Mercedes-Benz SLR, il était une fois...

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

Il était une fois... Tous les bons contes de fées commencent de cette façon. On sait, en entendant ces mots, que l'histoire qu'on va entendre sera merveilleuse, ponctuée de rêve et de délices, de malheur et de bonheur. Et toujours, ou presque toujours, ces merveilleux contes se terminent en beauté. Le bonheur, à la fin, est toujours au rendez-vous pour les bons personnages qui animent notre conte de fées.

Cest le genre de conte que je me raconte à moi-même quand je rêve d'une Mercedes SLR. Je sais que quelque part, chacune des 3500 voitures trouvera son prince charmant et que malheureusement, faute de moyens, je n'en ferai pas partie. Car voyez-vous, pour mettre la main sur une de ces petites merveilles de la technologie automobile, vous devrez vous résigner à dépenser plus d'un demi-million de dollars (ce qui en soi est un geste important), mais aussi à vous armer de patience. Car la liste d'attente pour ces bijoux est déjà complète ou presque, et les derniers modèles livrables ne le seront qu'au début de l'année 2008.

Les véritables amateurs (riches amateurs, cela va sans dire) vos diront probablement que l'attente en vaut la peine. Après tout, pour se procurer une des voitures les plus racées du moment, quelques mois de patience ce n'est rien.

Je n'ai pas eu le bonheur de conduire la Mercedes SLR, un privilège réservé seulement à quelques personnes à ce jour, dont quelques collègues avec qui j'ai pu discuter. Mais je ne peux m'empêcher de concevoir ce que serait la vie au volant d'un tel bolide.

Imaginez, prendre la route et piloter une véritable formule Un de route ! Car la SLR, ce n'est pas une voiture ordinaire. Fruit de la collaboration de Mercedes et de McLaren, elle réunit les bases d'une routière et les caractéristiques des plus imposants bolides de course.

Sous le capot par exemple, un énorme moteur V8 5,5 litres à compresseur qui développe rien de moins que 626 chevaux et 575 livres-pied de couple, soit presque autant que la Ferrari Enzo, considérée la voiture la plus puissante actuellement disponible.

Avec un monstre de cet acabit, la SLR peut filer jusqu'à 334 kilomètres à l'heure, affirment les responsables de Mercedes. Une vitesse qui ne se vérifie que sur un circuit, évidemment.

En matière de freins, on a aussi insisté sur la sécurité puisqu'on a doté la merveille argentée de freins en céramique capables de résister à des chaleurs intenses, comme celles produites lors de freinages intensifs et répétés sur des circuits de course. On a infiltré ces freins en céramique de fibres de carbone qui leur confèrent encore plus de résistance. En fait, on considère que non seulement les freins pourront ralentir efficacement le bolide, mais ils auront de plus une durée de vie supérieure à 250 000 kilomètres.

Et si tout cela ne suffisait pas, par exemple si dans un élan d'enthousiasme le pilote exige un freinage encore plus rapide, il peut compter sur un aileron localisé à l'arrière du bolide et qui agit, selon la puissance du freinage, exactement comme les ailerons d'avion en augmentant la traînée aérodynamique ce qui entraîne un ralentissement du véhicule.

La transmission, automatique à cinq rapports, est elle aussi inspirée des bolides de course et permet, grâce à des touches montées sur le volant, de passer les rapports en mode semi-manuel.

Quelques sacrifices

Pour être en mesure d'apprécier à sa juste valeur une voiture comme la SLR de Mercedes, il faut avoir une haute estime des plaisirs du pilotage. Car en matière de confort, la SLR ne serait pas un modèle de réussite.

C'est vrai, côté design, elle présente une silhouette exceptionnelle. Élancée, la voiture a des lignes fluides qui donnent l'impression qu'elle fendra le vent sans jamais rencontrer de résistance. On n'appelle pas les McLaren « les flèches argentées » pour rien!

Ajoutez à cela des portières qui s'ouvrent comme des ailes d'oiseau, et un nez surbaissé presque jusqu'à toucher le sol, et vous avez une bonne idée du profil de la bête. Cette carrosserie aux détails raffinés possède aussi un autre avantage : celui d'être entièrement construite en fibres de carbone, comme le sont les voitures de formule un.

Cette innovation technologique n'a pas que des avantages cependant. C'est exact que les morceaux en fibres de carbone sont légers et plusieurs fois plus résistants que l'acier. En revanche, la notion d'insonorisation leur paraît comme une inconnue. Le résultat : le niveau de décibels obtenus à l'intérieur de l'habitacle de la SLR est donc nettement plus élevé que dans n'importe quelle berline de luxe, ou même moins luxueuse. Mais que voulez-vous, il faut souffrir pour être belle, disait l'adage.

Même chose en ce qui concerne le confort. Oui, les sièges enveloppent le pilote comme une deuxième peau, mais le confort pour le passager n'est pas à la hauteur des attentes. On croit sans doute que le passager a plus d'occasions de bouger un peu alors qu'au volant d'un tel bolide, le pilote doit garder les yeux rivés sur la route.

La Mercedes SLR (pour Sporty, Light and Racing) n'est évidemment pas une voiture comme les autres. En fait, j'oserais dire que ce n'est tout simplement pas une voiture, c'est une véritable pièce de collection. Le genre de bijou que l'on ne retrouve qu'aux mains des princes et des princesses de ce monde. Dommage que je ne sois pas dans un conte de fées...

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