Land Rover LR2 2013: En donner plus que ce que le client demande

Points forts
  • Habitacle (enfin) moderne
  • Moteur bien adapté
  • Confort relevé
  • Capacités hors routes au-delà du réel
Points faibles
  • Style trop peu différent du LR4
  • Coûts d'entretien élevés
  • Fiabilité toujours questionnable (même s'il semble y avoir amélioration)
Évaluation complète

Il n’est point besoin pour un vendeur d’automobiles (pardon, un conseiller…) d’avoir longtemps étudié la psychologie pour comprendre que ce n’est pas ce que le client va faire avec une voiture qui est important, c’est ce qu’il PEUT faire! Après tout, 95 % des propriétaires de Porsche n’exploiteront jamais tout le potentiel de leur sportive. Et sans doute que 95 % des propriétaires de Land Rover n’iront jamais dans un trou de bouette… Mais ils savent qu’ils pourraient le faire.

Land Rover vient de présenter le LR2, son VUS d’entrée de gamme. Par rapport aux autres modèles de la noble marque anglaise, désormais propriété de Tata (LR4, Range Rover, Range Rover Sport, Range Rover Evoque), le LR2 ne se démarque pas vraiment, ce qui est sans doute l’élément qui pourrait lui être le plus dommageable. Avec l’arrivée de cette mouture, dotée d’un nouveau moteur, on s’attendait à un style différent des autres Land Rover ou Range Rover, comme le multisegments Evoque a si bien su le faire. Le LR2 reprend donc les lignes très carrées qui étaient siennes auparavant et il faut un œil avisé pour faire la différence entre un modèle 2012 et un 2013!

Enfin, un bel habitacle pour le LR2!

Dans l’habitacle, par contre, c’est beaucoup plus moderne qu’avant. Le tableau de bord, entre autres, reprend le style des autres produits Land Rover. C’est clair, net, dépouillé même, sans tomber dans le simplisme. Le nombre de boutons a été réduit au maximum sans gêner le moindrement leur utilisation, bien au contraire! Les cadrans à fond noir se consultent aisément, pareillement pour l’écran qui loge entre eux. Les matériaux sont, comme on peut s’en douter chez Land Rover, d’excellente qualité et leur assemblage est réussi. Quant aux sièges avant, ils se sont avérés très confortables même après deux heures de route, dont au moins une dans des sentiers boueux et pas toujours très lisses. Le système audio Meridian qui équipait nos véhicules d’essai possède une excellente sonorité. De son côté, la visibilité vers l’arrière est sans doute l’une des meilleures de l’industrie. En fait, ce n’est pas qu’elle soit parfaite, mais comme la plupart des véhicules actuellement vendus offrent une visibilité arrière pourrie, celle du LR2 nous apparait excellente!

À cause de sa forme très carrée, le coffre du LR2 peut engloutir une quantité impressionnante d’objets. Il n’est pas le plus grand de la catégorie puisque celui des Acura RDX et Volvo XC60 est plus vaste. Par contre, celui des Audi Q5, BMW X3, Infiniti EX et Mercedes-Benz Classe GLK est moins logeable.

Deux cylindres en moins, plaisir à la hausse

Si le LR2 2013 fait appel au même châssis, aux mêmes suspensions et aux mêmes éléments mécaniques qu’avant, sous le capot c’est du tout nouveau! En effet, on a enfin donné un bon coup de pied au six cylindres en ligne de 3,2 litres de Volvo pour qu’il aille se promener le plus loin possible et on a fait appel au quatre cylindres de 2,0 litres turbocompressé qui officie déjà dans le Range Evoque. Ce moteur provient de chez Ford, toutefois, plusieurs modifications lui ont été apportées. Dans le cas du LR2, il développe 240 chevaux à 5 500 tours/minute et 250 livres-pied de couple à 3 200 tours/minute, des données qu’on retrouve aussi dans la fiche technique du Range Evoque à quelques dixièmes près. Dans le LR2, ce moteur fait des merveilles, surtout lorsqu’on le compare au six cylindres de 3,2 litres d’avant. Ce 2,0 litres turbocompressé est volontaire, souple et doux. Il se permet même de peser 40 kilos de moins que l’ancien.

Il arrive quelquefois qu’on sente un délai entre l’accélérateur et l’accélération. Je ne sais trop s’il s’agit de l’accélérateur qui, à l’occasion, n’est pas parfaitement progressif ou s’il s’agit du turbo qui prend une seconde avant de se mettre au travail. Cependant, après s’être habitué, ce détail ne dérange plus. En conduite hors route non plus, alors que la conduite doit être très coulée, on ne sent pas cette distorsion. La transmission automatique Aisen à six rapports fonctionne avec transparence et se marie parfaitement au 2,0 litres turbocompressé. A chapitre de la consommation, on a droit à des chiffres semblables à ceux du Range Evoque. Au printemps dernier, l’essai hebdomadaire de ce stylisé Land Rover avait donné une excellente moyenne de 11,2 litres/100 km. Il faut toutefois avouer que nous n’avions pas été jouer à côté des routes! Il faut aussi prendre en considération que le Range Evoque pèse 135 kilos de moins (1 640 kilos contre 1 775) et qu’il est plus aérodynamique.

Sur la route, le LR2, fidèle à la tradition Land Rover, demeure confortable, peu importe les conditions. La direction pourrait communiquer un peu plus ses émotions et être un tantinet plus précise mais, pour un 4x4 qui peut aller jouer dans les bois, c’est, comme dirait tonton Édouard « dans le très acceptable, merci, bonsoir la viste ». Quant aux freins, ils effectuent un excellent boulot en dépit d’une pédale un peu spongieuse. Dans un virage pris avec un peu trop d’enthousiasme, on sent un certain roulis, cependant, rendu à ce point, la logique (ou l’instinct de survie!) demande de ralentir. Notons que le LR2 peut remorquer jusqu’à 2 000 kilos (4 400 livres).

Chouette d’la bouette!

Là où les produits Land Rover se sont toujours démarqués, c’est au niveau de la conduite hors route. À ce chapitre, le LR2 se situe entre le très urbain Evoque et le tank qu’est le LR4. Il ne possède pas les capacités de franchissement de ce dernier, mais je tiens à vous aviser tout de suite : le LR2 est quand même capable de solides prouesses quand la route ne porte plus ce nom. On ne retrouve pas de boitier de transfert avec des gammes haute et basse mais plutôt le fameux système Terrain Response qui, au simple toucher d’un bouton — adieu, molette! —, modifie plusieurs paramètres du véhicule (gestion du moteur, transmission, contrôle de la traction, freins ABS et contrôle de la stabilité latérale) pour tirer le maximum du rouage 4x4 selon le type de terrain : normal, herbe-gravelle-neige, boue et ornières et, enfin, sable. Je pourrais parler des capacités hors route du LR2 pendant des jours et des nuits… Cependant, comme 95 % de ses propriétaires n’exploiteront jamais que 5 % de ses capacités, ce serait comme du gaspillage! En lieu et place, comme une photo vaut mille mots, je vous invite à regarder celles de la galerie qui accompagne cet essai et à lire les bas de vignette.

Le LR2 2013 est un peu coincé entre le très stylisé et urbain Evoque et le LR4, plus tough encore. Cependant, avec son nouveau moteur et son habitacle révisé, le LR2 est en meilleure posture que jamais pour permettre à Land Rover de rejoindre davantage de clients. Souhaitons que la fiabilité, qui n’a pas toujours été le point fort de Land Rover, soit au rendez-vous. D’autant plus qu’avec un prix de base de 39 990 $, le LR2 représente un excellent rapport qualité/performance/plaisir 4x4/prix.

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires