Piston et Bigoudi essaient le Nissan Juke

Le principe de cette chronique Piston et Bigoudis est fort simple : nous prêtons un véhicule de presse à un couple qui, pendant deux semaines, en fait extensivement l’essai pour le compte du Guide de l’Auto. Les deux participants ont une consigne à respecter : noter toutes leurs impressions, bonnes ou mauvaises.

Ces « j’aime » et « je n’aime pas », chaque essayeur doit les garder pour lui-même, question de ne pas dénaturer l’expérience de l’autre. Pas facile, nous dit-on…

Ce mois-ci, Nancy Moore et Marc DesRosiers ont essayé pour nous le Nissan Juke version SL, avec moteur quatre cylindres turbo de 1,6 litre (pour 188 chevaux), boîte CVT et traction intégrale. Prix d’étiquette : 29 678 $, incluant le groupe d’équipements Cuir et navigation, le toit ouvrant, le démarrage sans clé, les sièges chauffants, les commandes audio au volant, la radio satellite, la communication Bluetooth, la caméra de recul, la climatisation automatique et les phares antibrouillard (mais excluant les frais de transport de 1 595 $ et les taxes). Du full equip, quoi! Notez que la variante de base du Nissan Juke débute à 19 998 $.

Voici ce qu’ils en ont dit.

Piston

Nom : Marc DesRosiers
Âge : 48 ans
Métier : chef machiniste décor
Résidence : Montréal
Au quotidien : Kia Rio 2012

La devanture du Nissan Juke n’a pas enchanté Marc DesRosiers : « Avec ces phares qui débordent sur le haut, ça a l’air d’une bien étrange bibitte : j’hésite encore entre la mante religieuse et la une grenouille ! » Par contre, la silhouette dans son ensemble l’a conquis : « Cette allure qui descend vers l’arrière, c’est différent et je ne déteste pas ça. »

Aux premiers kilomètres, Marc a cherché à savoir ce qui se passait avec la transmission – c’était la première fois qu’il avait affaire à une CVT (variation continue). « Ça donne l’impression de conduire une motoneige : le moteur s’emballe, mais pas les passages et il y a ce son qui provient du moteur… Vraiment étrange. » Mais il s’est accoutumé : « J’ai vite apprécié le mode manuel, c’est sûrement un gadget auquel je m’habituerais si je l’avais dans ma voiture. »

La conduite l’a aussi fait sourire : « Y’a un turbo là-dedans? Je ne l’ai même pas senti! Vrai que ça clenche en masse. C’est sportif et très agréable à piloter, même si c’est un peu tape-cul. » Et encore : « J’ai trouvé la possibilité de choisir son mode — Normal, Éco ou Sport — intéressante. Mais vraiment, en mode Éco, ça n’avance pas. Je ne vois pas qui pourrait endurer ça, sauf peut-être à vitesse de croisière, sur l’autoroute. »

Une autre première pour notre essayeur : la traction intégrale. « Je n’ai jamais conduit de véhicule AWD, mais j’ai vu une nette différence, surtout sur la neige où le Juke profite d’une bonne traction. »

L’habitacle ne lui a pas paru trop techno, malgré le dispositif I-Con qui, comme par magie, transforme la fonctionnalité des commandes selon qu’on veuille ajuster la climatisation ou choisir son mode de conduite. « C’était simple de jouer entre les deux tableaux. Cependant, j’ai trouvé certaines infos tout à fait inutiles, comme la lecture des forces G. Je ne dis pas si j’étais en Ferrari, mais dans un Juke… »

Difficile d’apparier son téléphone au Bluetooth

Notre essayeur a dû s’y prendre à plusieurs reprises avant d’apparier son téléphone intelligent au Bluetooth du véhicule. Et il considère les commandes vocales pas encore au point. Par contre, il encense la caméra de recul : « Ça compense une vision arrière limitée et on peut entièrement se fier là-dessus pour ne pas écraser un chat ou un bébé! »
Côté finition intérieure : « C’est beau pour le coup d’œil, comme ces surjets rouges sur le cuir noir des sièges. Cependant, la console centrale “rouge qui flashe” fait très plastique et ça, c’est moins réussi. Par ailleurs, la cuirette commence à s’étirer et pourtant, le véhicule n’affiche que 3 000 km… » Il déplore enfin devoir ouvrir la portière pour rejoindre les ajustements du siège conducteur.

Surtout, et c’est ce qui fait qu’on ne retrouvera jamais Marc dans un Nissan Juke : « L’espace de chargement est insuffisant. Je suis un batteur et si mes drums tiennent dans le coffre de ma nouvelle petite Kia Rio, ils n'entrent pas en hauteur dans le Juke. Ce dernier n’est pas du tout utilitaire… De toute façon, je crois que le Juke, c’est un char de fille! »

Voyons ci-dessous si Bigoudis est du même avis…

Bigoudi :
Nom : Nancy Moore
Âge : 42 ans
Métier : directrice de comptes
Résidence : Beloeil
Au quotidien : Saab 9.3 2004

Notre essayeur Marc pense que le Nissan Juke est un « char de fille »? Notre essayeuse Nancy Moore ne le détrompe pas : « J’ai adoré le style du véhicule, j’ai effectivement trouvé que ça faisait féminin. D’ailleurs, mes fils (18 et 20 ans) ne l’ont pas trouvé cute, eux… »

L’habitacle a aussi conquis Nancy – et même l’espace intérieur : « J’y ai plus de place que dans ma Saab décapotable, mes gars se sont même trouvés à l’aise sur la banquette. » Sauf que : « Personnellement, je ne trouve pas de position de conduite confortable, j’ai toujours une bosse dans le dossier du siège que je ne peux faire disparaître. N’eût été ça, ça aurait été parfait. »

Comme Marc, Nancy trouve la caméra de recul fort pratique : « Je tripe vraiment là-dessus, ça indique à l’écran exactement où s’arrêter et je m’en suis souvent servi dans les stationnements. »

Facile d’apparier son téléphone au Bluetooth

Mais contrairement à Marc, Nancy n’a pas réussi à apprivoiser le tableau de bord I-con qui change de fonctionnalités selon les besoins. « C’est mêlant, j’ai réglé le problème en n’y touchant pas – ou en attendant que ça revienne par soi-même en mode normal. » Elle avoue aussi n’avoir pu trouver comment passer du FM à l’AM. Et la radio satellite? « Euh… on a ça à bord? » Pour notre essayeuse cependant, apparier son cellulaire avec le système Bluetooth et utiliser les commandes vocales a été un jeu d’enfants.

Côté conduite, que de bons mots : « L’accélérateur est doux et quand tu pèses, ça décolle, on entend même une sonorité de moteur de course! Le freinage se fait aussi tout en douceur. Vraiment, ça se conduit relax. »

Aussi : « Le système AWD m’a impressionnée; il nous a fait remonter une pente enneigée sans problème, comme un charme. Dans l’ensemble, j’ai trouvé le Juke solide, même dans les virages et je m’y suis vite sentie à l’aise. »

Et l’espace de chargement restreint, est-ce un handicap pour elle? « J’avoue, je n’ai pas réussi à ouvrir le hayon. Alors, j’ai mis les paquets sur la banquette… après avoir découvert que le Juke avait quatre portières! En effet, les poignées arrière sont si bien dissimulées dans la carrosserie qu’au départ, j’ai pensé avoir affaire à un deux portes. »

Nancy dit avoir eu toute la misère du monde à rendre les clés du Juke une fois l’essai terminé. Alors, est-ce conclure que le Juke serait pour elle, éventuellement? « Non. Vrai que je lui trouve beaucoup plus de qualités que de défauts, que j’en ai bien aimé la conduite et que j’étais fière de rouler à son volant. Mais j’aime trop les décapotables. Si vous voulez me vendre un Juke, faites-m’en un décapotable. »

Fou comme idée? Pas tant que ça : Nissan a « décapoté » son Murano l’an dernier et offre cette configuration aux États-Unis…

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