Hyundai Accent 2013: Une Accent contre une GT-R !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2013

Nissan, qui s'apprêtait à lancer sa berline Versa « dépouillée » à l'été 2010, attendait avec impatience — et inquiétude — la quatrième génération de l'Accent, aussi attendue à cette même époque. Les bonzes torontois du constructeur japonais se faisaient insistants auprès des bonzes torontois du constructeur coréen : « À quel moment pourrons-nous enfin la conduire, votre nouvelle Accent? » Hyundai a un jour répliqué : « Nous vous la prêterons lorsque vous nous prêterez votre GT-R. » Le lendemain matin, une GT-R était stationnée devant le siège social de Hyundai Canada...

Ce n'est pas une blague : l'histoire est véridique. Et c'est vous dire à quel point la venue d'une nouvelle génération de la bargain coréenne, s'il en est une, a secoué la catégorie des petites voitures, tant chez les sous-compactes que chez les compactes. Pour cause : une faible consommation en carburant sur l'autoroute, une silhouette non seulement jolie mais élégante (pensez à un bébé Elantra), et un très bon niveau d'équipements pour le prix.

La version de base débute à 13 200 $, mais la variante la plus intéressante est nécessairement la GL qui, pour 15 000 $ (comptez 400 $ de plus pour le hatchback), s'amène avec le groupe électrique, la climatisation, le régulateur de vitesse, les sièges et les rétroviseurs chauffants, de même que les commandes audio au volant. Rien que ça.

Il est vrai que le modèle trois portes n'est plus, ce qui a définitivement fait disparaître les coréennes en rabais pour moins de 10 000 $. Au change, on gagne cependant une version cinq portes — rappelons que l'Accent n'en a proposé qu'en 2005-2006, laissant la porte de cette configuration grande ouverte à la cousine Kia Rio5.

La modernité a fait son apparition sous le capot de cette quatrième génération d'Accent avec un quatre cylindres à injection directe de 1,6 litre, pour 138 chevaux. Si la puissance est l'une des plus élevées de la catégorie, elle est aussi le gage d'une frugale consommation en essence (pourvu que l'on respecte les limites autoroutières). Pour ce, on doit notamment remercier le fait que l'Accent est l'une des plus légères  du marché.

L'automatique plutôt que la manuelle

Notre préférence, pour délier les petites vigueurs, va généralement aux boites manuelles. Pas cette fois : la boite six vitesses qui équipe l'Accent est mal étagée. La 3e vitesse est si longue qu'elle handicape toute reprise et il faut alors rétrograder — et c'est nettement dérangeant. L'automatique fait du meilleur boulot, ses six rapports (là aussi) se passant sans anicroche et son mode manuel étant presque aussi instantané qu'une boite à double embrayage.

Sur la route, la voiture se comporte solidement : la suspension ne bondit ni ne cogne, et ce, malgré la poutre de torsion à l’arrière, la norme pour ce type de voitures. La direction électrique n'est pas trop déconnectée, même qu'on apprécie son « sans effort ». En général, la conduite est douce, le freinage est convaincant (on a droit à des disques aux quatre roues, une rareté dans la catégorie) et si l'ensemble n'a pas la sportivité de la Mazda2, ni la technologie de la Ford Fiesta, ça reste une excellente proposition pour le style, le comportement, le confort et l'équipement.

La concurrence la plus féroce : la sienne propre...

Les dimensions ont augmenté au dernier passage générationnel, notamment de 70 mm à l'empattement, pour un meilleur dégagement aux jambes à l'arrière et un espace de chargement plus généreux. Sachez cependant que l'Accent n'est pas la championne à ces deux titres — pour ce, il faut plutôt reluquer du côté des Chevrolet Sonic et Nissan Versa.

Là où l'Accent se démarque vraiment, c'est au niveau de sa planche de bord : vraiment chic, celle-là, avec son instrumentation dégagée et facile à apprivoiser, son éclairage bleuté et ses appliques noir laqué. On ne reproche qu'un volant qui ne soit pas télescopique (en version de base) et une banquette qui ne se rabat pas dans la berline de base.

Ceci dit, l'Accent a une concurrence féroce... de la part de la nouvelle génération de Kia Rio, sa jumelle d'organes mécaniques et de plateforme. Si la Rio arbore, à notre avis, un design moins élégant que l'Accent, il reste que sa proposition est plus intéressante, ne serait-ce que sur un point : celui de la conduite, qui se fait plus dynamique et mieux balancée pour la Kia. En général, les produits Kia affichent une sportivité inconnue chez Hyundai.

La Rio offre des gâteries que l'Accent n'a pas : un volant chauffant, la connectivité Uvo (l'équivalent du Sync chez Ford) et, ô bonheur, le dispositif Stop and start, qui fait s'arrêter le moteur aux arrêts. Gageons que l'Accent ne laissera pas la domination s'installer comme ça, surtout pas de la part de sa « cousine », et qu'on nous annoncera un jour ou l'autre une quelconque contrepartie...

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