Dodge Dart 2013: Mi-figue, mi-raisin

Points forts
  • Équipement complet
  • Choix de moteurs
  • Gestion électronique facile
  • Boite automatique à double embrayage (estimé)
  • Confort acceptable
Points faibles
  • Silhouette énigmatique ( voir texte)
  • Comportement routier moyen
  • Roulis en virage à haute vitesse
  • Pneumatiques moyens
  • Fiabilité inconnue
Évaluation complète

Lors de son dévoilement en grande pompe au Salon de l'auto de Detroit en janvier 2012, les avis étaient très partagés quant à la nouvelle Dodge Dart. Plusieurs la comparaient à la Neon du 21e siècle, ce qui n’est pas nécessairement un compliment, d'autres trouvaient que ce véhicule s'intégrait bien dans la hiérarchie des modèles Dodge et que le nom était approprié. Pour ma part, je n’arrivais pas à me décider.

Comme la majorité des observateurs, j’étais intrigué par le fait que ce modèle qui empruntait sa plateforme à l'Alfa Romeo Giulietta ne ressemblait nullement à la belle italienne. Sa carrosserie était même typiquement nord-américaine. Sans oublier que la Giulietta est un hatchback et la Dart une berline!

C'est là tout le problème avec ce modèle. Lorsque les gens ont appris l'origine mécanique de cette voiture, ils en ont rapidement conclu qu'on se retrouverait au volant d'une voiture aux performances sportives et à l’agrément de conduite très poussé.

Pourtant, chez Chrysler, on s'est contenté de nous concocter une bonne voiture familiale sans plus. On semble s'être dit chez ce constructeur qu'on vendrait davantage de voitures de ce type en lui donnant une configuration plus pratique qu'excitante en plus d’offrir un équipement de série très complet et une pléthore d’options. À mon avis, il faut davantage juger la nouvelle Dart par rapport à la Chevrolet Cruze.

Silhouette intrigante

Je dois avouer avoir un problème à évaluer cette voiture. Elle est même supérieure à la moyenne sous plusieurs aspects, mais le résultat final me laisse sur mon appétit. Par exemple, ses formes sont élégantes, néanmoins, il semble manquer ce petit quelque chose qui me ferait craquer pour cette italo-américaine. En fait, lorsqu'on l’examine de plus près, force est d'admettre que l’avant et l'arrière sont assez bien réussis, du moins quand on la compare aux autres modèles de cette marque. Cependant, les parois latérales sont un peu trop planes et le relief des passages de roue passablement en retrait. En fin de compte, c'est probablement ce qui manque à cette voiture, un peu plus de punch visuel. Quoi qu'il en soit, elle est tout de même assez élégante et pas trop rétro non plus. Mais c’est toujours mi-figue, mi-raisin.

Les nouvelles générations de Dodge se démarquent par des planches de bord vraiment mieux réussies qu'auparavant, alors qu’elles se classaient parmi ce qui se faisait de pire. Cette fois, même si les gouts ne se discutent pas, c'est réussi tant au niveau des matériaux que du style. Les personnes appelées à dessiner ce tableau de bord ont circonscrit une bonne partie de la planche de bord par un cercle lumineux, du moins la nuit, qui isole ses composantes et donne une impression assez intéressante. Pour les modèles qui en sont équipés, l’écran d'affichage est de bonnes dimensions et facile à consulter. De plus, cet écran tactile permet de naviguer aisément à travers les différents secteurs de fonctionnement de la voiture comme la navigation, le chauffage et la climatisation ainsi que le système audio.

Si les sièges avant sont d'un confort correct de prime abord, ils deviennent de moins en moins confortables au fur et à mesure que la distance s’allonge. Soulignons que le siège du passager comprend un espace de rangement sous le coussin. Nos voisins américains parlent alors de « compartiment revolver ». Quant aux places arrière, malgré les dimensions assez généreuses de la voiture, on pourrait s'attendre à mieux. En outre, la banquette est relativement molle, ce qui devient carrément désagréable au bout de plusieurs heures.

Malgré ces quelques réserves, il faut bien avouer que c’est réussi dans l'ensemble et la plupart des familles n’auront pas grand-chose à redire au sujet de l'habitacle.

Choix multiples

Au chapitre de la motorisation, l'acheteur a l'embarras du choix avec trois moteurs quatre cylindres au catalogue. La version de base est propulsée par le 2,0 litres Tigershark tandis que les modèles plus étoffés proposent le 1,4 litre MultiAir Turbo. Finalement, au cours des mois à venir, le 2,4 litres Tigershark MultiAir sera disponible. Cette motorisation ne sera installée que sur le modèle R/T, du moins pour l’instant.

Une transmission manuelle à six vitesses est offerte dans toutes les configurations alors que la boite automatique à six rapports peut être commandée avec les moteurs 2,0 litres et 2,4 litres. Le MultiAir Turbo a l’exclusivité d’une transmission automatique à double embrayage. Au moment d’essayer la Dart, cette boite automatique, qui semble très prometteuse, n'était pas encore disponible.

Notre voiture d'essai était propulsée par le 1,4 litre avec boite manuelle. Celle-ci est bien étagée et le passage des rapports se fait sans problème. En plus, la course du levier est relativement courte. Pourtant, le feedback du changement des vitesses n'est pas de même qualité que sur une Honda Civic ou une Mazda3 par exemple. Encore une fois, il manque cette petite touche qui fait toute la différence. C'est correct, mais… je reste mi-figue, mi-raisin.

Sans tambour ni trompette

À lire la documentation de presse du constructeur, on s’attend à des performances musclées. Mais avec une puissance de 160 chevaux et un couple de 184 lb-pi du MultiAir Turbo, les accélérations ne vous caleront pas dans votre siège! Malgré tout, c'est dans la bonne moyenne puisqu'il nous a fallu 8,4 secondes pour réaliser le 0-100 km/h.

En conduite normale, cette voiture se comporte relativement bien et la suspension est correctement équilibrée entre la tenue de route et le confort. Mais il ne faut pas s'imaginer être au volant d'une Alfa Romeo conduisez un peu trop passionnément et vous allez rapidement découvrir les limites de cette américaine. En effet, dès qu’on prend un virage serré à vitesse élevée, la voiture penche énormément, les pneus protestent en criant et ce n'est vraiment pas sportif comme expérience.

Donc, pour apprécier cette voiture à sa juste valeur, il faut l'utiliser comme une berline familiale au niveau d’équipement élevé et vendue à prix compétitif. Notre jugement devient alors plus indulgent à son égard. De plus, la consommation est correcte avec une moyenne enregistrée de 7,5 l/100 km. Mais oubliez toute velléité sportive. Du moins en attendant la version R/T et son moteur 2,4 litres. Et comme le dit si souvent un certain politicien québécois : « On verra »…

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