Chevrolet Volt 2012: L’avenir automobile conjugué au présent

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

Vous avez fait sa connaissance dans le Guide il y a deux ans déjà et connaissez sans doute les détails de son groupe propulseur électrique, de sa batterie lithium-ion et du moteur thermique qui prolonge son autonomie de quelques centaines de kilomètres. Or, la Volt existe maintenant en version de série et nous l’avons enfin mise à l’essai sur les routes du Québec après quelques rencontres préliminaires très prometteuses. À travers notre batterie (!) habituelle de tests et de mesures, ce presque miracle sorti des ateliers d’un géant ressuscité tient bel et bien ses promesses, et même plus.
Après la courte balade au volant d’un prototype que décrivait Alain Morin dans l’édition précédente du Guide, nous avions eu l’occasion d’en conduire plus longuement la version définitive l’automne dernier, sur les routes du Michigan. Nous avions alors découvert une voiture étonnante, conçue avec ingéniosité et réalisée avec un soin remarquable. À plus forte raison pour une compacte produite par General Motors, pour être franc. Agile, stable et confortable, la Volt nous avait permis de parcourir plus de 70 kilomètres dans un silence presque complet, avec une vivacité étonnante. Il restait alors suffisamment de charge électrique dans les 288 cellules de la batterie pour parcourir encore 10 kilomètres. Il faut toutefois spécifier que nous avions conduit en nous efforçant de consommer le moins d’électrons possible et qu’une conduite normale rognera forcément quelques kilomètres à l’autonomie électrique.

Science-fiction concrète

À la suite de ces essais, la Volt fut primée Voiture nord-américaine de l’année et GM amorça la production et la distribution. Quelques mois plus tard, nous étions aux commandes d’une Volt de série au Québec. L’équipe de conception s’était fixé l’objectif de 65 km d’autonomie électrique et c’est un trajet de 66 km que nous a prédit le système après une première recharge complète. Le fil orange du chargeur fourni de série se branche sur le réseau de 120 volts d’Hydro-Québec et se range ensuite, enroulé proprement, sous le plancher de la soute à l’arrière. Un poste de recharge sur 240 volts devrait coûter environ 500 $.

Cette Volt couleur « argent glacé métallisé » a confirmé les impressions largement favorables des premiers contacts. Sa peinture lustrée, les matériaux utilisés dans l’habitacle et les affichages électroniques clairs et colorés respirent la qualité. On apprécie immédiatement aussi le siège bien sculpté et facilement ajusté, le volant gainé de cuir réglable sur deux axes et un repose-pied large et plat qui permettent de se tailler une position de conduite impeccable en quelques secondes. Les leviers de commande de part d’autre du volant sont d’une netteté et d’une précision réjouissantes et on apprivoise assez rapidement les multiples touches par effleurement disposées sur la console centrale qui semblent plutôt rébarbatives au premier abord. Elles permettent de contrôler les principaux systèmes, audio, climatisation et autres. Difficile, par contre, de s’habituer au fini blanc émaillé de la console elle-même, qui fait beaucoup trop frigo. D’autres teintes sont heureusement offertes.

Comme un tapis volant

La fascination et le charme de la Volt opèrent aussitôt qu’on appuie sur le bouton de contact, que les écrans s’allument et qu’il ne se passe rien du tout. On glisse alors simplement le sélecteur de vitesses classique vers la position « D », on appuie sur l’accélérateur et elle s’élance sans hésitation, dans un silence presque parfait. Il en sera de même pour des dizaines de kilomètres, selon votre conduite. On entend à peine un filet de vent à plus de 100 km/h sur l’autoroute et un peu de bruit de roulement à l’arrière sur les chaussées plus rugueuses. Pas mal pour une hatchback dont la soute ouverte n’a même pas d’écran rétractable. Dommage, d’ailleurs.

La Volt tient également ses promesses en performance. Elle boucle le 0-100 km/h en 9,84 secondes et le quart de mile en 17,26 secondes avec une pointe de 132,2 km/h. La reprise 60-100 km/h est expédiée en 5,95 secondes et le 80-120 km/h 7,72 secondes. Tout ça, presque sans bruit, en propulsion électrique. Le moteur thermique ne se manifeste que par un léger bourdonnement sourd lorsque la réserve d’électrons est tarie. On est intrigué les premières fois, puisque son régime n’est aucunement lié à la vitesse sauf à vitesse constante sur autoroute où il alimente indirectement le moteur électrique.

La distance moyenne en freinage d’urgence simulé à 100 km/h est de 39,94 mètres. La pédale reste ferme et l’antiblocage exploite bien le mordant des pneus à faible résistance au roulement. Ces derniers trahissent cependant leur vocation écolo en se mettant très vite à miauler en virage. La Volt sous-vire pourtant très peu. Sans être sportive, elle affiche un aplomb et une tenue de cap très corrects et son confort de roulement est impeccable, même sur chaussée raboteuse.

Pour tout dire, la Volt est une réussite impressionnante qui amorce véritablement une ère nouvelle pour l’automobile en se moquant du souci constant d’autonomie qu’impose encore la voiture purement électrique. Il nous reste maintenant à vérifier comment elle appréciera nos hivers.

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires