Cadillac XTS 2013: La fin d’une époque

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2013

GM a réussi tout un défi il y a quelques années en rajeunissant sa marque Cadillac. L’arrivée des modèles SRX et CTS aura permis d’attirer une clientèle plus jeune dans les salles d’exposition. On a ainsi redonné à Cadillac ses lettres de noblesse et ravivé l’intérêt des acheteurs. Malgré cette cure de jouvence, on retrouvait toujours dans la gamme des modèles plus classiques, les DTS et STS, ralliant les amateurs de grosses berlines de luxe, attachés à leur Cadillac. Il était temps de passer à autre chose…

Avec le retrait des modèles DTS et STS, derniers remparts de l’ère classique chez Cadillac, le constructeur nous sort pour 2013 la XTS, un tout nouveau modèle, le premier présenté chez Cadillac depuis plus de trois ans. La XTS 2013 a donc comme mission de donner une toute nouvelle image aux grandes berlines de Cadillac, tout en ralliant les acheteurs plus traditionnels, puisqu’il en reste. Pas facile de faire dans la dualité. On compte sur le style imposant de la voiture ainsi que sur ses dimensions généreuses, typiques des berlines de luxe classiques chez Cadillac, pour assurer la transition. De leur côté, le style et l’habitacle ultramoderne tendent à faire oublier les modèles du passé.

Pas surpuissant le V6, mais plus économe

Avec des prix débutant aux alentours de 50 000$ jusqu’à plus de 60 000$, cette nouvelle Cadillac est plus près des modèles de luxe intermédiaires que sont les BMW de Série 5, Audi A6 et Mercedes-Benz de Classe E. Cependant, au chapitre des dimensions, elle rivalise avec la catégorie supérieure, soit le BMW Série 7 ou l’Audi A8, sans oublier la Lexus LS, probablement la plus grande rivale de Cadillac si l’on tient compte de la clientèle cible. Cet aspect pourrait l’avantager, mais par le passé, les modèles qui se situent entre deux catégories passaient généralement beaucoup plus sous silence. L’avenir nous dira si c’est encore le cas.

Le choix d’une version est assez simple puisque le tout se limite aux équipements de série : voiture de luxe ou de grand luxe? On propose une seule mécanique avec comme variante la disponibilité d’un rouage intégral signé Haldex. On retrouve donc sous le capot un moteur bien connu, soit le V6 de 3,6 litres à injection directe déballant 304 chevaux, à un régime assez élevé, 6 800 tr/min. Le couple est toutefois un peu moins éloquent avec ses 264 lb-pi développé à 5 200 tr/min. Voilà une mécanique qui tranche d’avec celles de la concurrence, beaucoup plus puissante, mais on se défend chez Cadillac en mentionnant qu’on a plutôt privilégié l’économie de carburant, plutôt que la puissance brute. C’est ce que la clientèle recherche, selon les dirigeants.

La puissance du V6 est transmise aux roues avant par le biais d’une transmission automatique à six rapports, la seule proposée. Contrairement à ses rivales, la XTS n’est pas une propulsion pour plusieurs raisons. On croit une fois de plus que la clientèle cible apprécie un peu plus les tractions et que les performances accrues apportées par une propulsion ne sont pas un argument d’importance dans le cas de la XTS. L’absence d’un arbre de transmission sous le plancher permet aussi d’optimiser l’espace à bord. Et si vous êtes déçu de cette configuration, vous pourrez toujours vous rabattre sur le rouage intégral offert en option.

CUE, une interface style iPhone

Afin de marquer encore plus le passage de Cadillac à l’ère techno, on a introduit à bord de la XTS le CUE (Cadillac User Interface), un système de commandes tactiles et vocales très évolué dont l’utilisation s’apparente à celle d’un iPad ou d’un iPhone. Ce dernier permet de tout contrôler, paramètres personnels, ordinateur de bord, climatisation, système audio et de navigation, le tout du bout des doigts. À la vue d’un tel gadget techno, on se demande si la clientèle va apprécier cette interface digne des jeux vidéo, mais après quelques minutes d’utilisation, on la trouve drôlement plus simple et efficace que les systèmes multifonctions de la concurrence, notamment le iDrive de BMW.

Il faut certes quelque temps afin de s’acclimater au CUE, mais une fois qu’on s’y est habitué, on y prend rapidement goût. En fait, les limites de ce dispositif sont presque sans fin, tellement que vous pouvez même télécharger le CUE en application iPhone/iPad afin de vous familiariser avec tous ses rudiments. Nos voisins du Sud reçoivent un cadeau lors de l’achat de la XTS, on leur remet un iPad comprenant l’application déjà installée. Pourquoi pas au Canada? Un peu plus poussé que le MyFord Touch, espérons que le CUE ne connaitra pas autant de ratés. Ford utilise une plateforme Microsoft, tandis que Cadillac utilise un langage de type open source, basé sur Linux.

L’habitacle de la XTS 2013 se compare sans gêne avec ce que la concurrence offre. Il est extrêmement moderne tandis que la qualité des matériaux et de la finition est irréprochable. Si l’on a préservé un élément des modèles classiques, c’est bien l’espace de chargement. Même si la hauteur est un peu plus réduite, le volume est de 509 litres, ce qui permet d’apporter tout ce que bon vous semble. Même constat pour les passagers arrière qui disposent d’amplement d’espace alors que le dégagement aux jambes est digne de celui d’une limousine. Bon point pour l’éclairage de l’habitacle en soirée qui apporte une belle touche de raffinement. Les sièges offrent un excellent confort lors des randonnées plus longues, mais certains souhaiteraient davantage de maintien latéral.

Sur la route

Lorsque l’on enfonce le bouton de démarrage, ce n’est pas la sonorité du V6 qui surprend − elle est tout ce qu’il y a de plus ordinaire −, mais bien le spectacle technologique qui s’offre à nos yeux. Dans certaines versions, on retrouve une instrumentation entièrement numérique dont les différentes informations s’affichent sur un écran de 312 mm (12,3 pouces) Quatre thèmes vous permettent de définir votre type d’instrumentation préféré, le tout dans un jeu de coloris vibrants. On n’a jamais rien de vu de tel jusqu’à présent. En fait, on croirait être devant un écran de jeu. C’est assez déroutant initialement, mais intéressant une fois apprivoisé.

Sur la route, la XTS avale les kilomètres avec aisance et confort, comme l’on s’y attendait. Ce véhicule transforme les longues randonnées en véritable partie de plaisir. Même si la voiture est beaucoup plus axée sur le confort de roulement, elle adopte une conduite plus dynamique que ce que nous avons connu par le passé dans le cas des grandes berlines de Cadillac. C’est notamment grâce aux jantes de 19 ou 20 pouces, et à la suspension magnétique qui, en fonction des conditions, ajuste la fermeté de l’amortisseur. Un courant électrique fait réagir un fluide magnétique dans l’amortisseur, optimisant en tout temps les performances. On ne veut pas concurrencer le dynamisme des allemandes, mais plutôt proposer une voiture bien équilibrée. On doit avouer que c’est bien réussi.

Là où la voiture déçoit quelque peu, c’est au chapitre de la motorisation. On peut concevoir que l’on priorise l’économie de carburant, mais on aurait souhaité un peu plus de vitalité de la part du moteur. Les 304 chevaux du V6 doivent tout de même déplacer une masse importante. Le couple du moteur est aussi moins généreux, ce qui handicape les accélérations à vitesse de croisière. Il faut grimper les régimes pour soutirer toute la puissance, ce que la transmission réussit à faire assez efficacement. Les prestances sont donc acceptables dans la version traction mais elles sont moins reluisantes lorsqu’il s’agit du rouage intégral. Il y fort à parier que cet aspect sera abordé d’ici peu de temps, surtout avec l’utilisation de plus en plus marquée de la suralimentation.

Il faut avouer que la Cadillac XTS représente un bon pas vers la modernité. Son style, ses dimensions et ses gadgets technos ont de quoi faire l’envie de la compétition, mais côté mécanique, ont est demeuré beaucoup plus conservateur. Toutefois, on obtient tout de même une voiture de choix pour son prix, comparativement à des rivales beaucoup plus dispendieuses et moins équipées au départ.

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