Hyundai Genesis 2009, cette fois, c'est plus sérieux !

Points forts
  • Style agréable
  • Prix compétitif
  • Finition soignée
  • Freinage mordant et efficace
Points faibles
  • Image de prestige à définir
  • Grille avant un peu terne
  • Modèle V8 peu distinctif
Évaluation complète

Ça fait déjà plusieurs années que les constructeurs tentent d'élargir leur portée afin de conquérir des parts de marché dans tous les créneaux. Il n'y a maintenant plus réellement de chasse gardée. Cependant, s'il est plus aisé pour un constructeur de luxe de se lancer dans l'offre de modèles plus abordables, il  est très difficile pour un constructeur classique, ou reconnu pour ses modèles axés sur une bonne valeur, de se forger une place au royaume du luxe. C'est ce que Hyundai tente de faire avec l'introduction de la Genesis 2009, son nouveau porte-étendard.

Difficile de positionner Hyundai dans le futur. En fait, le constructeur tentera aussi de se donner des airs beaucoup plus « sport et performance » puisqu'il lancera au cours des prochains mois une gamme d'accessoires et de pièces de performance pour plusieurs modèles. Disons que Hyundai ne désire plus être réputé uniquement pour ses véhicules de bonne valeur et tentera par tous les moyens de faire oublier cette image.

Dans le cas de la Genesis 2009, c'est du côté du luxe et de la sportivité que le constructeur se tourne. Premier constat, Hyundai ne prétend pas rivaliser directement avec BMW, Mercedes ou Audi, mais il conserve tout de même ces constructeurs dans sa ligne de mire. Il aurait été utopique de le prétendre et le constructeur en est bien conscient. On ne débarque pas dans le marché en rivalisant tout d'un coup avec une BMW de Série 5 ou une Mercedes de Classe E. Toyota tente cet exploit depuis plusieurs années sans véritable succès.

Dans le cas de la Genesis, première Hyundai à propulsion, c'est plutôt à des modèles tels que les Lexus ES350, Cadillac CTS, Acura TL et Chrysler 300 C que Hyundai s'attaque. Après un premier contact avec la Genesis, il faut avouer qu'effectivement, quelques constructeurs mentionnés pourraient bien se faire ravir des parts de marché. La Hyundai Azera pourrait également souffrir de l'arrivé de ce nouveau modèle, puisque la Genesis est beaucoup plus intéressante, et pas nécessairement plus dispendieuse.

Un premier moteur V8

La Genesis sera proposée tout simplement en deux modèles, se distinguant principalement par leur motorisation. La Genesis 3.8 (37 995$) offre sous le capot un moteur V6 de 3,8 litres développant 290 chevaux, soit le même moteur que l'on retrouve à bord du Veracruz. De son côté, la Genesis 4.6 (43 995$) dispose du premier moteur V8 offert par Hyundai. D'une cylindrée de 4,6 litres, ce moteur, qui équipera aussi le Kia Borrego, développe une puissance de 375 chevaux pour un couple de 333 livres-pied. Les deux moteurs sont combinés à la seule boîte automatique proposée, soit une six rapports, disposant par contre d'un étalonnage des rapports distinct pour les modèles à moteur V8.

À l'extérieur, il est difficile de croire que l'on est en présence d'un modèle Hyundai. La voiture présente des lignes magnifiques et riches, alors que l'on retrouve nombre d'éléments chromés, ce qui caractérise bien d'autres modèles typiques à cette gamme. On retrouve cependant divers éléments de style qui semblent calqués chez la concurrence, plusieurs pourraient l'apparenter fortement à une Lexus ou une Infiniti. Il faut se déplacer à l'arrière pour constater que l'on est en présence d'une Hyundai puisque qu'aucun logo n'est présent sur la grille ou sur les flancs. Si l'arrière de la voiture demeure fortement réussi, c'est la grille avant qui me semble la partie visuelle la moins intéressante.

Autre fait intéressant, les deux modèles sont très similaires à l'extérieur. La version à moteur V8 se distingue uniquement par quelques subtilités, mais rien pour donner un sentiment supérieur. Pourtant, lorsque l'on se paie une version plus haut de gamme, on aime pouvoir se distinguer un peu des modèles de base, mais ce n'est pas le cas de la Genesis. Voilà un autre argument qui ne poussera pas les acheteurs à opter pour la Genesis V8.

Il fait nul doute que la Genesis est une voiture imposante. Elle offre des dimensions supérieures à la majorité de ses rivales et le tout se traduit par un habitacle spacieux. À bord, difficile de croire que l'on est au volant d'une coréenne. On remarque une bonne ergonomie, un choix de matériaux procurant un riche habitacle et une bonne qualité d'assemblage. Il reste certes quelques éléments à peaufiner, mais dans l'ensemble, on est plus que satisfait. C'est surtout l'espace dont disposent les occupants qui rend la Genesis aussi intéressante.

Sur la route

Hyundai présente la Genesis comme une berline de performance et notre essai sur route et sur piste nous a permis de vérifier la véracité de cet énoncé.  À bord du modèle à moteur V6, on découvre une voiture bien équilibrée, qui offre un bon compromis entre de bonnes performances et une consommation raisonnable. C'est d'ailleurs ce nouveau modèle qui générera la majeure partie des ventes. Sur piste, son poids inférieur à l'avant lui procure un meilleur comportement et rend la voiture un peu moins survireuse, l'arrière cherchant moins à passer devant. Bref, voilà un modèle très bien adapté pour la majeure partie des applications que l'on fera de cette voiture.

La Genesis à moteur V8 surprend par sa puissance et son couple généreux. On apprécie la riche sonorité du moteur, surtout lorsque l'on enfonce l'accélérateur. Ce moteur est souple et bien appuyé par la boîte automatique à six rapports. Alors que Hyundai n'a jamais été très réputé pour ses transmissions, on s'est tourné cette fois vers une nouvelle boîte ZF, la même utilisé par d'autres constructeurs et il faut avouer que le résultat est bien meilleur. Il manque peut-être des palonniers derrière le volant afin de s'amuser un peu plus avec la voiture.

Sur piste, le surcroît de puissance apporté par le moteur V8 dote la voiture de prestations plus dynamiques et malgré la présence d'une direction électromécanique dans ce modèle, on a un bon sentiment de contrôle. Sa suspension manque à mon avis d'un peu de fermeté afin de bien contenir les transferts de poids, mais comme dans le cas de la Genesis V6, on y gagne en confort sur route. Une question de goût.

Même si la Genesis demeure une bonne voiture, voire excellente, il n'est pas évident de se tailler un place dans le créneau des berlines de luxes. On retrouve déjà une rivalité plus que féroce, alors que des constructeurs déjà bien établis nous offrent nombre de modèles drôlement intéressants. Même si veut nous vendre l'idée qu'il y a des acheteurs qui apprécient une voiture de luxe sans nécessairement apprécier l'image de marque qui va avec, ce n'est pas le commun des mortels qui appréciera d'arriver à un grand cocktail au volant d'une Hyundai, du moins, pas pour le moment. Il faudra certainement plus de temps à Hyundai afin de se faire accepter dans les mondanités.

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