Volvo C70 2013: Des signes de vieillesse

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2013

À part quelques retouches esthétiques apportées il y a deux ans, cette Volvo coupé- cabriolet est demeurée virtuellement inchangée depuis son dévoilement en 2006. Cet immobilisme peut s'expliquer de deux façons : soit la voiture est parfaite comme elle est ou encore le constructeur n'a pas les ressources financières pour développer un modèle plus perfectionné. La première explication ne tient pas puisque, dès son lancement, la plupart des gens ont formulé des critiques relativement sévères au sujet de ce modèle très élégant, mais dont les performances dynamiques laissaient à désirer. La seconde explication est la plus plausible, car on sait que Volvo a été privé d'importantes ressources financières alors qu'il était la propriété de Ford. En effet, le constructeur américain souhaitait davantage emprunter les technologies de Volvo que d'y investir.

D'ailleurs, il est intéressant de savoir que le développement de ce modèle s'était effectué avec un partenaire, Pininfarina. Mais c'était quelque peu le monde à l'envers : ce sont les stylistes suédois qui ont créé la carrosserie de la C70 et l'intérieur tandis que  les gens de Pininfarina, une compagnie surtout reconnue pour la qualité de ses designs, se chargeait de la fabrication et de l'assemblage dans une usine située en Suède!

Une belle réussite esthétique

Ce n'est pas parce que Pininfarina n'a pas dessiné cette voiture qu'il faut automatiquement en conclure que les Italiens auraient pu faire mieux. Il faut plutôt rendre hommage aux dessinateurs de Göteborg qui nous ont proposé un bel équilibre des formes et un toit rigide fort bien intégré à l'ensemble. Ceci est bien entendu une question de goûts.

Il faut toujours se rappeler que chez Volvo, la sécurité est une priorité indiscutable. Produire un cabriolet signifiait qu’il fallait assurer une excellente protection en cas de retournement du véhicule, même une fois le toit remisé. Pour ce faire, on a créé des piliers A très robustes, cela va de soi, mais également très volumineux. Heureusement, les stylistes ont réussi à intégrer cette caractéristique de façon harmonieuse. Avec ou sans toit, la voiture ne perd rien de son élégance. Par contre, même si l’on me dit qu'il n'y a jamais eu de problème majeur avec la mécanique du toit rigide, j'ai toujours eu de l'appréhension quant à la fiabilité du mécanisme de remisage. Je suis toutefois rassuré de savoir que le manuel du propriétaire – comme ultime précaution – indique la façon de procéder manuellement si jamais le toit refuse de fonctionner.

Puisque ce modèle est dérivé de la défunte berline S40, on retrouve dans la C70 la même planche de bord. C'est d'une sobriété que Volvo décrit comme étant un design scandinave. À vous de savoir si toute cette surface de plastique monochrome face au passager est un design ou un manque d'imagination... Par contre, cela se bonifie à la partie centrale grâce à cette console verticale flottante qui est non seulement élégante, mais qui accueille la plupart des commandes, toutes faciles d'accès et d'utilisation. Il ne faut jamais oublier que si la sécurité est une priorité chez Volvo, l'ergonomie n'est pas délaissée pour autant. Au chapitre des accessoires, on peut commander un système de navigation amovible sur ce modèle. Réalisé en collaboration avec Garmin, il est possible de l'apporter avec soi afin de se rendre à destination finale. Si cette trouvaille est astucieuse, il est probable que plusieurs consommateurs considèrent cet accessoire comme un moyen d'économiser de la part de Volvo en faisant appel à un GPS jugé moins onéreux.

Comme toute Volvo qui se respecte, les sièges avant sont très confortables et offrent un excellent support. De plus, on peut les régler de multiples façons. Bien entendu, les places arrière sont un peu plus exiguës et il faut être passablement souple pour y accéder, du moins lorsque le toit rigide est en place. Enfin, comme sur tous les mécanismes de ce genre, le toit occupe une bonne partie du coffre quand il est remisé.

Essentiellement bourgeoise
Pas besoin d'être un ingénieur en mécanique automobile pour comprendre qu’un cabriolet à toit rigide rétractable dérivé d'une berline compacte ne sera pas un grand sportif. En effet, la hausse de poids causée par les différents renforts utilisés pour assurer une rigidité de bon aloi et la présence de ce toit rétractable nuisent aux performances. D'ailleurs, ce n'était nullement l'intention des ingénieurs de Volvo de concevoir une sportive. On voulait créer une voiture élégante, confortable et en mesure de vous faire profiter du soleil lorsque la température est clémente et c’est réussi. Par contre, la conduite pourrait être plus inspirante.

Le moteur cinq cylindres turbocompressé de 2,5 litres peine souvent à la tâche. Ses 227 chevaux associés à une boite automatique à cinq rapports ne sont certainement pas à la hauteur face à ses principales concurrentes germaniques et nipponnes. De plus, on est en mesure de percevoir la flexibilité de la plateforme. Bref, il faut surtout profiter du confort de l'habitacle et, lorsque la température le permet, rouler le toit baissé.

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