Toyota Venza 2012: Surtout pour la forme

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

On achète souvent un produit Toyota pour des raisons éminemment logiques, raisonnables et pragmatiques. On achète pour une réputation de qualité et de fiabilité qui fut longtemps sans faille ou presque. On achète pour des raisons pratiques aussi, pour la commodité, pour le confort. Or, dans le cas de la Venza, c’est presque le contraire. Cette cousine surélevée de la Camry, dont elle partage la structure et la plupart des composantes mécaniques, est populaire avant tout pour sa silhouette profilée. Pour son look, en somme. Ce qui ne signifie aucunement qu’elle soit dépourvue des qualités habituelles des Toyota. Elle en propose même quelques-unes qui ne leur sont pas toujours associées.
La Venza est svelte et costaude à la fois, avec de grandes roues de 19 ou 20 pouces – selon le modèle – qui assurent l’équilibre des formes avec les flancs assez hauts de la carrosserie. C’est sans doute ce qui la rend si attrayante, parce qu’elle est effectivement très populaire depuis son lancement il y a trois ans. Tant pis pour les maux de tête et la facture lorsque vient novembre et l’obligation de chausser les pneus d’hiver.

Séjour agréable

L’habitacle paraît cossu au premier coup d’œil, surtout si on ajoute le groupe Tourisme, qui comprend la sellerie de cuir, des sièges avant chauffants, le démarrage sans clé, un hayon à commande électrique, une caméra de marche arrière, un toit ouvrant panoramique, un écran d’affichage paramétrable, des boiseries, des phares au xénon autonivelants et quelques autres babioles. Une option de quelques milliers de dollars, quand même, qui ne change toutefois rien à l’étrange grain strié des plastiques utilisés pour le tableau de bord. Le même motif que dans la fourgonnette Sienna. L’aspect franchement banal du seuil en métal des portières nous porte également à croire que Toyota n’utilise plus systématiquement les meilleurs matériaux disponibles, du moins par leur aspect.

Le sélecteur de vitesses monté au tableau de bord est accessible et précis malgré le tracé en zigzag inutile avec le mode manuel qu’on enclenche en poussant le levier vers la gauche. Le petit écran d’affichage est placé loin du conducteur sur le tableau de bord, ce qui rend l’image de la caméra de marche arrière pratiquement inutilisable. Il est également agaçant que les réglages de la climatisation y soient affichés plutôt que sur la console où se trouvent les boutons de réglage d’ailleurs implantés trop bas.

L’accès aux places avant est particulièrement facile. On ne monte pas à bord d’une Venza autant qu’on s’y glisse, sans le moindre effort. Il s’agit là, sans contredit, d’un atout appréciable. La position de conduite est droite, juste et confortable, avec des réglages facilement accessibles et un repose-pied large et plat, une excellente habitude chez Toyota. Les sièges sont très bien taillés, avec une assise suffisamment longue pour assurer un excellent maintien des jambes. Les places arrière, spacieuses et confortables, offrent d’excellents dégagements pour les genoux et les pieds. La place centrale est même vraiment utilisable, toujours une rareté. Pour de courts trajets, mais quand même. Le dossier arrière est réglable en angle et l’assise solidaire s’ajuste du même coup. Le dossier se replie également en tirant une manette dans la soute. On se retrouve avec un plancher plat.

Silence on roule

La Venza est silencieuse sur autoroute et tient son cap sans rechigner. Elle affiche un bel aplomb sur les routes bosselées grâce à un amortissement efficace. Le diamètre de braquage est assez court pour sa taille, ce qui la rend très maniable dans les coins plus serrés. La sonorité du quatre cylindres n’a rien d’agréable de l’extérieur, mais on ne l’entend pratiquement pas de l’intérieur. Si les performances sont correctes pour ses 182 chevaux, c’est grâce à un accélérateur nerveux et une boîte automatique à 6 rapports dont les premiers sont assez courts (démultipliés) pour mettre les 1790 kilos de cette version en mouvement et lui permettre de filer à 100 km/h en 11,02 secondes.

Le contraste est quand même important avec les 1540 kilos de la Outback, rivale dont le quatre cylindres de 2,5 litres et 170 chevaux permet un 0-100 km/h quasi identique de 11,2 secondes, mais dont les cotes de consommation ville/route de 9,5/6,9 sont meilleures que les 10,2/7,1 de la Venza. Les choses bougent évidemment beaucoup plus vite dans la Venza lorsqu’on l’équipe du V6 optionnel de 3,5 litres et 268 chevaux. Le 0-100 km/h est expédié en seulement 7,28 secondes et les cotes de consommation de 11,5/7,9 l/100 km sont malgré tout très raisonnables.

Chose certaine, la Venza pourrait faire une bonne diète. De plus, à encombrement équivalent, la Outback propose une capacité de remorquage et un volume cargo supérieurs. À vrai dire, la soute cargo de la Venza est assez peu profonde et spacieuse en comparaison directe. C’est le prix à payer pour cette ligne de toit fuyante qui fait son élégance. Le plancher est haut et on trouve une roue de rechange dessous plutôt que des rangements additionnels et un espace pour ranger l’écran à bagages lorsque ses services ne sont pas requis. Pour l’agrément et la facilité d’utilisation au jour le jour par contre, rien à redire. C’est une des grandes forces des Toyota qu’il faut certainement considérer. La Venza a certainement les formes, mais le fond y est également.

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