Kia Cadenza 2014: Le prestige, ça ne s'achète pas...

Points forts
  • Silhouette élégante
  • Équipement complet
  • Moteur puissant
  • Bonne tenue de route
  • Habitabilité généreuse
Points faibles
  • Consommation relativement élevée
  • Rouage intégral non disponible
  • Tableau de bord quasiment rétro
  • Direction floue au centre
Évaluation complète

Longtemps considéré comme une marque offrant essentiellement des véhicules à faible prix, Kia a progressé spectaculairement sur notre marché. Au fil des années, le constructeur coréen a diversifié ses modèles et amélioré leur qualité d’assemblage. Sans oublier que la mécanique est de plus en plus sophistiquée.

Cette fois, avec la Cadenza, Kia s’attaque au marché des intermédiaires de luxe d’entrée de gamme. Marché où brillent entre autres les Acura TL, Buick LaCrosse et Lexus ES. Et ne venez pas me parler de la défunte Amanti! En fait, cette voiture était plus caricaturale qu’autre chose.

Pour ceux qui s’interrogent, la Cadenza ne s’attaque pas à la Hyundai Genesis, plus luxueuse. Elle se situe au niveau de la Hyundai Azera, non vendue au Canada.

Élégante et discrète

Au premier coup d’œil, on se demande, l’instant d’une seconde, si l'on a affaire à une Optima. Puis, les dimensions plus généreuses de la carrosserie, plusieurs éléments visuels différents, notamment une ligne de caractère placée sur la partie supérieure des portières ainsi que l’absence de décorations chromées sur les ailes avant, permettent de savoir que nous avons affaire au « gros modèle » de la marque. Bien entendu, la calandre propre à tous les véhicules Kia est présente. La silhouette est élégante mais passablement discrète, probablement en raison de la clientèle ciblée qui devrait être plus mature que celle visée par l’Optima. Il faut souligner au passage l’excellente qualité de la peinture et de l’assemblage.

Cette remarque s’applique également à l’habitacle. Toutefois, il faut déplorer le design de la planche de bord qui est plutôt banal. À part l’écran d’affichage qui se démarque par sa netteté et son fonctionnement facile, on n’a pas l’impression d’être assis dans un véhicule de luxe. Les cadrans indicateurs sont placés dans un réceptacle ovalisé sans grande imagination en fait de style. Par contre, les commandes sont bien disposées et simples d’utilisation. En plus, l’équipement est relevé en fonction du prix.

L’habitabilité est bonne dans l’ensemble et toutes les places sont confortables. Malheureusement, le siège du passager avant ne peut être ajusté en hauteur, du moins je n’ai pas trouvé la commande pour le faire, si commande il y a. Quant au coffre à bagages, son seuil de chargement est assez bas et sa capacité de 450 litres est fort appréciée.

Une fiche technique sans surprise

Dans la catégorie des intermédiaires de luxe, les ingénieurs nous réservent souvent des surprises. Par exemple, l’Acura TL et son rouage intégral SH-AWD à contrôle de vecteur de couple est particulier. Chez Kia, on s’est limité à une mécanique plus conventionnelle. Ici, seules les roues avant sont motrices et il est impossible de commander une version à transmission intégrale. Cela signifie que nous avons droit à un V6 de 3,3 litres monté transversalement et associé à une boite manumatique à six rapports. Sa puissance est de 293 chevaux, ce qui permet de devancer à ce chapitre plusieurs modèles concurrents. Il est notamment doté de l’injection directe et on ne peut rien lui reprocher en fait de douceur, de performances et de raffinement technologique. Par contre, le bouclier en plastique qui le recouvre fait un peu bon marché.

Si la Cadenza n’innove pas au chapitre de la technologie, elle offre un équipement plus que complet comprenant entre autres le contrôle de la stabilité, l’assistance de démarrage en pente, l’avertisseur de sortie de voie, l’avertisseur d’angles morts, le régulateur de croisière adaptatif et les amortisseurs adaptatifs Sachs fonctionnant mécaniquement. Curieusement, l’assistance variable de la direction, Flex Steer, n’est pas disponible.

Bonne routière mais…

Sur la route, il est difficile de trouver à redire au sujet du comportement routier de la Cadenza. La suspension est ferme, mais juste ce qu’il faut, la tenue de route est compétente, et ce même, dans les virages serrés. Quant au moteur, il est silencieux et ses accélérations sont linéaires. Il m’a fallu 6,3 secondes pour boucler le 0-100 km/h, ce qui est une fraction de seconde plus vite en comparaison de l’Acura TL. Il faut souligner que celle-ci est plus lourde d’environ 125 kg et moins puissante de 13 chevaux dans la version traction avant. Un bémol, la consommation observée de la Cadenza a été de 11,6 l/100 km...

Derrière le volant, on n’a pas vraiment la sensation de piloter une voiture de luxe. La Cadenza en possède tout le pedigree et les attributs, mais les impressions de conduite manquent à l’appel. De plus, la direction est floue au centre et même si le comportement routier est bon, on demeure sur son appétit. Les concurrentes en offrent généralement plus à ce chapitre.

Un regard au tableau de bord ne nous donne pas non plus l’impression d’être au volant d’une voiture de 40 000 $ et plus. Même si les matériaux sont de qualité, la présentation de la planche de bord est moins réussie que celle de l’Optima. Chez les autres constructeurs de cette catégorie, on perçoit une distinction entre le modèle inférieur et la version plus huppée. Par exemple, chez Mercedes-Benz, la différence est assez marquée entre une Classe C et une Classe E. Chez Kia, le contraste entre l’Optima et la Cadenza n’est pas aussi prononcé.

Question de réputation

Il faut également tenir compte de la renommée de la marque. Entre une Acura, une Lexus et une Kia, toute luxueuse soit-elle, il est indéniable que les deux premières ont un standing plus élevé. Ce qui est important aux yeux de plusieurs clients.

Par contre, la Kia Cadenza est généralement mieux équipée, aussi bien finie, plus puissante tout en offrant un comportement routier aussi équilibré que la concurrence. Il faudra cependant un certain temps pour que les acheteurs se débarrassent de leurs préjugés et cessent de considérer les produits Kia comme étant uniquement des voitures économiques et sans prestige.

La Cadenza est un pas dans la bonne direction.

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