Mitsubishi Montero, le coureur en retard

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

Au Québec en général, les amateurs d' automobiles connaissent Mitsubishi pour ses voitures sportives comme la Eclipse ou pour sa petite Lancer qui fait fureur parmi les amateurs de personnalisation. Pourtant, le fabricant japonais, dont les affaires canadiennes ne sont pas au plus fort il faut l'avouer, est surtout réputé pour ses performances en rallye. Et même si la Lancer Evolution l'a rendu célèbre lors de certaines courses, ce sont de grands VUS comme le Montero quoique dans une version différente de celle offerte ici, qui lui ont permis de remporter des épreuves aussi prestigieuses que le Paris-Dakar.

Preuve que les succès en sport automobile international ne sont pas un gage de succès commerciaux, le Montero est probablement le moins populaire de tous les véhicules Mitsubishi vendus au Canada. Il faut dire qu'il s'inscrit dans une catégorie où il doit affronter des modèles bien implantés comme le Ford Explorer, le Dodge Durango ou même le BMW X5.

Bien que le Montero soit relativement bien équipé et passablement confortable, il lui manque tout de même quelques attraits pour leur offrir une véritable compétition.

Dès l'approche, le Montero se distingue peu de la masse. Ses dimensions, bien qu'imposantes, ne sont pas excessives et ses lignes, jolies, n'ont rien de très original. Il y a bien la calandre avant, typique de Mistubishi et qui se veut un peu différente des habitudes stylistiques. Elle se distingue par de gros blocs optiques qui surmontent les phares antibrouillards, encadrant la grille et le triple triangle du fabricant. Pour le reste, on a plutôt affaire à un VUS standard, mignon mais sans plus.

En revanche, et un simple coup d'oeil permet de le confirmer, le Montero est haut sur patte, notamment en raison d'une généreuse garde au sol. L'objectif est louable - permettre une meilleure circulation hors route dans des sentiers bosselés - mais ceux qui montent à bord doivent littéralement se précipiter sur le siège, ou utiliser le marchepied un peu trop étroit pour avoir un accès facile.

Dans l'habitacle, le Montero se définit clairement comme un VUS aux ambitions polyvalentes. Avec ses trois rangées de sièges, il souhaite devenir un véhicule familial permettant de transporter toute l'équipe de soccer, au même titre qu'une minifourgonnette. Malheureusement, et à moins que votre équipe ne soit composée que de jeunes moustiques, personne ne pourra vraiment être confortablement assis sur la troisième banquette où l'espace est par trop limité. Pire encore, avec la banquette en place, l'espace de chargement est réduit à sa plus simple expression. C'est donc sur vos genoux et ceux de vos passagers que vous devrez transporter l'équipement du club !

Cette banquette est heureusement amovible, ce qui fait perdre quelques sièges mais fournit un espace de chargement nettement plus adéquat pour un véhicule de ce genre.

En revanche, les sièges de deuxième et de première rangée offrent un confort supérieur, et une finition cuir de bonne qualité. Quant à la chaîne audio, elle projette ses 315 watts partout dans l'habitacle avec un plaisir évident pour tous les passagers.

Le tableau de bord fait preuve d'un esthétisme certain, et même les matériaux utilisés, comme les appliques de bois, sont de bonne qualité. Il faut par contre s'attendre à quelques défauts d'ergonomie, qui rendent certaines commandes difficiles d'accès et d'utilisation. La trappe à essence drôlement localisée, ou des écrans de lecteur devenant invisibles dès le premier rayon de soleil, n'en sont que quelques exemples.

Rallye ou pas rallye

Sur la route, le Montero joue son rôle, mais ne manifeste pas un grand enthousiasme à le faire. Sans doute ses dimensions et son poids ont-ils une lourde influence puisque la puissance du moteur, un V6 de 3,8 litres de 215 chevaux, peine un peu à tirer les 2 170 kilos du véhicule.

La direction est cependant d'une certaine mollesse et transmet avec retard les informations reçues de la route, ce qui ne permet pas au conducteur de bien juger la route.

Ce sont plutôt ses capacités hors route qui sont impressionnantes. Sa haute garde au sol, son système de traction intégrale contrôlé à la demande et son système électronique d'antipatinage font du Montero une valeur sûre en circonstances difficiles. Ce même système aura toutefois tendance à intervenir inopinément, même en circonstances moins difficiles et même s'il est désactivé, à la grande surprise du conducteur.

Mentionnons qu'aux États-Unis, le Montero est aussi offert en version Montero sport. Attention, il ne s'agit pas d'une simple adaptation, mais bien d'un véhicule complètement différent, plus petit avec un moteur récent et des capacités totalement autres. Vendu au Canada en 2003, il a disparu de la gamme en 2004 et ne devrait pas y revenir, du moins pour le moment.

Si jamais l'envie vous prenait de vous procurer un Montero, le choix sera facile puisqu'une seule version, la Limited, est disponible au catalogue. Il vous faudra débourser quelque 50 000 $ pour mettre la main sur le volant.

À ce prix, et compte tenu de ses capacités, le Montero n'est certainement pas le choix numéro un de sa catégorie, puisque Mitsubishi tarde à offrir autant que ses compétiteurs dans ce créneau hautement compétitif. Dommage pour moi qui ai toujours rêvé d'être un pilote du Paris-Dakar...

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