Bentley Mulsanne 2013: À conduire avant de mourir #2

Points forts
  • Prestige absolu
  • Confort inouï
  • Puissance plus qu'adéquate
  • Silence de roulement impressionnant
Points faibles
  • Dimensions absolues
  • Consommation inouïe
  • Coûts d'entretien moins qu'adéquats
  • Dépréciation impressionnante
Évaluation complète

Il y a quelques semaines, les journalistes automobiles du Québec recevaient une invitation peu banale. Le concessionnaire Bentley au Québec, Décarie Motors, de la rue Bougainville à Montréal, mettait une Mulsanne à leur disposition pour quelques heures.

Il y a toujours deux façons de voir une situation ou un objet. Un fer à repasser est soit un objet utile, soit un objet qui peut faire mal. Une forêt est un poumon pour la Terre ou un endroit plein d’arbres où il est facile de se perdre… Une voiture qui coute le prix d’un condo dans le Vieux-Montréal est une hérésie ou une œuvre d’art sur roues.

Ces deux contradictions habitaient le journaliste automobile que je suis lorsque j’ai pris le volant de la Mulsanne, une bête de plus de 400 000 $. Mais comment, dans un monde peuplé de Toyota Corolla et de Hyundai Elantra de 20 000 $, peut-on créer une voiture qui coute 20 fois plus cher?

Tant qu’à payer…

Premièrement, la Mulsanne est grosse. Pardon, énorme. Elle fait, d’un parechoc à l’autre 5 575 mm (c’est plus que deux smart bout à bout!). Elle est immense parce que les gens qui ont de l’argent, souvent, aiment les choses différentes, surdimensionnées. Remarquez leurs maisons. Leurs bijoux. Tant qu’à payer le gros prix, aussi bien en avoir pour son argent!

Vous devriez voir l’Habitacle de cette voiture. Non, non, je n’ai pas fait de faute en mettant un « H » majuscule à habitacle! C’est immensément grand et, surtout, supraconfortable. Tout est pensé en fonction du luxe et du confort des occupants. Et du conducteur. Car, contrairement à ce qu’on serait porté à croire, une Bentley se conduit par son propriétaire, pas par un chauffeur. Les sièges avant, dérivés de ceux des camions, sont faits pour les très longues randonnées. Oui, ils sont confortables. Ceux en arrière aussi, je vous prie de me croire. D’ailleurs, sur ma voiture d’essai, il y avait tellement de réglages pour ces derniers qu’il faut sans doute posséder un doctorat en ergonomie pour en tirer le maximum!

Les cuirs les plus fins, les bois choisis avec minutie et les chromes de haute qualité tapissent l’habitacle. Le silence aussi semble avoir été construit à même la Mulsanne. Je ne sais pas quelle est la quantité de matériel isolant utilisée pour cette voiture mais je sais qu’il y en a. Et du matériel isolant, c’est lourd. Ce n’est pas pour rien que ce coffre-fort roulant pèse la bagatelle de 2 585 kilos.

La foi déplace les montagnes… un moteur aussi et ça prend moins de temps!

Pour déplacer 2 585 kilos, il faut un moteur à la hauteur. Non, plus qu’à la hauteur! Après tout, la Mulsanne s’adresse à un public habitué d’en avoir pour son argent. Et comme Bentley ira chercher beaucoup de bidous pour chaque exemplaire, la moindre des choses c’est d’y insérer un moteur qui ne s’essouffle pas au moindre effort. Il y a aussi le fait que Bentley possède une très riche histoire en course automobile et que ses voitures sont reconnues pour être très puissantes.

La Mulsanne peut donc compter sur un V8 de 6,7 litres, 6 ¾ litres pour respecter la tradition « bentlyenne ». Avec ses deux turbos, il développe 505 chevaux, une donnée qui n’est pas tellement impressionnante ces temps-ci. Par contre, les 752 livres-pied de couple disponible dès 1 750 tours/minute sont plus éloquents. Cela se traduit par des accélérations et des dépassements magiques. Vous appuyez sur la pédale de droite, le moteur rugit (mais pas trop à cause de tout l’isolant) et la voiture avance. Oh, qu’elle avance! Le 0-100 km/h est dilapidé en 5,3 secondes, un miracle compte tenu du poids à trainer. La consommation aussi est magique… Mon essai mené à 90 % sur des autoroutes (et, faut-il avouer, parsemé de plusieurs accélérations – pour vous transmettre le plus d’informations possible, n’allez pas croire que je dépasserais les limites de vitesse par simple plaisir égoïste…), mon essai, donc, s’est terminé avec une moyenne de 18,7 l/100 km. Imaginez si j’avais roulé au centre-ville ou sur une piste de course! Ah oui, il faut de l’essence super.

La transmission, une automatique à huit rapports, n’est pas la plus rapide en ville mais qu’est-ce qu’on s’en fout puisqu’elle fait son travail en toute transparence! La direction est légère, cependant elle s’affirme à mesure que la vitesse augmente. Les suspensions privilégient le confort, le contraire eut été surprenant néanmoins, en virage, elles parviennent à contrer la force centrifuge avec une étonnante ténacité. Oui, une Bentley Mulsanne est le fun à conduire par contre, elle est loin d’être aussi dynamique qu’une Continental GT. Ce n’est pas là son rôle.

C’est pour toutes ces raisons qu’une Bentley coute le prix qu’elle coute. À ceci, nous pouvons ajouter son développement. Les raccourcis? Non merci. Certes, je suis convaincu que si on levait une Mulsanne sur un lève-voitures, on y trouverait des pièces de Volkswagen, propriétaire de la marque anglaise. Mais une pièce qui fonctionne bien sur une VW (il y en a? railleront de méchantes langues) a toutes les chances de bien fonctionner sur une Bentley. Ou sur une Audi. Ou sur une Lamborghini. Sinon, c’est du Bentley pur et dur. En fait, il devait être très simple de respecter le cahier de charges de la Mulsanne : créer la voiture la plus confortable possible et la plus rapide possible. Pas compliqué…

Bentley Mulsanne et Toyota Corolla, même combat?

Une Mulsanne de base coute 358 160 $ mais ce modèle est plutôt rare. Les Mulsanne produites à Crewe en Angleterre sont pratiquement toutes uniques, leurs propriétaires aimant bien jouer dans le catalogue des innombrables options. Ceux qui désirent quelque chose d’encore plus personnalisé sont conviés à confier leurs besoins à Mulliner qui, pour « quelques » dollars supplémentaires, peut répondre aux moindres désirs. « Mon » exemplaire coutait la bagatelle de 406 775 $. C’est quand même 48 615 $ juste en options et en accessoires! Ce qui fait 13,6 %. C’est le même pourcentage qu’une Corolla de 17 000 $ dotée de 2 300 $ d’options. À bien y penser, c’est très raisonnable…

La Mulsanne m’a grandement impressionné. Toutefois, le courage de Décarie Motors de laisser une voiture de près d’un demi-million de dollars à des journalistes automobiles est encore plus impressionnant!

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