Toyota Sequoia, Toyota est aussi coupable

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

Depuis un certain temps, les VUS sont au banc des accusés. Ils sont blâmés pour tout ce qui ne tourne pas rond sur la planète. En France, certains parlent de les interdire dans les villes. Aux États-Unis, les écologistes veulent les éradiquer tout simplement. Pour ces adversaires du 4X4, ce ne sont pas les petits modèles urbains à traction intégrale qui sont les ennemis, mais les gros mastodontes des sentiers. La première action de ces embrasseurs d'arbres est de blâmer uniquement les constructeurs nord-américains de construire ces engins de malheur. Pourtant, Nissan et Toyota sont tout aussi coupables. Et ce dernier ne fait pas dans la dentelle avec le Sequoia dont les dimensions sont imposantes, comme celles des Ford Expedition et Chevrolet Tahoe.

En fait, ce gros Toyota est nommé en l'honneur du plus gros arbre sur notre continent. À sa défense, il ne fait pas totalement dans la démesure puisqu'il doit concéder plusieurs centimètres, 28 pour être précis, à ses concurrents américains que sont le Tahoe et le GMC Yukon. De plus, puisque ce gros 4X4 nippon est dérivé de la camionnette Tundra qui est plus étroite que ses concurrentes nord-américaines, le Sequoia est également moins large. Par rapport au Tahoe de Chevrolet, il concède 9 centimètres en largeur. Ce qui rend l'habitabilité moins généreuse. Par contre, cela facilite sa maniabilité en ville et il est moins intimidant à stationner. Et ces quelques centimètres en moins signifient également que la troisième rangée de sièges n'est pas destinée à tous les gabarits. Comme tous les véhicules de ce genre, il est difficile d'y accéder et une fois rendu sur place, ce n'est pas très confortable. Mais cette Toyota tout-terrain n'est ni meilleure, ni pire que les autres à ce chapitre. Et il faut toujours des bras solides pour enlever les banquettes amovibles. Comme si les concepteurs s'étaient attendus à ce que les propriétaires ou conducteurs de Sequoia soient aussi costauds que leur véhicule, le système d'arrimage de ces sièges exige de bons muscles et une bonne poigne !

Il est bien certain que vous ne souffrirez quand même pas de claustrophobie dans cet habitacle dont la qualité de finition et des matériaux est excellente. D'ailleurs, les fabricants de certains modèles concurrents vendus beaucoup plus chers devraient imiter Toyota à ce chapitre au lieu de tenter d'économiser en utilisant des pièces qui font bon marché à défaut de l'être. Tout bien construit soit-il, le tableau de bord ne remportera aucun concours de design. Ce n'est pas affreux, mais disons que ça pourrait être plus incisif en fait de stylisme. Comme sur plusieurs véhicules à vocation utilitaire de cette marque, la partie centrale de la planche de bord est constituée d'un centre de commandes de forme ovale regroupant les réglages de la climatisation de même que ceux du système audio. Il faut d'ailleurs souligner que ce dernier possède une sonorité impressionnante, même sur le modèle de base. Fourni par JBL, il comprend 10 haut-parleurs, une commande pour les occupants des places arrière, des casques d'écoute sans fil de même qu'un ampli plus sophistiqué.

Parmi les autres éléments positifs, soulignons le volant à quatre branches qui fait songer davantage à celui d'une automobile que d'un VUS. Ce qui donne un certain cachet et il se prend également bien en main. Enfin, les cadrans indicateurs à fonds rétro éclairés ajoutent une touche de luxe.

Efficace ! Efficace !

Les adversaires des 4X4 prennent toujours un malin plaisir à narguer les conducteurs de VUS qui sont embourbés ou incapables de franchir un obstacle. Cette situation était souvent les cas avec les véhicules à transmission intégrale à commande mécanique alors que l'habileté du pilote devait contribuer fortement aux qualités de passe-partout de tout 4X4. De nos jours, les systèmes électroniques permettent au plus vert des novices de négocier des parcours jugés difficiles par des experts chevronnés. Par contre, électronique ou pas, il faut toujours utiliser son jugement.

Le Sequoia est équipé de toute une batterie de systèmes permettant de se sortir de n'importe quelle impasse. Il est vrai que plusieurs puristes ne voient pas d'un bon oeil la présence de ressorts hélicoïdaux au lieu des ressorts elliptiques afin d'obtenir une suspension plus confortable.

Ils contribuent à assurer une tenue de route correcte. Le Sequoia n'a jamais été conçu pour se démarquer face à des voitures de sport en fait de tenue de route et d'agrément de conduite. Comme tous les autres VUS , il faut toujours prendre en considération que vous conduisez un véhicule presque aussi haut que large, doté d'un centre de gravité élevé. Malgré tout, le comportement routier est sain pour autant qu'on demeure dans les limites d'utilisation d'un tel véhicule.

Il faut d'ailleurs ajouter qu'il est facile d'atteindre des vitesses passablement élevées puisque le moteur V8 4,7 litres à doubles arbres à cames en tête produit 240 chevaux. Il boucle d'ailleurs le 0-100 km/h en moins de 9 secondes. Pas mal pour un mastodonte de plus de deux tonnes ! Ce moteur est associé à une boîte automatique à quatre rapports dont le raffinement est à l'égal du moteur.

Tel qu'il a été mentionné précédemment, le rouage d'entraînement intégral fait beaucoup appel à des modules de contrôle électronique. L'un d'eux est le système antipatinage, capable de vous tirer d'embarras assez facilement. Par contre, à l'usage, il faut être patient et laisser le temps au système d'entrer en fonction. Plusieurs impatients se sont obstinés à appuyer à répétition sur ces boutons et ont même grippé la mécanique. Ces qualités de passe-partout sont également le fait d'une garde au sol de 21,6 cm, soit l'équivalent des meilleurs de la catégorie.

Comme sur plusieurs modèles Toyota, la silhouette ne fera pas l'unanimité en raison de son conservatisme. Malgré cela, il faut admettre que sa construction est irréprochable, son moteur exemplaire et ses qualités impressionnantes en conduite tout-terrain. Et si vous trouvez son prix exorbitant, vous allez rapidement constater que la concurrence ne vend pas moins cher.

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