Mazda RX-8 2009, du plaisir…et encore du plaisir!

Points forts
  • Comportement routier enivrant
  • Agrément de conduite relevé
  • Ligne toujours sublime
  • Aspect pratique considérable
  • Prix raisonnable
Points faibles
  • Appétit de carburant gargantuesque
  • Puissance modeste (automatique)
  • Manque de couple
  • Faible dégagement à la tête avec toit ouvrant
  • Système d’accès sans clé inefficace
Évaluation complète

Vous vous en doutez, la RX-8 n'est pas la voiture la plus populaire chez Mazda. En fait, il s'agit maintenant du modèle le moins couru, Mazda ayant à peine écoulé 659 unités l'année dernière. Évidemment, on ne peut espérer vendre autant de RX-8 que de modèles de grande diffusion comme la Mazda3 ou le Tribute, mais à mon humble avis, les ventes de ce coupé sport méritent d'être plus nombreuses.

C'est vrai, la RX-8 a connu à ses débuts son lot de problèmes en matière de fiabilité. Et il est aussi vrai que sa consommation d'essence très "exotique" freine plusieurs acheteurs, aujourd'hui plus que jamais. Néanmoins, il s'agit aujourd'hui d'une voiture mature, ingénieusement conçue, et l'une des rares à pouvoir conjuguer conduite sportive et aspect pratique.

À moins de 40 000$, il n'existe en fait que peu de voitures en mesure de s'exprimer sur la route avec autant de brio. On ne se doute en fait pas à quel point la RX-8 est une grande sportive. Cette dernière, malgré une puissance disons…conservatrice, parvient à ridiculiser sur circuit des voitures immensément plus rapides, et beaucoup plus chères. Et la version R3, nouvelle en 2009, est sans doute la plus aiguisée de toutes. Cette dernière est en effet la seule à bénéficier d'amortisseurs Bilstein spécialement adaptés à la voiture, ainsi que des jantes de 19 pouces.

C'est en grande partie grâce à son extraordinaire répartition de poids avant/arrière de 48%/52% que la RX-8 parvient à sillonner les routes avec un tel équilibre. Bien sûr, son châssis ultra rigide, sa direction précise et ses pneumatiques performants lui permettent d'afficher d'agilité sur la route que Guy Lafleur sur la glace, mais il est évident que la distribution du poids y joue pour beaucoup. Parlant de poids, il est stupéfiant de constater que ce dernier demeure très raisonnable, se situant sous la barre des 1 400 kilos. 

La clé? L'agrément

Contrairement à bien des rivales, la RX-8 est une voiture propulsée. Son équilibre incroyable limite les dérobades du train arrière, mais celles-ci peuvent néanmoins survenir, ajoutant un peu de piquant à la conduite. Question de sécurité, Mazda a doté son coupé d'un système de stabilité électronique passablement permissif, qui n'affecte donc pas le plaisir au volant. Car il y est là, le secret de la RX-8. On a beau vous répéter qu'il s'agit d'une voiture agile, maniable et superbement balancée, tous ces éléments n'auraient pas de valeur si le plaisir n'y était pas. Mais croyez-moi, il y est!

La RX-8, c'est le genre de voiture avec laquelle on se trouve des excuses pour sortir. C'est le genre de voiture avec laquelle les détours nous font plaisir et avec qui on ne s'ennuie jamais. Et en plus d'avoir l'impression de faire corps avec elle, elle nous chante via son échappement une musique des plus envoûtantes qui nous amène presque à s'interroger sur la pertinence d'offrir une chaine audio Bose de série.

Rotativement assoiffé!

Le fameux moteur rotatif à cycle Wankel de la RX-8 constitue bien sûr un des éléments qui personnalise cette voiture. Pour répondre à la question de plusieurs, cette mécanique peu commune ne demande aucun entretien particulier, sinon que celui de vérifier le niveau d'huile plus régulièrement. Cependant, vous comprendrez qu'il est préférable de confier son entretien à un habitué. Développant dans une version à boîte manuelle une puissance de 232 chevaux (212 avec l'automatique), ce moteur performe différemment d'un V6 ou d'un quatre cylindres turbocompressé. Un peu à la façon d'une motocyclette, il affectionne les montées en régime (jusqu'à 9 000 tr-min) mais n'affiche que très peu de couple. Et comme je le disais, il émet une sonorité particulière des plus agréables.

Le manque de couple force évidemment le conducteur à jouer du levier pour atteindre un niveau de puissance honorable. Le conducteur est en fait forcer d'accélérer plus promptement pour rejoindre la puissance désiré. Et comme on appuie davantage sur la pédale, une consommation d'essence alarmante s'en suit. C'est ce qui explique la si grande disparité entre les cotes de consommation affichées par Énerguide et celles qui nous calculons. En combinant conduite en ville et sur route, il faut selon Énerguide prévoir une moyenne d'environ 11 litres aux 100 kilomètres. Personnellement, en combinant les deux et en prenant soin d'utiliser le carburant recommandé, je n'ai pu faire mieux que 15,7 litres aux 100 kilomètres! Ça, c'est plus qu'une Mustang de 300 chevaux à moteur V8!

Pas une familiale, mais…

L'un des aspects les plus intéressants de ce coupé, hormis ses aptitudes routières, réside aussi en son habitacle, qui peut adéquatement accueillir quatre adultes. Évidemment, vous n'y retrouverez pas l'espace d'un CX-9, mais pour un coupé sport, c'est exceptionnel. De plus, grâce aux portières arrière à ouverture inversée, l'accès aux places arrière est on ne peut plus facile.

Dans la version R3 mise à l'essai se trouvent des sièges Recaro confortables et super enveloppants. Cette version est également reconnaissable à bord à ses piqures rouges sur le volant et le levier de vitesse. Pour le reste, le tout demeure sensiblement inchangé, ce qui signifie que les reproches se font rares. En fait, j'en aurais personnellement deux à faire. D'abord, pour moi qui aime souvent bénéficier d'un toit ouvrant, je dois vous dire qu'il me faudrait ici m'en passer en raison d'un trop faible dégagement à la tête. La version R3, ma favorite, n'en est pas dotée, ce qui règle le problème, mais si vous avez dans l'optique de choisir cette option, je vous souhaite de ne pas mesurer plus de 1,70 mètres. L'autre élément, c'est cette damnée clé supposément intelligente qui ne l'est jamais, et qui reprend la forme d'une carte de crédit. Pour Mazda, nous savons aujourd'hui que cette clé est de l'histoire ancienne, puisque les nouveaux modèles comme la Mazda6 2009 n'en sont pas dotés, mais on aurait tout avantage à s'en défaire pour l'ensemble de la gamme. 

En terminant, je me dois de mentionner à quel la RX-8, malgré ses cinq ans bien sonnés, demeure une voiture d'une grande beauté. Certes, les retouches apportées cette année à la partie avant et aux roues lui font le plus grand bien, mais on ne se lasse jamais de la regarder. Voilà donc une voiture qui vieillit en beauté et qui représente esthétiquement tout ce qu'elle est, c'est-à-dire une sportive aiguisée conçue dans le seul but de mettre du piquant dans la vie de son conducteur.

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