Jeep Grand Cherokee SRT8 2012: Une brute aux bonnes manières

Points forts
  • Performances spectaculaires
  • Système Selec-Track
  • Excellente tenue de route
  • Finition amélioreé
  • Rouage intégral efficace
Points faibles
  • Consommation très élevée
  • Modèle difficiile à justifier
  • Écran d'affichage parfois difficile à lire
  • Prix corsé
Évaluation complète

SRT signifie Street and Racing Technology. En traduction libre « Technologie Route et Piste ». Ces trois lettres identifient la division des véhicules de performances de la compagnie Chrysler. Soulignons au passage que c’est le Montréalais Ralph Gilles qui dirige cette division. Bien qu'on n’ait jamais songé à inclure une section sentiers à cet acronyme, cela n'a pas empêché la direction de Jeep de concevoir une version SRT8 de son modèle Grand Cherokee. Je sais, la logique n'est absolument pas au rendez-vous. Un peu comme c'est le cas avec le Mercedes-Benz ML 63AMG, un VUS haute performance, c’est difficile à justifier. Mais la passion ne laisse pas toujours de place à la logique…

Un moteur Hemi de 470 chevaux!

Si vous voulez tracter une remorque, la version recommandée du Grand Cherokee est celle propulsée par le V8 de 5,7 litres dont les 360 chevaux sont amplement suffisants pour la tâche. De plus, ce moteur assure de bonnes performances et une consommation que l'on pourrait qualifier de raisonnable pour un véhicule du genre.

Mais si vous voulez effectuer le 0-100 km/h en 4,9 secondes, boucler le ¼ de mille en un peu plus de 13 secondes et atteindre une vitesse de pointe de 255 km/h, il faut un moteur encore plus puissant. Ce qui explique la présence sous le capot d'un V8 HEMI de 6,4 litres produisant 470 chevaux et 465 lb-pi de couple. Ce moteur bénéficie de la technologie FST, pour Fuel Saver Technology, qui désactive la moitié des cylindres en certaines circonstances afin d'économiser du carburant. Si ce mécanisme est assez efficace, on peut déplorer la boîte automatique à cinq rapports seulement, ce qui ne fait rien pour réduire la consommation de carburant. Heureusement, au fil des mois, une boîte automatique à huit rapports sera proposée.

Puisque ce moteur génère 50 chevaux de plus que l'ancien Hemi de 6,1 litres utilisé sur la version SRT8 précédente, les ingénieurs ont procédé à de nombreuses améliorations pour rendre la plate-forme plus rigide. La suspension arrière indépendante a également été révisée. De plus, les freins ont été grandement améliorés. Grâce à la magie des ingénieurs de Brembo, le spécialiste des freins de haute performance, ce bolide s'immobilise en moins de 35 mètres, un chiffre stupéfiant. Malheureusement, afin d'obtenir une telle distance de freinage il faut faire appel à des plaquettes de frein haute performance qui produisent une poussière noire qui salit très rapidement les jantes en alliage.

Le grand luxe

Lorsqu'on prend place à bord de ce véhicule, deux choses nous impressionnent. La première est le ronronnement du moteur qui ne demande qu'à rugir pour faire bondir ce Jeep. La seconde est la qualité des matériaux et de la finition dans l’habitacle. La bande en fibre de carbone simulé qui ceinture le tableau de bord donne une très bonne idée de l’attention apportée aux détails. De plus, les sièges offrent un excellent support en raison de boudins latéraux surdimensionnés. Le volant gainé de cuir se prend bien en mains en plus d’être chauffant.

Ceux qui aiment les véhicules dotés d'un toit ouvrant seront plus que comblés, car celui du Grand Cherokee est de très grandes dimensions. Bref, il ne semble pas manquer grand-chose. Ce qui est tout à fait normal étant donné qu’il se vend, dans sa version de base, pour  près de 60 000 $. Soulignons que deux ou trois groupes d'options sont disponibles, ce qui peut ajouter de 4 000 à 5 000 $ de plus à la facture. Ceci dit, nous avons l'impression d'être dans un véhicule qui vaut bien ce prix, du moins au chapitre de la présentation et de l'équipement.

Fort docile

Il n'y a pas si longtemps, un véhicule doté de telles caractéristiques et d'une telle puissance aurait été une bête difficile à dompter. De nos jours, rien de plus faux. En effet, en dépit de toute cette cavalerie rugissant sous le capot, le Grand Cherokee SRT8 est d’une impressionnante docilité. Il faut bien entendu se servir de son jugement car dès qu'on appuie sur l'accélérateur, il bondit en avant. Malgré cela, la suspension s'est révélée fort confortable, la tenue en virage prévisible et on a du plaisir à le conduire, peu importe sa vitesse.

Le secret de ce comportement routier est le système Selec-Track qui gère différents réglages concernant la suspension, le passage des rapports et le rouage intégral. Le pilote peut choisir entre cinq modes différents : Auto, Sport, Tow (remorquage), Track (piste) et Snow (neige). Il suffit de tourner un gros bouton sur la console centrale pour choisir le meilleur réglage selon la situation. Il faut également souligner que le passage des rapports peut s'effectuer à l'aide de palettes placées derrière le volant.

Bref, ce serait un bilan fort positif si ce n'était de la consommation passablement élevée : on a eu beau faire des efforts pour dompter notre pied droit qui voulait toujours enfoncer l'accélérateur avec vigueur, notre moyenne fut d'un peu plus de 20 l/100 km. Même sur la grande route, la consommation est assez élevée alors que nous avons enregistré 13,2 l/100 km. C’est agaçant quand on sait que plusieurs voitures de sport boivent moins…

Même s'il est difficile de justifier son existence et encore plus son achat, le Grand Cherokee SRT8 est fort homogène, mais a cependant de moins en moins sa place au fur et à mesure que le prix du carburant augmente à la pompe. Néanmoins, les ingénieurs qui ont présidé à sa réalisation méritent un bravo.

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