Toyota Camry Solara, si M. Spock était une voiture...

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

Les designers de Toyota sont comiques! Ils peuvent concocter une voiture d'une banalité endormante (Avalon, Camry, Corolla et j'en passe) ou d'une excentricité à en réveiller le pape (pensons ici aux heureusement défuntes Previa et aux surprenantes Echo ou Celica).

La Solara se situe un peu entre ces deux extrêmes avec sa partie avant assez courante et

son arrière arrondi qui fait immanquablement penser aux Lexus SC430.

Lorsqu'on conduit la Solara, le même constat s'impose. Sportive dans sa présentation, elle ne possède pas les atouts pour amuser l'amateur de sensations fortes. La Solara prend racine dans la très bien née Camry. En effet, cette dernière lui prête son châssis et plusieurs éléments mécaniques. C'est pourquoi on entend souvent parler d'une Camry Solara, qui, soit dit en passant, est disponible en versions coupé et cabriolet. Le coupé oeuvre dans un créneau extrêmement restreint qui ne comprend que quelques mo-dèles (Chrysler Sebring, Chevrolet Monte Carlo, Honda Accord et Hyundai Tiburon). Le cabriolet se mesure à encore moins de concurrents (Chrysler Sebring et Mitsubishi Eclipse).

Le coupé

La version coupé se décline en trois niveaux de présentation, soit SE, SE V6 et, enfin, SLE V6 tandis que le cabriolet, dévoilé en février dernier, ne se trouve qu'en livrée SLE V6. Mais revenons au coupé. La SE est entraînée par un quatre cylindres de 2,4 litres qui développe

157 chevaux et qu'on a couplé à une transmission automatique à quatre rapports. La puissance se montre un peu juste tandis que les pneus de 16 pouces cachent quatre freins à disque avec ABS, ce qui constitue une belle surprise sur un modèle de base. Pour plus de pep, le V6 de 3,3 litres se montre parfaitement adapté à la Solara. Ses 225 chevaux et ses

240 lb-pi de couple assurent des accélérations et des reprises dignes d'un vrai coupé sport. Par contre, en accélération vive, prière de tenir le volant à deux mains. La moindre bosse pourrait vous surprendre ! Quant à la transmission « manumatique » à cinq rapports, elle passe les vitesses avec une douceur quasiment émouvante. Cependant, le mode manuel se révèle d'une navrante inutilité puisque l'électronique prend le passage des vitesses en charge si la personne qui conduit oublie de manipuler le levier. Et croyez-le ou non, j'ai réussi les mêmes temps d'accélération entre 0 et 100 km/h que ce soit avec le mode totalement automatique ou avec le mode manuel... sans même toucher au levier !

Si le moteur se montre performant, il en va tout autrement des suspensions qui privilégient le confort au détriment de la tenue de route. D'autant plus que ces éléments suspenseurs sont boulonnés à un châssis qui est loin d'avoir la rigidité à laquelle Toyota nous a habitués par le passé. Vous ne serez donc guère surpris d'apprendre que la Solara sous-vire passablement. Dès que les roues avant perdent de la traction, un rappel sonore particulièrement agaçant se fait entendre. Puisque le système de contrôle de traction semble plus ou moins efficace, il faut plutôt se fier à ce bip sonore pour savoir quand ralentir ! De plus, la direction gomme toute sensation de la route.

Le cabriolet, maintenant...

La Solara cabriolet a droit aux mêmes commentaires que le coupé au chapitre des « qualités » dynamiques et du comportement routier. Mais lorsqu'on enlève le toit d'une voiture, et peu importe laquelle, un monde nouveau apparaît. Un monde sans tracas (enfin moins que d'habitude...), sans stress (ou presque...) et où tous sont beaux et fins (sauf quelques personnes que je ne nommerai pas...). Cet effet thérapeutique se retrouve aussi dans la Solara cabriolet et parvient même à faire oublier les faiblesses, pourtant encore plus marquées, du châssis.

Il ne faut que 11 secondes pour que le toit se replie complètement sur lui-même, ce qui est digne de mention. Mais avant de ce faire, vous aurez eu tout votre temps pour découvrir une visibilité arrière pénible et une étanchéité très moyenne aux bruits du vent. Et lorsque le toit est baissé et que personne ne s'assoit sur la banquette, les ceintures arrière claquent au vent. Mais que le toit soit baissé ou relevé, qu'il soit souple ou non, l'accès aux places arrière demande toujours autant de planification, le son de la radio est franchement éprouvant et l'écran à affichage numérique devient illisible dès que le moindre rayon de soleil se pointe.

La Solara, comme mentionné au début de cet essai, est en quête d'identité. Mais ces tergiversations de personnalité donnent tout de même de beaux résultats au chapitre des ventes. Le look spécial de la Solara, son confort, sa fiabilité et son prix relativement amical en font une candidate importante pour quiconque ne recherche pas la conduite sportive. Et si, en plus, on peut enlever le toit, que demander de plus !

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