Lincoln MKT 2013: Vive la diversité!

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2013

Un mal aimé, ce MKT : au pays, il représente à peine 4 % des ventes de Lincoln. Dommage, parce qu’il est réussi. Pour l'irrévérence de son style — c'est qu'il est chic, malgré son allure de corbillard — et encore plus pour son grand confort intérieur, il mériterait plus de considérations. Est-ce que les améliorations qu'apporte 2013, notamment une conduite plus serrée, convaincront?

Visuellement, le MKT 2013 adopte la nouvelle signature de la marque Lincoln — c'est-à-dire une calandre moins agressive. La grille se fait moins verticale, plus fluide — moins carnassière, diront certains — et l'ensemble montre plus de classicisme, du moins à l'avant. L'arrière demeure inchangé avec ce hayon bulbeux qui demande à l'oeil un temps d'apprivoisement, mais une fois que c'est fait, on se prend à aimer cette silhouette juchée sur des roues de 20 pouces et qui n'a pas d'équivalent dans le paysage automobile. Vive la diversité!

Dedans, c'est le contraire : pour 2013, la tranquille instrumentation et les traditionnelles commandes font place au MyLincoln Touch, une copie du MyFord Touch avec ses écrans configurables et ses multiples lectures d'information. Si vous ne savez pas programmer un lecteur DVD, vous farfouillerez pour vous y retrouver. Sachez cependant que le système de navigation, le régulateur de vitesse intelligent et les alertes d'angles morts et de circulation transversale (en mode recul) sont parmi les plus simples à utiliser de l'industrie.

Où ça se complique... c'est avec ce nouveau bidule optionnel qui vient jouer sur le volant, la « Commande de conduite », comme la désigne Lincoln. Il faut assurément mettre le nez dans le manuel du proprio pour en comprendre toutes les subtilités — ou pour découvrir comment désactiver la chose. En gros, le dispositif mise sur une caméra pour relever les marques sur la chaussée (quand elles y sont...), et s'il détermine que le véhicule empiète, il fait vibrer le volant afin de rappeler le conducteur à l'ordre. Ce dernier ne réagit pas? Un peu de couple vient partiellement corriger la trajectoire, comme un pilote automatique. Presque. Même que ça va jusqu'à faire résonner une alerte (et illuminer une tasse de café au tableau de bord) pour inciter l'automobiliste erratique à prendre une pause.

D'autres gadgets, mais plus qu'un seul moteur
Ce gadget n'est pas le seul à venir rehausser l'offre 2013 du MKT. Il y a aussi des ceintures de sécurité gonflables à la 2e rangée, une exclusivité dans l'industrie, et, surtout, une nouvelle suspension variable adaptative à amortissement piloté — désormais de série, cette dernière. Lisez plus avant sur ce système dans nos pages sur la grande berline MKS, qui en hérite également cette année. Résultat de ces amortisseurs que l'on peut ajuster selon trois modes (Sport, Normal et Confo)? La tenue de route se fait évidemment plus assurée.

D'un autre côté, qu'on soit honnête, le MKT ne sera jamais une Ferrari. Mais vrai qu'en choisissant le mode Sport, on sent plus de fermeté de la part des amortisseurs (jusqu'à 30 %, soutient Lincoln), plus de précision dans la direction (électrique, évidemment) et, là où ça se ressent davantage, c'est du côté de la transmission, qui se fait plus prompte à réagir. Cette boite, une automatique, fait encore monter le passage manuel de ses six rapports au volant, mais heureusement, on a désormais droit à des palettes dignes de ce nom.

Côté puissance, pour 2013, on fait disparaître le V6 de base de 3,7 litres pour ne garder que la vedette de l'heure chez Ford, et j'ai nommé le V6 de 3,5 litres Ecoboost (malgré tout, on conserve le prix de base sensiblement le même, soit à 50 550 $). On l'aime, cette motorisation. Pour sa souplesse, sa douceur, sa linéarité et, évidemment, sa vigueur rehaussée d'une p'tite sonorité agréablement grondante à l'échappement, quand on enfonce l'accélérateur. Mais faites ainsi et vous verrez la consommation allègrement dépasser les 13 L/100 km. On ne s'en sort pas : 365 chevaux et un énergique 350 lb-pi sous le capot (en hausse de dix chevaux versus l'an dernier), le tout annexé à un rouage intégral de série sur un véhicule de presque 2 300 kg, ça bouffe!

Version « limousine »
Dans l'habitacle, on aime les gadgets de série tels le hayon à ouverture électrique, les pédales réglables, le volant à ajustement électrique (on peut même, en option, l'avoir chauffant). Bravo aussi pour les commandes électriques qui font se rabattre sans effort la 3e rangée de sièges, comme dans une fourgonnette, libérant un plancher tout à fait plat

Pour 2013, l'insonorisation a été rehaussée, mais sinon le confort demeure le même — et c'est ce qui fait la force du MKT, surtout lorsqu'il est livré en configuration six passagers (on peut aussi choisir la variante sept passagers). C'est un fait : peu de véhicules peuvent se targuer d'offrir le même confort qu'une première classe aérienne (sinon plus) aux places capitaine de seconde rangée. Sauf peut-être le Mercedes Classe R. Bref, une limousine ou presque!

Mais... attendez : ça existe, un MKT limousine! Le MKT Town Car s'allonge sur trois mètres, ce qui accorde plus de volume de chargement et, surtout, plus d'espace aux places de la troisième rangée. Ne cherchez cependant pas cette variante chez votre concessionnaire; elle est réservée aux parcs  de véhicules commerciaux.

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