Cadillac DTS, plus que le client en demande

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Après avoir connu des années d’immobilisme avec des modèles sans intérêt et parfois carrément insipides, la division Cadillac a connu une remontée en force au cours des cinq dernières années avec des modèles capables d’affronter les meilleurs éléments de la concurrence. Il ne fallait pas pour autant abandonner les clients aux goûts plus traditionnels.

Et c’est justement le rôle de la DTS qui a été dévoilée au printemps 2005 en remplacement de la DeVille. Pour être en harmonie avec la nouvelle identification de ses modèles, la direction a abandonné l’identification DeVille en faveur de celle de DTS. Par contre, ce changement d’appellation ne signifie pas que la mécanique ait été transformée. En fait, ce modèle conserve l’ancienne architecture mécanique de la DeVille avec un moteur transversal propulsant les roues avant.

Deux raisons peuvent expliquer cette décision. La première serait que les ressources financières ont fait défaut pour procéder à la transformation complète de la gamme Cadillac à la propulsion. La seconde serait de vouloir conserver cette configuration mécanique pour les acheteurs plus traditionnels qui avaient acheté une DeVille. Cette seconde explication semble plus logique puisqu’il aurait suffit d’augmenter les cotes de la plate-forme de la STS pour obtenir une DTS entièrement renouvelée.

Quoi qu’il en soit, ce modèle est donc la seule traction dans la famille Cadillac. Elle est équipée de série du moteur V8 Northstar de 4,6 litres d’une puissance de 275 chevaux qui est couplé à une boîte automatique à quatre rapports. Et c’est là que le bât blesse quelque peu alors que tous les modèles concurrents de la catégorie sont dotés d’une boîte à cinq ou six rapports. Il est aussi possible d’opter pour une version à « Haut rendement » de ce V8. La puissance est alors de 292 chevaux, mais le couple est inférieur. Voilà une option qui ne semble pas régler grand-chose.Ce modèle est muni de plusieurs autres éléments sophistiqués dignes de mention, notamment la suspension MRC ou Magnetic Ride Control qui se règle à l’infini et en un éclair grâce à ses amortisseurs électrohydrauliques. Bien entendu, la suspension est indépendante à l’avant comme à l’arrière tandis que les freins à disque équipent chacune des quatre roues. Et n’oublions pas que le système de stabilité latérale Stabilitrak est également de série.

Furtif ou anonyme

Les stylistes responsables de la silhouette des modèles XLR, CTS et STS ont mentionné à de multiples reprises qu’ils s’étaient inspirés d’un avion de combat furtif américain pour toutes ces voitures. Il est bien évident que la DTS n’est pas de ce cru. Elle est furtive certes, mais c’est plutôt en raison de ses lignes anonymes qui la font disparaître dans la circulation. Une fois de plus, cette apparence plus traditionnelle doit avoir été adoptée pour plaire à une clientèle plus conservatrice.

Les flancs sont donc plats, la grille de calandre n’adopte pas les languettes transversales de la CTS, tandis que les feux arrière verticaux sont plus étroits que sur les autres modèles. Et en fait de design, la même approche a été adoptée dans l’habitacle alors que la planche de bord est semi-rétro malgré la présence d’un écran d’information venant égayer la console centrale. Par contre, sans doute pour donner un peu de classe, les stylistes ont placé un pendule rectangulaire juste entre les buses de ventilation centrales, comme sur la nouvelle Mercedes de Classe S ! Il faut malheureusement déplorer, une fois encore,
la qualité moyenne des plastiques et leur dureté. Néanmoins, la finition s’est révélée quasiment irréprochable. Si ce n’était une petite plaque en plastique tout près de la porte du conducteur qui était sortie de son ancrage !

Il faut ajouter que l’entité mécanique sur laquelle est monté le volant est énorme en plus d’être légèrement décentré. Il est donc difficile d’adopter une bonne position de conduite en raison d’un volant qui nous semble toujours trop haut ou trop bas. Toutefois, il est possible de commander en option un volant chauffant, ce qui a été apprécié lors de notre test hivernal de cette voiture tout comme les sièges avant ventilés ou chauffants selon la saison. Ceux-ci sont confortables et offrent un support latéral correct.

Notre véhicule d’essai était équipé du moteur de 292 chevaux, ce qui nous a permis d’accélérer jusqu’à 100 km/h en un peu moins de huit secondes. Mais il fallait pour ce faire bien agripper le volant en raison d’un sérieux effet de couple dans le volant. Ce qui est tout de même curieux puisque les ingénieurs de GM semblaient avoir dompté ce désagréable phénomène sur la plupart de leurs tractions. Ce qui n’empêche pas la tenue de route d’être saine et au moteur d’offrir de bonnes performances tout en nous offrant une consommation de carburant inférieure à 13 litres aux 100 kilomètres en moyenne. En fait, compte tenu du profil de l’acheteur de la DTS qui semble être plus intéressé au luxe et aux gadgets qu’à la conduite à la limite, le châssis de cette voiture est beaucoup trop sophistiqué pour les attentes des clients. D’autant plus que le ronronnement quelque peu guttural des tuyaux d’échappement ne cadre pas du tout avec la silhouette « Voiture de fonction » de la DTS.

Pour plusieurs, le régulateur de vitesse adaptatif, fort efficace d’ailleurs, impressionnera sans doute plus les propriétaires que le potentiel routier de cette Caddy à cheval entre les modèles d’hier et la gamme renouvelée en fonction du futur.

feu vert

Bon moteur
Plate-forme moderne
Habitabilité garantie
Prestige de la marque
Équipement complet

feu rouge

Transmission quatre vitesses
Gabarit imposant
Plastique durs dans l’habitacle
Effet de couple
Position de conduite

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