smart fortwo 2013, l'usure du temps

Points forts
  • Consommation réduite
  • Bonne citadine
  • Sièges confortables
Points faibles
  • Juste deux places
  • Espace cargo réduit
  • Transmission anémique
  • Sensibilité aux vents latéraux
Évaluation complète

Il y a déjà sept ans que la smart est parmi nous et elle nous en a fait voir de toutes les couleurs. Je me souviens avoir pris le volant de cette microvoiture alors qu’elle n’était même pas encore offerte en Amérique du Nord. Mercedes-Benz Canada, propriétaire de smart, en avait importé un modèle et l’avait prêté à la presse spécialisée afin de tester le marché. Ce fut toute une expérience!

La smart est demeurée depuis ce temps l’un des véhicules qui m’auront valu le plus d’attention lors de différents essais, loin devant plusieurs modèles exotiques. Je me rappelle très bien comment, sur la route, les conducteurs zigzaguaient frénétiquement afin de voir de plus près cette minivoiture, comment j’étais le centre d’attraction lorsque je me stationnais et surtout, qu’il m’était impossible de quitter un endroit sans répondre à une panoplie de questions, le tout sous les feux nourris des appareils photos. Voilà pour ma part un record toujours inégalé pour une voiture de ce prix.

Vendue au Canada l’année suivante, la smart en a conquis plusieurs. Elle a été véritablement un hit, non seulement en raison de la faible consommation de son moteur diésel, mais aussi pour tout ce qu’elle représentait. Elle était in! On appréciait son format compact et sa vocation de parfaite citadine alors qu’on a mis quelque temps à lui faire confiance au chapitre de la sécurité, principal souci à l’époque. On lui pardonnait aussi ses impairs, notamment sa sensibilité aux vents sur l’autoroute, son court empattement, ses prestances peu dynamiques ainsi que sa transmission automatique anémique. On aurait crucifié sur la place publique d’autres modèles beaucoup plus rapidement s’ils avaient été affublés des mêmes défauts, mais dans le cas de la smart, c’était pas pareil!

Un périple au cercle arctique

Alors que les ventes de la smart commençaient à diminuer, le constructeur décida d’organiser une expédition au cercle article. C’était beaucoup d’audace, mais l’expédition devait aussi démontrer que la petite voiture pouvait affronter les pires endroits hivernaux sans encombre. Nous avons été impressionnés par les prestations de la voiture qui, équipée de pneus d’hiver, nous a menés à bon port avec en plus une bonne dose de plaisir. Elle nous prouvait hors de tout doute qu’elle est capable d’affronter nos hivers sans problème!

Depuis le temps, on s’est habitué à sa bouille. La smart n’attire plus autant l’attention des passants alors qu’elle a même perdu son moteur diésel au profit d’un moteur à essence trois cylindres de 1,0 litre développant 70 chevaux. Les puristes n’avaient pas apprécié. Bref, comme dans un couple, l’habitude s’est installée et Mercedes-Benz n’a pas fait beaucoup de tentatives afin de soutenir la passion. Voilà une chose que les gens de chez MINI ont comprise. Depuis son lancement, on a décliné la MINI à toutes les sauces dans le but de maintenir l’intérêt et c’est aussi ce que Fiat commence à faire avec son modèle 500, introduisant une version familiale au dernier Salon de l’auto de Los Angeles. Chez smart, on s’est contenté d’efforts plus timides et d’ajouts d’accessoires pour permettre au propriétaire de personnaliser un peu plus la voiture. On nous l’offre aussi avec des accessoires Brabus, mais sans le moteur turbo qui, en Europe, transforme la voiture en véritable petit bolide.

La concurrence s’est évidemment adaptée et la smart n’est plus seule dans son domaine. Avec le prix de l’essence sans cesse à la hausse, plusieurs constructeurs proposent des modèles du genre, notamment la Scion iQ, la Fiat 500 et la Chevrolet Spark qui peuvent toutefois accommoder deux passagers supplémentaires.

L’usure du temps

J’ai récemment repris le volant de la smart qui offre peu de changements pour 2013, si ce n’est une grille avant révisée et l’ajout de phares DEL. Il faut avouer que le temps a fait son œuvre puisque ses petits défauts commencent à peser de plus en plus lourd dans la balance. Par une semaine très venteuse, il aura fallu m’agripper littéralement au volant pour rester sur les chemins de campagne... J’ai dû également bien prévoir mes déplacements, car la smart n’est pas la plus pratique lorsque vient le temps de transporter famille et équipements à l’aréna. Difficile de posséder une smart comme voiture principale si vous devez composer avec les besoins familiaux.

Sur la route, on peut toujours s’accommoder de sa puissance réduite, mais on devient de plus en plus réfractaire à sa transmission automatique qui engendre des à-coups à chaque changement de vitesse. Cette transmission est en fait une boite manuelle dont les changements ont été automatisés par des solénoïdes électriques. Le délai entre les changements est tel que la voiture perd son élan et bascule d’en avant en arrière. On peut minimiser cet effet en changeant manuellement les rapports et en grimpant les régimes, mais tous les conducteurs ne sont pas forcément enclins à se prêter au jeu.

Heureusement, la smart conserve quelques qualités. On apprécie sa faible consommation de carburant, un vrai plaisir à la pompe. Elle demeure un charme à stationner et s’avère toujours une citadine de premier plan.

Une smart électrique

La seule nouveauté d’importance cette année est l’arrivée d’une version électrique baptisée electric drive. Ce modèle est équipé d’un groupe propulseur électrique composé d’un ensemble de batteries lithium-ion et d’un moteur électrique développant 46 chevaux pour un couple de 96 lb-pi. On nous promet une autonomie d’environ 145 kilomètres à pleine charge, mais bien entendu, ce chiffre pourra varier en fonction du climat. Dans cette livrée, la smart devient encore plus économique tout en réduisant à néant les émissions nocives. On se débarrasse au passage de la transmission anémique de la version à essence, mais comme c’est le cas de tous les modèles 100 % électriques, il faut bien prévoir ses déplacements. Voilà un ajout intéressant à la gamme, mais ce n’est pas la version électrique qui va véritablement relancer les ventes.

Bref, il n’est pas étonnant de constater la baisse des ventes de smart au Canada. Le temps a fait son œuvre et Mercedes-Benz a un peu trop pris son temps… Un peu de nouveauté, c’est ce qu’il manque à la smart.

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