Pontiac Aztek, voir avec le coeur...

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

Les hommes y sont habitués : quand on discute des qualités d'une dame, et que la première qualité qui nous vient en tête est la gentillesse, c'est habituellement parce que le physique de la dame en question laisse un peu à désirer. C'est probablement une habitude qu'ont aussi prise les propriétaires d'Aztek quand ils parlent de leur voiture. Pas parce qu'eux la trouve laide, mais plutôt pour éviter les remarques désobligeantes de leurs interlocuteurs.

Car, il faut bien l'avouer, rarement un véhicule a-t-il été autant l'objet de quolibets et de commentaires désobligeants. Fort heureusement, ces propos disgracieux proviennent habituellement de ceux qui n'ont pas eu l'occasion d'en conduire un et de le mettre à l'épreuve. Ceux qui l'ont fait sont unanimes : une fois assis à l'intérieur, on oublie le design tellement les performances de l'Aztek sont étonnantes.

Et c'est probablement parce que tous ceux qui sont propriétaires d'une Aztek ne jurent que par elle que année après année, on annonce sa fin, mais que jamais la fin ne survient. Ce n'est d'ailleurs pas en 2005 qu'elle surviendra même si les modifications proposées sont pour le moins futiles. Tout au plus, on se contente de quelques détails esthétiques, notamment de nouvelles couleurs. Mais rien de structurel ou de mécanique qui pourrait avoir une influence réelle sur la conduite.

Ce qui signifie en clair que l'Aztek est de retour, avec ses qualités et ses défauts. Pour les mordus du modèle (j'en connais d'ailleurs quelques-uns très personnellement), on peut parler de bonne nouvelle.

Utilitaire ou familiale

Parmi les grandes qualités de la Pontiac Aztek, on retrouve évidemment en tête de liste la polyvalence et le vaste espace intérieur. Ce sont ces détails - qui revêtent tout de même une grande importance - qui font que le choix d'un automobiliste se portera sur ce modèle tout à fait particulier.

Oubliez la tente, qui n'est somme toute qu'un gadget peu utile et pour laquelle il faut débourser quelques centaines de dollars. L'Aztek, c'est bien plus que cela. L'espace cargo arrière est vaste, profond, et on y a accès assez facilement grâce à une portière rabattable facile à manoeuvrer, même si elle est un peu lourde. En revanche, il faudra se hisser sur la pointe des pieds pour atteindre le fond de l'espace de chargement, ou accepter tout simplement de sauter à bord.

L'Aztek s'impose comme un véritable cinq places. À l'avant, même les plus grands n'auront aucune difficulté à s'asseoir alors qu'à l'arrière, trois passagers seront somme toute assez à l'aise même pour de longues randonnées. Les sièges sont par ailleurs plus confortables que la moyenne de la catégorie et assurent un support digne de mention.

Bien sûr, le design intérieur est un peu de la même saveur que celui à l'extérieur, et certains éléments, comme les bouches de ventilation proéminentes, ne feront pas nécessairement le bonheur de tous.

L'équipement est adéquat, et plusieurs petits détails, comme la multitude de prises électriques 12 volts dispersées partout dans le véhicule, ou la petite glacière amovible entre les passagers, complètent la notion utilitaire du modèle. Quant à ceux qui s'intéressent au divertissement, mentionnons que l'Aztek est offerte de série avec une chaîne audio suffisante, mais qui ne casse rien, et le traditionnel ensemble multimédia avec lecteur DVD qui permet de calmer les enfants assis derrière.

Un bien gros bateau

Pour obtenir autant d'espace intérieur, il a évidemment fallu insister davantage sur les lignes extérieures. La silhouette même de l'Aztek lui donne un air lourdaud et ses dimensions (en fait, seul le Buick RendezVous a de plus grandes dimensions dans la catégorie) le rendent plutôt difficile à maîtriser.

Mais une fois au volant, on oublie facilement ces quelques petits désagréments. Le moteur V6 de 3,4 litres répond bien à la commande. Ses 185 chevaux se fouettent facilement. Jumelé à une transmission automatique 4 rapports bien calibrée (quoique le 3e rapport soit un peu court et se fasse sentir lors des reprises), l'engin offre de très honnêtes performances. Le poids de l'ensemble peut cependant ralentir un peu ses ardeurs.

Offerte en traction avant ou en traction intégrale Versatrak de GM et munie d'un système d'antipatinage, de freins ABS aux quatre roues et de sacs gonflables avant et latéraux, l'Aztek a reçu les cinq étoiles de cote de sécurité, un plus dans cette catégorie de véhicule.

Une fois ce constat fait, c'est quand on conduit l'Aztek qu'on l'apprécie. L'imposant véhicule transmet une impression de sécurité rarement ressentie dans d'autres bolides du genre. Et même si on a parfois l'impression de valser sur la route, la « jolie » américaine offre finalement une conduite remarquable. Il faut cependant faire un sacrifice sur la visibilité, rendue difficile à l'arrière par l'installation d'un aileron au plein centre de la vitre.

Chez Pontiac, on a présenté l'Aztek comme un hybride entre une minifourgonnette, une familiale et un véhicule utilitaire. Sa conduite, sa tenue de route et surtout l'impression que l'on ressent au volant nous rapprochent davantage des utilitaires que les autres. Et rappelez-vous toujours un détail : pour conduire une Aztek, vous devez être conscient du look et ne pas vous inquiéter des commentaires des autres. De toute façon, ils sont simplement jaloux.

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