elle empruntait depuis 1997 et qui avait réussi à connaître un succès plus qu’honorable. Il faut dire qu’en version berline, elle ne payait pas nécessairement de mine, mais qu’elle se rattrapait furieusement en version cabriolet. Son prix abordable, ses performances ma foi assez honnêtes et surtout son vaste espace intérieur la rendaient somme toute intéressante.

Mais l’âge étant ce qu’il est, ses lignes vieillissantes et son habitacle à l’ergonomie fortement déficiente lui avait fait perdre le charme de sa jeunesse. Ce qui, en clair, se traduisait aussi par une popularité en chute libre, et une clientèle cible plus proche de l’âge d’or que de la prime jeunesse. Mais on espère bien renverser la vapeur en 2007 en lançant une Sebring entièrement refaite, et qui s’inspire librement des nouvelles tendances de DaimlerChrysler pour se refaire une beauté.

Petite-fille de la 300

Tout le monde le sait, la Chrysler 300, créée d’ailleurs par le designer québécois d’origine haïtienne Ralph Giles (petit intermède de patriotisme), a complètement redéfini la tendance du design nord-américain, du moins dans sa catégorie. Un objectif que les dirigeants de Chrysler ne cachent pas vouloir aussi atteindre avec la nouvelle Sebring dont la silhouette est marquée du sceau du modernisme.

Le prototype Airflite, présenté en 2003, a servi de base à la conception de cette nouvelle Sebring. À l’avant, on a conservé la grille de calandre devenue la véritable signature des voitures Chrysler. Elle est encadrée par deux blocs optiques allongés s’inscrivant dans l’arête du capot. Quant au capot lui-même, à l’image de la Crossfire par exemple, il est strié de rainures et d’une légère arête centrale, ce qui lui donne un relief inhabituel, confère une présence plus imposante que la seule dimension du véhicule. La courbe de toit se prolonge aussi vers l’arrière dans un angle moins relevé que son prédécesseur, tandis que les panneaux latéraux, sculptés au niveau de la ceinture de caisse, affichent une image plus athlétique de l’ensemble. À l’arrière, le résultat est moins impressionnant alors que le coffre semble surélevé, et les deux blocs optiques qui débordent sur les côtés sont trop peu discrets pour paraître raffinés. Malgré tout, l’ensemble a une allure plus sophistiquée, et nettement plus moderne.

Ce raffinement nouveau genre se transpose aussi dans l’habitacle : on s’est fait un point d’honneur à parfaire la finition, et à améliorer l’ergonomie. La position de conduite par exemple a été légèrement relevée (6 centimètres), fournissant une meilleure visibilité sur l’environnement pour le conducteur. On a aussi littéralement gorgé la Sebring d’accessoires haute technologie, optionnels pour la plupart, mais dignes de mention dans une berline de milieu de gamme. Le système audio et multimédia vaut le détour à lui seul. Conçu par Harman Kardon, il s’articule autour d’un écran tactile de 15 centimètres capable d’afficher 650 000 couleurs. Outre les fonctions habituelles d’une radio CD avec système de navigation, on lui a greffé un disque dur de 20 gigaoctets, des connexions USB pour faciliter le téléchargement, une interface complète de gestion des titres de chansons, la capacité d’enregistrement de mémos vocaux, la radio satellite et, bien entendu, la compatibilité Bluetooth pour la téléphonie cellulaire. Sans oublier, cela va de soi, un lecteur DVD pour les passagers arrière.

Mécanique nouveau genre

Alors que l’on reprochait un peu trop à l’ancienne version de la Sebring sa « pépéritude » (néologisme de mauvais aloi faisant référence à une tendance à la conduite sans enthousiasme…), on devra cette fois se raviser puisque la gamme 2007 fournira un peu plus d’action. Ainsi, on y greffera à la base le fameux moteur développé conjointement avec Mitsubishi et Hyundai et qui équipe aussi la Dodge Caliber R/T, qui ne sera disponible qu’avec l’élémentaire transmission automatique à quatre vitesses. La version V6 2,7 litres constitue pour sa part une évolution du moteur de l’ancienne version, modifiant légèrement la répartition du couple pour procurer, on le souhaite, de meilleures cotes de consommation.

La grande trouvaille de l’année cependant, c’est le survolté moteur V6 de 3,5 litres, développant 235 chevaux que l’on a jumelé à une toute nouvelle transmission automatique six rapports Auto-stick. Ce nouveau duo est le plus puissant jamais développé pour la Sebring, et promet de rivaliser avec ses concurrents les plus féroces de la catégorie, tout en conservant aussi une efficacité énergétique en deçà de la zone de catastrophe. Petit mémo, simplement pour signaler que nos cousins européens pourront compter sur une version turbodiesel de 2 litres dont l’apparition n’est pas prévue en Amérique du Nord.
Avec de telles améliorations, la Sebring souhaite bien reprendre sa place au sein de la très compétitive catégorie des berlines de taille moyenne. Sa populaire version cabriolet, qui lui avait permis de survivre jusqu’à ce jour, ne sera cependant lancée que l’an prochain, mais on peut certes parier que la berline elle-même aura d’ici ce temps l’occasion de gagner de nouveaux adeptes.

feu vert

Moteur 3,5 litres survolté
Design sans reproche
Liste d’options high-tech
Visibilité améliorée

feu rouge

Héritage lourd
Fiabilité à prouver
Transmission de base insuffisante
Moteur 2,4 peu puissant

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