MG YA 1951, les MG ne se ressemblent pas toutes!

Chaque exposition de voitures anciennes ou concours d’élégance amène son lot de MG, souvent appelées Midget. Ces petites voitures anglaises, habituellement des roadsters deux places, sont très populaires surtout grâce à leur conduite inspirée, à leur consommation d’essence réduite et à leur coût d’achat généralement très abordable. Évitons de parler de leur fiabilité pour ne pas ternir ce portrait jusqu’à maintenant idyllique…

La marque MG — les initiales de Morris Garage — s’est fait connaître en Amérique après la Deuxième Guerre mondiale. En effet, les soldats américains en poste en Europe avaient découvert les plaisirs des décapotables deux places, inexistantes dans leur pays d’origine, et rapportèrent avec eux des exemplaires européens.

Juste avant cette guerre, MG cherchait à rejoindre un public plus large. Quatre saloon cars (« berlines » en français, donc des voitures fermées à quatre portes) sont mis en marché dès que le conflit est terminé. Il y a la WA dotée d’une mécanique de 2,5 litres, la SA de 2,3 litres, la VA de 1,5 litre et, enfin, la YA de 1,25 litre.

Gilles Bachand, amateur de voitures pour le moins différentes (il possède aussi une Shay 1982) est propriétaire d'un superbe MG YA 1951. Profitons-en pour découvrir ce modèle extrêmement rare.

De la Mini dans le nez!

Le prototype de la future Y est prêt dès 1939. Mais le début des hostilités retarde son développement et la production ne débute qu’en 1948. Plus petite que les autres saloon cars lancés à peu près au même moment, la Y est aussi plus légère. Sa principale particularité consiste en une suspension avant indépendante, dessinée par Alec Issigonis qui, une dizaine d’années plus tard, allait devenir célèbre en concevait une certaine Mini… En 1948, un tel type de suspension est inédit et la Y est l’une des premières en Angleterre à le proposer.

La Y est dérivée de la Morris Eight Series E four-door. Gerald Palmer, le designer en chef, modifie la partie arrière et donne à l’avant le style MG. Même si la tendance veut que les phares s’intègrent à la carrosserie, la Y demeure traditionnelle.

Le châssis à longerons fait aussi dans le traditionnel alors que les plus récentes créations européennes font appel à une construction monocoque. Sous le capot, on retrouve un quatre cylindres de 1 250 cc de 46 chevaux et 58,5 livres-pied de couple. Baptisé XPAG, ce moteur est également utilisé sur les MG TC et TD. Moderne, il fait appel à des soupapes en tête alors que la majorité des moulins de l’époque ont des soupapes latérales. La transmission est une manuelle à quatre rapports mais la première n’est pas synchronisée.

Y et YA, du pareil au même

En 1952, MG modernise sa Y et la baptise YB. Nouveau système de freins Lockheed, essieu arrière redessiné (le précédent cassait beaucoup trop facilement), pneus plus imposants et suspension avant dotée d’une barre antiroulis sont au menu. À partir de ce moment, celle que tout le monde connaissait sous le nom Y devient, par extension, la YA! Lorsque la production de la série Y se termine en 1953, 8 336 Y ont été produites (6 151 YA, 1 301 YB et 884 Y Tourer – une décapotable quatre places). Selon Gilles Bachand, il y aurait une douzaine de YA au Canada et la sienne serait la seule en état de marche au Québec.

La Y est une voiture devenue rare en Angleterre. Alors, imaginez au Québec! Gilles Bachand a trouvé la sienne… en Angleterre, voyons! Lorsqu’il apprend que MG a déjà fabriqué des voitures fermées à quatre portes, le résident de Saint-Lambert contacte le registraire du modèle par l’entremise du site www.mgcars.org.uk. Dès que ce dernier apprend qu’une Y est à vendre, il appelle aussitôt Gilles et la transaction se fait rapido presto. La voiture débarque de son conteneur et elle est exactement comme le Lambertois l’espérait. L’auto ayant été restaurée il y a une vingtaine d’années, il n’a eu qu’à effectuer quelques retouches à la carrosserie. Si la voiture était demeurée en si bon état, c’est que son premier propriétaire, un habitant des iles Shetland, ne parcourait qu’une quinzaine de kilomètres par jour.

Même s’il s’agit d’une voiture rare, sa valeur n’est pas très élevée. En fait, elle est environ deux fois et demie moindre que celle d’une TD. Pourtant, elle s’avère plus confortable que cette dernière, moins bruyante et tout aussi facile d’entretien. Cependant, trouver des pièces pour une YA est une entreprise quelquefois ardue. Par exemple, les cylindres de roue, uniques à ce modèle, doivent être faits à la main puisqu’ils sont introuvables. Même constat pour l’essieu arrière, réputé pour sa fragilité.

La rare anglaise procure à son propriétaire actuel un plaisir sans cesse renouvelé… même si la fiabilité ne fait pas partie des priorités. Comme le dit si bien Gilles Bachand « une balade avec une anglaise est toujours une aventure et l’arrivée à destination est toujours une surprise »!

Ce texte a déjà été publié dans le Guide de l'auto édition magazine de septembre/octobre 2012

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