Mitsubishi Outlander, pourtant !

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

Les ventes du Outlander de Mitsubishi au Canada ne sont pas à la hauteur des attentes de ce constructeur. Ce qui est d'autant plus étrange compte tenu du fait que ce modèle a été l'un des premiers à adopter la nouvelle présentation extérieure pour les véhicules de la marque, tout en respectant les critères de la catégorie aussi bien en fait de dimensions que de performances. Les gens de chez Mitsubishi doivent se dire : « Nous faisons pourtant tout ce qui doit être fait, et nous ne connaissons pas plus de succès. »

Une fois encore, il semble que ce constructeur utilise les bons ingrédients pour réussir, mais les résultats se font attendre. Il est tout de même difficile de critiquer la silhouette qui est très moderne avec ses tôles tendues, ses grandes surfaces, ses feux arrière inspirés par les tuners et une partie avant très moderne. En fait, cette décision des stylistes de vouloir faire très moderne effraye peut-être les gens qui semblent opter pour des lignes plus classiques et une présentation de l'habitacle plus traditionnelle. Soulignons au passage que quelques retouches ont été effectuées cette année à la présentation extérieure. La calandre a été révisée de même que les phares avant. À l'arrière, la poignée du hayon est plus grosse.

La même approche futuriste a été adoptée dans l'habitacle. Comme le veut une certaine tendance parmi les stylistes, la planche de bord est dénuée de tout artifice. Même les buses de ventilation se replient complètement à plat pour ne pas bouleverser cette simplicité. C'est pour les mêmes raisons que la console des commandes de la radio et de la climatisation est logée dans un module accroché à la partie inférieure du tableau de bord tout en étant d'une grande sobriété. Pour contribuer davantage à ce style moderne, le volant est de type sport à quatre branches, tandis que la nacelle des cadrans indicateurs comprend deux petits pare-soleil circulaires destinés justement à les protéger des rayons du soleil.

Malgré cette débauche de détails afin d'impressionner les gens, les résultats au chapitre des ventes ne sont pas ceux escomptés. Pour plusieurs, c'est plus étrange que moderne, plus inquiétant que convivial. Et cette obsession de vouloir faire bande à part n'attire pas nécessairement la majorité. Ces personnes devraient pourtant étudier la liste d'équipement de série qui est quand même assez complète pour la catégorie. Il faut souligner que la climatisation, le volant réglable, un régulateur de croisière, un lecteur CD de même qu'un siège arrière repliable de type 60/40 sont de série. Malheureusement, cette banquette ne se replie pas complètement à plat. Et il faut également déplorer le fait que la lunette arrière ne s'ouvre pas indépendamment du hayon. Et il faut ajouter qu'une version LTD débute en 2005. Plus cossue, elle s'ajoute à la gamme qui comprend également les modèles LS, et XLS.

Enfin une boîte manuelle!

Alors que tous les modèles concurrents pouvaient être commandés avec une boîte manuelle, la direction de Mitsubishi s'entêtait à ne commercialiser que l'automatique. Je ne sais pas si c'est l'énergie du désespoir ou pour répondre aux besoins d'une certaine clientèle, mais il est dorénavant possible de prendre livraison d'un Outlander équipé d'une boîte manuelle à cinq rapports. À la condition de commander la version LS, la plus économique. Les XLS et la nouvelle LTS s'en tiennent

à l'automatique à quatre rapports qui peut également passer les vitesses en mode manumatique.

Cette décision vient de parachever les travaux d'amélioration du groupe propulseur qui a gagné 20 chevaux l'an dernier. Ce moteur quatre cylindres est en partie responsable de la piètre diffusion du Outlander à ses débuts sur notre marché en 2003, alors que le 2,4 litres ne produisait que 140 chevaux, ce qui était nettement insuffisant. Il a gagné du muscle depuis l'an dernier avec un gain de 20 chevaux, mais la réputation du Outlander comme véhicule anémique était faite. Il aurait fallu proposer un modèle plus puissant dès la première année ou patienter quelques mois. À long terme, cela aurait été plus rentable sur le plan commercial.

Ce petit véhicule multifonction demeure toujours une version dérivée d'une berline, ce qui explique d'ailleurs la présence d'un essieu arrière indépendant. Cette année également, les freins à disque remplaceront les tambours arrière sur tous les modèles, une décision qui permettra de raccourcir les distances de freinage.

Malgré tous ces changements apportés au cours des deux dernières années, le Outlander ne réussit pas à devancer ses concurrents. La raison est bien simple, il n'impressionne pas au chapitre de la conduite. Sa plate-forme est la même que celle de la berline et de la familiale Lancer, deux modèles dont le comportement routier est correct, mais sans nécessairement être le meilleur de sa catégorie. Je soupçonne cette plate-forme de manquer de rigidité, ce qui explique une tenue en virage correcte sans plus. Il faut également souligner que la direction est quelque peu imprécise et son feed-back de la route est assez faible.

Comme vous le constatez, ce Mitsubishi ne fait rien de mal, mais rien de bien extraordinaire non plus. C'est un véhicule qui n'inspire aucune passion malgré une présentation extérieure plus agressive que la moyenne. Il faut tout de même souligner qu'il est disponible en traction ou avec une transmission intégrale.

Plus familiale que VUS, le Outlander possède bien des qualités, mais est trahi par une plate-forme un peu vieillotte.

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