Mitsubishi Mirage 2014: Chimère ou réalité?

Points forts
  • Bonne habitabilité
  • Confort correct
  • Couleurs vivantes
  • Rayon de braquage court
  • Transmission CVT réussie
Points faibles
  • Puissance modeste (malgré tout correcte pour la catégorie)
  • Design conservateur
  • Seuil du coffre élevé
  • Versions plus dispendieuses trop dispendieuses
Évaluation complète

La marque Mitsubishi propose en Amérique une gamme pour le moins hétéroclite. Deux VUS compacts (Outlander et RVR), une berline et une familiale bien ordinaires dans leur version de base mais qui se déchainent lorsqu’elles s’appellent Ralliart et, surtout, Evolution. On retrouve aussi une petite voiture tout électrique, la iMiEV. Et la semaine dernière, nous assistions au dévoilement de la nouvelle sous-compacte Mirage.

Cette Mirage se situe, grosso modo, entre la Chevrolet Spark et la Toyota Yaris au niveau des dimensions. La bibitte de Mitsubishi est relativement jolie et ses lignes sont mieux équilibrées, selon l’auteur, que celles de la Spark. Elles ne cassent rien mais ne sont pas rétro non plus. Heureusement, plusieurs couleurs vivantes sont proposées, allant du bleu saphir au vert kiwi en passant par l’infrarouge et le violet plasma de notre voiture d’essai.

Question de gout

L’habitacle, de son côté, est d’un conformisme navrant. Ce n’est pas que le tableau de bord ne soit pas joli ou mal assemblé, c’est juste que ça manque de « hop la vie! ». Quand un vieux schnoque de 52 ans estime le design tout juste correct, on peut douter que des jeunes, à qui s’adresse la Mirage, crient au génie. Mais comme il s’agit d’une question de gout, il est fort possible que je n’en possède pas…

Durant les quelques heures où j’ai été au volant, je n’ai pas trouvé les sièges inconfortables. Il faut dire que les routes choisies étaient en bon état. Toutes les commandes (il y en a si peu…) sont à portée de la main. Les boutons sont gros, ce qui facilite leur manipulation. L’espace à l’avant ne cause pas de problèmes. Notons que le siège du conducteur s’ajuste en hauteur. Une courte virée sur la banquette arrière m’a agréablement surpris. Certes, y passer le trajet Montréal-Miami serait un tantinet éreintant, cependant, l’espace pour les jambes et la tête convient parfaitement à une personne de 5 pieds 6 pouces. Mitsubishi parle d’une banquette pour trois personnes. C’est beau l’optimisme…

Les dossiers de cette banquette s’abaissent de façon 60/40 sans toutefois former un fond plat. De plus, le seuil de chargement est très élevé et l’ouverture du hayon assez petite. Mitsubishi Canada n’a pas dévoilé la capacité du coffre lorsque les dossiers sont relevés. Quand on apprend que la capacité – dossiers baissés – n’est que de 487 litres (mieux que la smart et la Scion iQ mais pire que les autres sous-compactes), on ne peut s’attendre à des miracles. Avant de clore ce paragraphe, un mot sur la visibilité qui, sans être parfaite vers l’arrière, est quand même meilleure que sur bien d’autres modèles.

Sous sa carrosserie, la Mirage cache une structure monocoque RISE (Reinforced Impact Safety Evolution), déjà vue sur plusieurs autres véhicules signés Mitsubishi. Elle améliore la sécurité active et passive et, grâce à une section avant boulonnée au lieu d’être soudée, entraine des couts de réparations moins élevés. C’est ce qu’on nous a dit pendant la présentation. On n’a pas manqué, non plus, de souligner, et de façon tout à fait justifiée, que la Mirage avait obtenu une cote de cinq étoiles lors de tests de collision effectués en Australie. Sans doute que les tests menés en Amérique par l’IIHS (Insurance Institute for Highway Safety) seront aussi probants.

La Lancer Evolution n’a rien à craindre…

Sous le court capot de la Mirage, on retrouve un trois cylindres de 1,2 litre. Ce moteur développe 74 chevaux à 6 000 tours/minute et autant de livres-pied de couple à 4 000 tours/minute. C’est bien peu, cependant comme la voiture ne pèse, dans sa version de base, que 895 kilos (se situant entre la smart et la Scion iQ), les performances ne sont pas trop lymphatiques. Nous n’avons pas pu faire de tests d’accélérations ou de reprises, mais je serais surpris que la voiture s’en tire en moins de 11 secondes pour le 0-100 km/h. Ce qui est dans la norme pour une sous-compacte.

Deux transmissions sont proposées. Une CVT, fabriquée par Jatco – et étonnamment sophistiquée – et une manuelle à cinq rapports. La majorité du trajet effectué le fut au volant d’une Mirage dotée d’une CVT. Bien que cette dernière amène un niveau sonore plus élevé lors de fortes accélérations, ce n’est jamais dramatique. À basse vitesse, on l’entend toutefois « siller » lorsqu’on joue un peu avec l’accélérateur. Mais, encore là, rien pour écrire à J.E. À 100 km/h, le moteur ne « tourne » qu’à 2 200 tours/min, ce qui est une excellente nouvelle. À 120, on passe à 3 200, ce qui tend à prouver qu’il s’agit d’une citadine plutôt que d’une grande routière. La boite manuelle constitue une agréable surprise. L’embrayage est mou mais moins que dans une Yaris, par exemple, et la course du levier est très correcte.

Consommation à vérifier

Deux Mirage CVT essayées ont donné des moyennes de consommation passablement différentes : 5,4 l/100 km (43,2 mpg) l’avant-midi et 6,7 l/100 km (35,1 mpg) l’après-midi (plusieurs de nos voitures d’essai étaient américaines car il s’agissait d’un lancement nord-américain). La première cote me semble plus réaliste puisque Mitsubishi parle, pour la CVT, d’une consommation de 4,4 l/100 km sur la route et de 5,3 en ville (4,6 et 5,9 pour la manuelle). Un essai hebdomadaire ultérieur sera plus révélateur.

Au chapitre de la conduite, on est évidemment loin d’une voiture sport. La petite écurie ne semble pas trop souffrir des accélérations, mais j’aurais aimé voir comment elle se débrouillerait dans les côtes de Charlevoix. Mitsubishi a préféré nous emmener sur l’île d’Orléans… La direction, très légère en ville, devient plus ferme sur la route. Se tromper de route fait partie de tout essai automobile, mais cela permet de vérifier le rayon de braquage d’une voiture et celui de la Mirage m’a agréablement surpris. Ça vire sur un dix cennes. Mettons un trente sous. Un freinage d’urgence improvisé a démontré une distance d’arrêt assez longue quoique non mesurée. Je soupçonne fortement les Dunlop Enasave 165/65R14 de favoriser la résistance au roulement plutôt que la performance.

La Mirage se décline en trois versions :

  • 12 498 $ (ES, manuelle)
  • 13 698 $ (ES, CVT)
  • 15 398 $ (SE, manuelle)
  • 16 598 $ (SE, CVT)
  • 15 898 $ (SE groupe commodité, manuelle)
  • 17 098 $ (SE groupe commodité, CVT)

La Mirage est, dans l’ensemble, une très bonne sous-compacte. Avec un prix de départ de 12 498 $, elle se mesure bien à ses semblables. Par contre, lorsqu’on arrive dans les 15 000 $, ça commence à faire beaucoup de sous. Une Lancer de base pourrait devenir très attirante… C’est d’ailleurs le lot d’à peu près toutes les sous-compactes. Les versions de base sont peu dispendieuses, mais dès qu’on monte en grade, le rapport qualité/dimensions/prix devient moins intéressant.

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